Jeux Tests & Critiques

[Test] Glasgow

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Il y a des rencontres parfois qui parfois vous changent une vie. Ma rencontre avec Zemo n’est pas de celles-ci mais le petit nouveau de l’équipe m’aura permis de me pencher un peu plus sur le monde des jeux de société. J’ai donc profité de la sortie de Glasgow, un des derniers bébé édité par Funforge pour me ruer sur le test de ce jeu de pose de tuiles de Mandela Fernandez-Grandon.

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Whisky and Clyde

Fidèle à ses origines écossaises, le créateur nous plonge au coeur de …. Glasgow (ben oui ça s’invente pas) en plein XVIIIéme siècle. A cette époque, la ville est en plein essor et s’apprête à devenir la métropole que nous connaissons aujourd’hui. A vous de profiter de cette période fructueuse pour devenir un magnat de l’immobilier et la seconde personne la plus classe de l’écosse après Sean Connery.

La partie prend place autour de la  Clyde, fleuve traversant Glasgow et ayant fortement contribué au développement de la capitale écossaise. Le fleuve est ici symbolisé par un cercle divisé en trois tronçons que devront parcourir les deux joueurs afin de négocier contrats et constructions. A l’intérieur de ce cercle, il vous faudra construire vos bâtiments et poser les tuiles correspondantes et ce en faisant bien attention à la configuration de votre marché immobilier.

Bien entendu, vos édifices ne vont pas se construire tout seul et il vous faudra avant tout engranger les ressources nécessaires, ici au nombre de 4 :

  • Les briques
  • L’acier
  • L’or
  • La ressource la plus importante pour tout bon écossais : le Whisky.

Vos entrepôts de stockage ne disposant que d’une place limitée, pas possible ici de stocker une infinité de ressources. Il vous faudra donc gérer les contrats et les ressources attenantes astucieusement.

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Cercle vicieux

Comme indiqué précédemment, la partie se déroule autour d’un cercle composé de contrats et d’architectes. Afin d’éviter que le jeu ne repose trop sur la chance, pas question ici de se déplacer à coup de lancers de dés. Le système de déplacement est ici plus subtil et un poil plus vicieux. Le joueur peut se déplacer absolument où il veut sur le plateau, qu’il s’agisse d’une case « Contrat » ou d’une case « Architecte« . Il peut ainsi se placer afin de récupérer l’objectif désiré. Ce choix a toutefois un coût car c’est toujours au joueur situé derrière de jouer.

Ainsi, si le premier participant décide de faire un bond de 7 ou 8 cases pour faire l’acquisition d’un bâtiment en particulier, le second pourra rafler tous les contrats précédant cette case.

Là aussi, les contrats ont chacun leur utilité et peuvent permettre :

  • D’amasser la ressource spécifiée par le contrat en un ou plusieurs exemplaires
  • De choisir une des ressources indiquées
  • D’échanger des ressources contre d’autres sur le marché
  • D’impacter les architectes
  • De faire tourner les usines

Il existe également un contrat un peu particulier qui vous permet d’activer deux fois la prochaine case sur laquelle vous tombez, de quoi rapidement s’enrichir, ou, si vous ne faites pas attention, d’enrichir votre adversaires via ses usines mais nous y reviendrons plus tard.

Les cases « Architectes » vous permettront elles de dépenser vos ressources pour construire un des deux bâtiments présentés. Une fois un bâtiment construit, il rejoint le centre du plateau et une nouvelle infrastructure est piochée et placée sur l’architecte. Bien sur, certains contrats ou usines permettent d’impacter les bâtiments mis à disposition.

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C’est la tuile !

Si Glasgow peut sembler relativement simpliste jusqu’ici, la subtilité du système de point découlant des constructions change rapidement la donne. Comme pour les contrats, les bâtiments se divisent en différentes catégories, du magasin à la gare en passant par le parc ou les usines.

Lors de leur construction, les bâtiments doivent être placés au centre. Au total 20 bâtiment peuvent être placés, le dernier construit mettant fin à la partie. Les constructions peuvent se faire sur une grille de 4×5 tuiles ou 5×4, le choix se faisant au cours de la partie. Le placement des différentes structures est primordiale pour espérer remporter la victoire et les joueurs devront donc anticiper ce point lors de leurs différentes actions. Parmi les différents bâtiments se trouvent les usines qui peuvent fournir des ressources ou des avantages lors de leurs activation qui se fait par le biais suivant :

  • Soit en plaçant un bâtiment sur la ligne/colonne d’une usine.
  • Soit en passant sur le contrat forçant l’activation de la totalité des usines.

La production revenant au joueur propriétaire, il sera parfois obligatoire d’activer l’usine de l’adversaire pour arriver à vos fins, prenant ainsi le risque de fournir un avantage non négligeable à votre rival.

C’est une fois tous les bâtiments placés qu’il vous faudra compter les points. Certains d’entre eux ont une simple valeur faciale, comme les monuments qui rapportent tous 5 points au propriétaire. Les autres eux sont plus subtils et permettent de réaliser des combinaisons redoutables :

  • Un magasin remporte 5 points s’il est placé sur un coin de la grille de construction
  • Les parcs rapportent de plus en plus de points au fur et à mesure de leur accumulation
  • Les immeubles doivent être placés côte à côte pour permettre d’accumuler les bonus
  • Les gardes nécessitent de posséder un bâtiment de chaque type
  • Les banques donnent des bonus en fonctionne vos ressources et usines

Ce système de points constitue la plus grande subtilité stratégique mais aussi la seule difficulté du titre. Lors de vos premières parties, ne vous étonnez pas de devoir regarder les règles pour vous souvenir des différents calculs.

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Apeuprévolution industrielle

Si Glasgow est un jeu extrêmement  plaisant de par la simplicité de ses mécaniques, les joueurs vétérans pourront pointer un manque de folie au titre de Funforge. Les systèmes sont tous parfaitement imbriqués les uns dans les autres mais il manque ce petit truc qui pourrait rendre le jeu incontournable. L’absence de véritables malus à imposer à son adversaire par exemple rend une partie pratiquement impossible à remporter si l’un des deux participants est rodé à ce type de gameplay.

Rien de dramatique bien sûr et en ce sens Glasgow constitue une très bonne surprise et une très bonne porte d’entrées aux jeux de stratégie mettant en avant l’anticipation et le placement optimal de petites tuiles de cartons.

On a aimé :

  • La qualité du matériel
  • Un jeu vraiment optimisé pour deux joueurs
  • Des règles simples sans être simplistes

On a moins aimé :

  • Le comptage des points qui peut être laborieux
  • Un manque de folie dans les systèmes de jeu
  • Manque de rejouabilité sur le long terme

Craquez vos PO si :

  • Vous cherchez un jeu en duo
  • Vous aimez planifier votre stratégie
  • Vous portez le kilt et le tartan

Quittez la partie si :

  • Vous cherchez un jeu de hasard
  • Vous préférez les jeux rapides ou les parties s’enchainent
  • Vous êtes allergique au whisky

Glasgow, édité chez Funforge

De Mandela Fernandez-gordon, illustré par Klemens Franz

Pour 2 joueurs, à partir de 10 ans, pour des parties d’environ 30 minutes

Disponible à partir du 26 Août 2020, pour environ 19.99€

Test réalisé à partir d’une version fournie par l’éditeur

 

Contrat rempli !

Simple sans être simpliste, Glasgow est une très bonne surprise. Les jeux pour deux joueurs ne courent pas toujours les rues et le bébé de Funforge a tout ce qu'il faut pour combler ce manque. Mettant en avant vos capacités à anticiper et planifier vos actions, Glasgow devrait permettre à vos binômes d'animer quelques soirées d'automne. Au pire lui reprochera-t-on un côté un peu trop sage qui pourra limiter sa rejouabilité dans le temps.

8
Note:
8

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