Vingt ans après Pokémon Jaune, histoire de nous faire patienter en attendant la nouvelle génération, Nintendo nous fait le coup du « Super Remake Turbo Alpha Prime » en profitant également de la hype de Pokémon Go sur mobile. Le résultat : Pokémon : Let’s Go, Pikachu et Evoli, créature empruntant à la fois au jeu original et à son pendant mobile.
Un jour je serai le meilleur remake
Je me revois, il y a un peu plus de 20 ans. Je sortais du collège, mes choco BN à la main, pressé de rejoindre mon pote Jean-Kevin. L’objet de mon empressement : le margoulin avait réussi à négocier un jeu Pokémon Rouge avec sa maman après son 14/20 en cours de flûte ! Chance pour moi, le-dit Jean Kevin n’avait pas de Gameboy. Il était de notoriété publique à l’époque que « Jean Kev c’est un pauvre ». Bon, il était un peu con aussi il faut l’avouer. J’avais donc réussi à me faire prêter le jeu pour le week-end. Trois heures plus tard, me voilà donc en train de quitter Bourg Palette en compagnie de Carapuce, charmante créature ressemblant à une tortue que j’aurais rapidement renommé « Carapute ». Oui, j’étais déjà extrêmement drôle à l’époque.
Dans ce nouvel opus, pas question de retrouver ce cher Carapuce dés le départ, seuls Pikachu ou Evoli vous seront offerts en fonction de la version choisie. Adepte des grillades à la Claude François, et histoire de me rappeler mes matinées Frosties/Nutella devant le dessin animé, j’ai naturellement opté pour la version rat électrique.
Cinq minutes après avoir récupéré mon nouveau meilleur ami, me voilà, moi et mes dix ans en route pour devenir le meilleur dresseur, avec bien sûr l’accord de ma très cher maman : « Génial Philémon ! Maintenant que t’as une souris branchée sur 220, tu seras gentil de te barrer de la maison car tu me coûtes plus que ce que me payent les allocations ! Allez bisous ! »
Oh mon dieu ! Il lui a envoyé une boulette !
C’est une fois le Bourg Palette derrière vous et l’aventure devant que la véritable nouveauté de ce Pokémon Let’s Go saute aux yeux : le système de capture. Là où il était nécessaire d’affaiblir le pokémon en lui maravant gaiement la tronche puis en lui balançant une boule de métal de 2.5kg dans le pif, cette fois seul le lancer de pokéball est nécessaire. Reprenant le principe de son homologue sur Smartphone, il suffit de lancer votre ball d’un petit mouvement du poignet avec l’un des deux pads, ou la pokéball fournie avec l’édition collector, et hop une nouvelle bébête dans la bouboule. Bon dans les faits le principe se révèle un peu plus complexe, le pokémon étant entouré d’un cercle de couleur indiquant sa difficulté. La méthode de lancer et la taille du cercle occasionnent un bonus aux chances de capture tout comme les différents objets utilisés. Une capture réussie permet d’engranger de l’expérience pour l’ensemble de votre équipe et permet également de faire monter un compteur de « chaîne ». Plus la chaîne est élevée, plus les Pokémon rencontrés sont rares et puissants. Une excellente méthode pour capture les versions « Shiny » des différents monstres.
Mais il évolue quand ?
Que les puristes se rassurent, les combats entre dresseurs sont toujours présents. Relativement simples lors de votre premier run, il faudra attendre d’avoir fini le jeu une première fois pour rencontrer des dresseurs « experts ». Et c’est là que ce remake montre ses premières faiblesses. En plus de se montrer chiche en nouveautés, Pokémon : Let’s Go est sidérant de facilité. Là où vaincre le conseil des 4 et compléter le pokédex demandait un véritable investissement dans le passé, cette mouture Switch revoit clairement le niveau de difficulté à la baisse.
Seuls les pokémons exclusifs à chaque version peuvent éventuellement poser problème mais, le jeu pouvant être relié à son homologue mobile afin de transférer les bestioles éligibles, même les créatures les plus récalcitrantes pourront venir garnir votre collection. Il en va de même pour le versant stratégique du titre. En mettant de côté les différentes capacités passives des pokémons, Game Freak rabote un énorme pan de la profondeur stratégique de sa saga. Et ne parlons pas du mode multijoueur qui permet de parcourir à deux un univers prévu pour être parcouru seul.
Cette relecture du mythe original restera toutefois un excellent moyen de mettre les pieds pour la première fois dans le monde de Kanto. La patte graphique ultra colorée et épurée rend le monde vraiment agréable à parcourir et découvrir les dresseurs d’arènes emblématiques de la première fournée a, je l’avoue, fait battre mon petit cœur d’enfant. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que ce volet « Let’s Go » donne lieu à une nouvelle saga parallèle avec, pourquoi pas, un remake des très populaires « Or/Argent/Cristal ». Le design des Pokémon étant une réussite, retrouver les monstres originaux est un véritable petit plaisir, d’autant plus que, pour la première fois, les proportions de chacune des créatures sont respectées. Voir un énorme Onyx se mettre sur la tronche avec un Rattata ça n’a pas de prix !
On a aimé :
- Retrouver l’univers Pokémon original
- Profiter, enfin, d’un véritable rendu pour les monstres
- L’after end-game
On a moins aimé :
- La facilité générale du titre
- Le côté un peu chiche de ce remake
Craquez vos PO si :
- Vous avez adoré les premiers jeux Pokémon
- Vous voulez devenir le meilleur dresseur
- Vous adorez balancer des trucs sur des animaux
Quittez la partie si :
- Vous soutenez Brigitte Bardot
- Vous êtes insensible à « Pika Pika » et n’avez donc pas de cœur
- Vous préférez Digimon
Un remake un peu chiche
Loin d'être une mauvaise itération, ce Pokémon : Let's Go souffre juste de son statut "d'épisode de transition". Ne boudons pas notre plaisir, parcourir le monde de Jadielle à ... Jadielle est vraiment agréable au vu du soin apporté aux graphismes du titre. En attendant le futur "Pokémon RPG" prévu pour le courant de l'année, ce Pokémon : Let's Go devrait être à même de satisfaire les aficionados de la version mobile et, pourquoi pas, servir de porte d'entrée à de nouveaux pokéfans, à défaut de rameuter les joueurs les plus hardcores.