Pas facile de se faire une place au soleil lorsqu’on est un petit jeu indépendant et que l’on sort dans les derniers mois de l’année 2023. Pourtant, entre les block-buster du moment et les pépites indé qui s’enchainent à bon rythme, on vous propose de laisser une chance à Pizza Possum.

On vous voit déjà venir « Déso, trop de jeux, pas le temps, pas le budget ! ». Alors disons-le tout de suite : Pizza Possum ne vous prendra que quelques heures et ne coûte que 6,99€. Il est accessible sur toutes les plateformes du moment.  C’est bon, on peut parler du jeu maintenant ?

Pizzarcade

Pizza Possum est un petit jeu d’arcade extrêmement simple. Vous y incarnez un opossum et vous devez manger un maximum de nourriture sans vous faire attraper par les bons toutous qui montent la garde. L’action se déroule sur une petite île méditerranéenne où il fait bon vivre.

Cette île, c’est le seul et unique niveau du jeu, là où se déroulera 100% de votre aventure. Vous démarrez en bas de l’île, vous allez la traverser d’Ouest en Est et du Nord au Sud, jusqu’à atteindre à son sommet une gigantesque pizza royale que vous allez dévorer avant de piquer la couronne du chien roi qui n’avait pas pour projet de vous en offrir une part.

L’île est découpée en quartiers dans lesquels vous trouverez de la nourriture un peu partout ainsi qu’un plat exceptionnel, comme cette énooorme salade tomate-mozzarella qui ne suffirait pas à remplir l’ensemble des estomacs de l’équipe de KMG. Si ces plats sont uniques, le reste de la nourriture va régulièrement repoper sur la carte pour réduire au maximum les temps morts et pour qu’il y ait toujours quelque chose pour vous appâter.

Plus vous mangerez, plus vous remplirez une barre de progression qui, une fois pleine, vous permettra d’ouvrir l’un des portails bloquant l’accès aux quartiers voisins. Le tout se fait dans une ambiance toujours chaleureuse, certains diraient même wholesome, et on adore entendre les petits ricanements malins poussés par notre personnage lorsqu’il commet des exactions ou se faufile entre deux tables.

Avec ou sans supplément ?

En termes de prise en main, le jeu est un modèle de simplicité : le stick droit pour se déplacer, le bouton principal pour utiliser l’objet que vous possédez et c’est tout. On peut tout au plus mentionner un bouton de pause / menu, mais ça serait chipoter. Tout le reste se fait automatiquement : manger, ouvrir un portail ou se cacher dans un buisson pour éviter de vous faire repérer par un chien.

Car oui, si un toutou vous repère, il vous coursera jusqu’à ce que vous parveniez à le semer. S’il vous attrape, le score et remis à zéro et vous recommencez à votre dernier point de spawn. Différentes races de chien sont là pour apporter un peu de variété et au fil de vos essais, vous allez aussi débloquer quelques objets pour vous vous carapater plus facilement : une barrière bloquant les chiens, un soda vous faisant accélérer, un fumigène pour prendre la poudre d’escampette, etc.

La gestion des items est très basique et parfois un peu frustrante puisque vous ne pouvez pas cumuler plusieurs objets différents. Cela aurait probablement rendu le jeu trop facile, alors qu’il n’est déjà pas long. Il ne vous faudra pas plus de quelques heures pour atteindre la pizza royale et tout juste quelques heures en plus pour atteindre la véritable fin du jeu en réalisant cette prouesse trois fois de suite.

Il n’aurait de toute façon pas fallu que le jeu soit plus long. Si on apprécie son concept et sa prise en main très simple, le revers de la médaille est à chercher du côté de la répétitivité. Une fois les concepts compris et la géographie de l’île assimilée, le jeu débute une course contre la montre avant que la personne derrière la manette ne se dise « bon… il faudrait se renouveler là, non ? ». Pour votre serviteur, le timing était au poil (d’opossum), avec cette fameuse lassitude s’installant juste avant d’arriver au rush final vers mon ultime objectif.

Un repas à partager

Pizza Possum propose un mode coopératif local à deux joueurs, que vous pouvez activer ou désactiver à n’importe quel moment. Une idée bienvenue venant avec du bon et du moins. D’un côté, le jeu est un peu plus facile à deux car lorsqu’un joueur est attrapé par un chien, il peut être secouru par son camarade, ce qui a tendance à fortement allonger le temps entre deux échecs. D’un autre côté, la gestion du split-screen a parfois tendance à rendre l’action moins lisible et il devient plus compliqué d’anticiper la présence de certains chiens, notamment lorsqu’on court dans tous les sens pour échapper à l’un d’eux.

Au final, on vous recommande vraiment d’essayer ce mode co-op. Déjà parce que le second joueur incarne un raton laveur, ce qui n’est pas pour nous déplaire, mais aussi parce que cela sera certainement un bon moment, surtout avec sa prise en main immédiate.

Attention cependant, avec sa direction artistique mignonne et colorée, ses musiques guillerettes, l’omniprésence de nourriture et ses personnages anthropomorphe, vos invités pourrez vite s’imaginer être en présence d’un jeu à la Overcooked, alors que les deux propositions n’ont pas grand-chose en commun. On ne vous promet donc pas que ça soit LE jeu dont vous vous souviendrez avec un grand sourire au coin des lèvres dans dix ans.  Pour ne rien vous cacher, ma chérie a lâché la manette après vingt minutes en grommelant un petit « ça valait le coup de m’interrompre dans mon livre ? ». Mon neveu a beaucoup plus apprécié ce moment de partage avec son vieux tonton, quand bien même nous n’avons fait que parler de Zelda tout en jouant. On se disait d’ailleurs que Pizza Possum est un peu une version étendue de la scène d’Ocarina of Time durant laquelle Link se faufile jusqu’à Zelda en évitant les gardes.