Sorti de son accès anticipé début février, Wolcen a fait forte impression parmi les fans de Hack & Slash, divisés entre un Path of Exile réputé difficile d’accès, et un et Diablo III qui commence lentement à s’essouffler.  Ce nouveau venu sur la scène du bourrinage de souris à la française sera-t-il suffisamment intéressant pour être plus qu’un simple amuse-gueule en attendant Diablo IV ?

Wharblo des anneaux

Souvent parent pauvre du genre, le scénario d’un hack & slash se résume généralement à « Des démons sont apparus et ils sont très méchants. Prends ta hache, ton arc ou ton bâton magique et va nous charcuter tout ça à grands coups de clics ravageurs ». Et bien cette fois, le studio niçois de « Wolcen Studio » (ben oui pourquoi faire compliqué) a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Bon d’accord c’est encore une sombre histoire de vilaine entité démoniaque à trancher/cramer/trouer mais pour une fois un Hack & Slash prend le temps de nous offrir de nombreuses cut-scenes ou cinématiques relativement travaillées.

Vous jouez l’un des trois fils de Heimlock, éminent général de la république. République bien décidée à pourfendre les méchants du pays d’en face qui font rien qu’utiliser la magie alors qu’en vrai on a dit que c’était interdit. Vous voilà donc avec votre frère et votre sœur partis prêcher la bonne parole et bien faire comprendre que « Non ! Envoyer des boules de feu et des éclairs c’est pas feng-shui par chez nous ». L’armée de la République étant prise en embuscade en chemin, il vous incombe d’aller faire clic clic sur les margoulins. Horreur, malheur, le vilain démon finit par surgir réveillant en vous un pouvoir magique latent… Gênant quand on censé éclater tout ce qui fait des étincelles. Vous vous retrouvez donc traqué par vos anciens alliés tout en essayant de savoir d’où viennent vos pouvoir et en bottant le train d’une nouvelle menace démoniaque. Si le scénario manque clairement d’originalité, le studio niçois met les petits plats dans les grands au niveau de la mise en scène et fait montre d’une véritable maîtrise du Cry Engine.

Tant au niveau des cut-scenes que de certains décors, leur maîtrise permet de donner ce sentiment d’être pris dans un conflit qui nous dépasse totalement. Malheureusement, Wolcen nous balance son scénario en plein visage en multipliant les personnages secondaires et les factions sans vraiment prendre le temps de se poser. On se retrouve finalement à suivre une histoire dont on peine à comprendre réellement les enjeux. On finit par avancer de boss en boss sans vraiment savoir qui est qui, exception faite de 1 ou 2 personnages clés. Boss au demeurant très réussis qui demanderont de vraiment se poser pour comprendre les patterns voire pour adapter votre build après quelques fessées bien senties.

Legolas c’est première à droite puis trois fois à gauche

Et c’est au niveau de son gameplay, et plus exactement de la liberté laissée dans la construction des builds et archetypes que Wolcen se distingue. Les nancéiens ont décidé de s’inspirer de ce qui fonctionne déjà ailleurs, notamment en regardant du côté de Diablo et Path of Exile. Wolcen ne permet pas de choisir une classe de départ. C’est en ramassant différentes compétences sur les ennemis que vous vous orienterez vers un style de jeu.

Si vous équipez une hache ou une épée, vous débloquerez des compétences au corps à corps, un arc ou un pistolet des compétences de tireur et un bâton ou un catalyseur, des compétences de mage. Chose intéressante, il est parfaitement possible d’équiper des armes à une main pour chacun des archétypes. Envie d’un pistolero capable de faire pleuvoir la foudre ? Armez-vous d’un revolver et d’un catalyseur. Tous les combos sont possibles. Chaque sort dispose ensuite de différentes mutations que vous débloquerez au fur et à mesure de leur utilisation, chacune coûtant un certain nombre de points.

Enfin, un spherier permet de personnaliser encore un peu plus votre avatar. Ce spherier est divisé en trois roues qui peuvent pivoter dans le sens désiré. A vous de placer les roues de telle façon que vous puissiez suivre le chemin vers la sphère suivante la plus intéressante à vos yeux. Si le système peut s’avérer un peu effrayant pour les néophytes, la possibilité de corriger le tir avec un tout petit peu de farm offre au final un formidable terrain d’expérimentation… malheureusement gâché par plusieurs soucis d’équilibrage. Entre compétences complètement fumées, bugs en tous genres ou sorts beaucoup trop faibles, il est nécessaire de suivre régulièrement l’actualité du titre ou se retourner vers un site spécialisé pour dégoter un build qui vous permettra d’explorer le contenu endgame.

Apocalipsimscity

Comme tout bon hack & slash, Wolcen se savoure pleinement une fois le endgame atteint. C’est là ou le travail d’optimisation commence : trouver le meilleur équipement, les meilleures gemmes pour l’améliorer et finir de monter vos compétences. Une fois la campagne finie, vous vous retrouvez dans la principale cité du jeu. Vous devez alors mener différents projets de construction vous donnant accès à de nouvelles boutiques pour acheter de l’équipement plus rare ou débloquer un nouvel emplacement pour un sort. Ces projets nécessitent différentes ressources que vous pouvez obtenir de deux façons :

• Botter les fesses d’un vilain démon placardé au tableau des primes.
• Ouvrir un portail vers une zone infestées de démons. Vous avez la possibilité d’augmenter la difficulté de ces failles et d’y injecter différents mutateurs. Au niveau des réjouissances, des ennemis résistants à certains types de dégâts, de nouveaux affixes de compétences ou la capacité d’invoquer d’autres affreux. Une fois une zone terminée, vous pouvez choisir de rentrer en ville ou poursuivre l’exploration vers un étage plus difficile pour gratter de meilleures récompenses au risque de tout perdre.

Vous l’aurez compris, si la campagne se boucle en une quinzaine d’heures, ce qui est tout à fait honorable pour un titre du genre, c’est ce mode qui occupera le plus clair de votre temps si Wolcen parvient à vous accrocher. A vous alors les joies du minimaxage et de l’optimisation.  Si les premiers niveaux restent accessibles peu de temps après la fin de la campagne, le challenge va rapidement devenir beaucoup plus corsé et il vous faudra bien étudier tous les outils mis à votre disposition pour vous en sortir.

Le jugement dernier

Même si son univers peut peiner à convaincre, Wolcen reste une très bonne surprise étonnamment maîtrisée pour un premier jeu de la part des nancéiens de Wolcen Studio. Long et offrant pas mal de possibilités en terme d’approche, le titre a tout pour satisfaire les amateurs du genre. Malheureusement, il lui manque encore un bon coup de polish pour devenir mieux qu’un simple pis-aller à Diablo IV ou un éventuel Path of Exile II.

On a aimé :

• La technique impressionnante
• Le gameplay dynamique et bourrin comme il faut
• Le système de personnalisation

On a pas aimé :

• Un univers qui manque de personnalité
• Des soucis d’équilibrage
• Manque de finition

Craquez vos PO si :

• Vous faites une overdose de Diablo et PoE
• Vous aimez passer des heures à optimiser un build
• Vous voulez éclater du démon par paquet de 10

Gardez vos PO si :

• Vous souffrez d’une arthrose des doigts… ou vous n’avez pas d’index
• Vous cherchez un jeu avec un univers original et jamais vu
• Vous êtes allergique aux hack & slash