A l’approche de la sortie du DLC incorporant le fameux Broly au roster du jeu, Kiss My Geek a décidé de vous parler de Dragon Ball FighterZ, sorti il y a environ deux mois. Pourquoi maintenant ? Alors déjà parce qu’on en avait envie… Et puis ça nous permet de vous parler du jeu dans sa forme actuelle, après quelques patchs mineurs, une stabilisation de sa communauté en ligne et, par conséquent, avec une idée plus précise de ce à quoi peut ressembler l’expérience à la fois en et hors ligne. Le repos est terminé ! Prenez un Senzu si vous manquez d’énergie et suivez-nous à la découverte de Dragon Ball FighterZ !
Les fans de Dragon Ball le savent : nombreux sont les jeux arborant les couleurs de la licence mais presque aussi nombreux sont les échecs cuisants, parfois vécus comme un crachat au visage, à l’image de Raging Blast 2 ou carrément de l’une des pires fausses bonnes idées de l’histoire de la licence, j’ai nommé Dragon Ball for Kinect. Et pourtant, quand à l’E3 2017 a été révélé le projet d’un nouveau jeu Dragon Ball en même temps que le développeur qui allait s’en occuper, la communauté s’est enfin remise à croire ! Il faut dire qu’Arc System Works a largement fait ses preuves dans le domaine du versus fighting avec les licences BlazBlue et Guilty Gear, véritables bijoux du genre qui ont donné de nombreuses crampes aux doigts des joueurs acharnés à travers le monde. Maintenant qu’on a le jeu entre les mains (et qu’on y a passé pas mal d’heures), on peut enfin vous le dire : l’attente était justifiée. Enfin, un jeu de baston Dragon Ball est à la hauteur de nos attentes (et même un peu au-delà) !
Exposition de muscles Saiyan
Tout commence par une série d’écrans pour sélectionner votre lobby (des écrans que vous ne verrez normalement plus trop souvent par la suite, le jeu vous reconnectant automatiquement au dernier lobby visité à condition qu’une place soit disponible), un joli petit lieu aux allures entre les villes et les arènes de tournoi avec une touche de territoire divin où évoluent jusqu’à 64 personnages de Dragon Ball à la mode chibi (c’est le style « petit corps, grosse tête »), chacun représentant un joueur. C’est le lieu central qui sert de menu. Vous y aurez accès aussi bien à l’entraînement qu’au mode histoire ou au mode en ligne (etc) chacun occupant une sorte de presque-île autour de l’îlot central donnant, lui, accès principalement à l’arène et au magasin. « Ouh lala ! Un magasin ? Vous êtes pas en train de me dire qu’il y a des micro-transactions et tout ça ?!? » Alors calmez-vous, jeunes fifous, on vous explique tout (et spoiler : non, c’est pas ce qu’on dit). Il y a effectivement un magasin, qui vend uniquement des capsules Z, une sorte d’objet de loterie (ou de loot box) où on ne sait jamais ce qu’on va avoir. Ça peut être une tenue de personnage en jeu, un personnage chibi pour le lobby, des emotes, et caetera. Tout ici est purement cosmétique. Du skin. Et vous pouvez l’acheter avec de l’argent récolté en jeu (les Zeni). A noter également que les capsules achetées avec des Zeni vous donnent un item au hasard et que si vous l’avez déjà, cela se transforme en « Premium Z Coins » qui, elles, permettent d’acheter des capsules où vous êtes sûr de récolter quelque chose que vous n’avez pas.
Bref, tout ça c’est du cosmétique, parlons plutôt du jeu ! A la manière d’un Marvel vs Capcom, le système de combat de Dragon Ball FighterZ voit s’opposer deux équipes de 3 personnages qui peuvent se relayer à tout moment. Si le jeu fait la part belle aux attaques spectaculaires à base de kamehameha dévastateurs et de makanko sappo perçants, Arc System Works a bel et bien décidé de le rendre accessible au plus grand nombre. Ainsi, les techniques sont déclenchées par des combinaisons de touches simples (quart de cercle plus un bouton par exemple) et il existe même des combos automatiques qui permettent à n’importe quel débutant de faire de jolis dégâts en martelant un unique bouton. Ces coups (donnés ou reçus) permettent également de remplir la jauge de Ki, partagée entre vos 3 personnages, limitée à 7 barres maximum, afin d’effectuer des attaques plus puissantes à 1 ou 3 barres ou de vous téléporter dans le dos de l’ennemi pour un coût d’une barre de Ki. Il y a aussi le système des boules de cristal qui permet de renverser le cours d’un combat… Bref, n’importe qui peut débarquer sur le jeu et s’amuser sans passer des heures en salle d’entraînement et profiter d’un spectacle son et lumière de qualité.
Dragon Brawl
C’est d’ailleurs une critique qui est souvent revenue au début de la vie de Dragon Ball FighterZ : il serait « trop facile ». Mais est-ce vraiment le cas ? Eh bien, oui et non. On l’a vu, le jeu est facile à prendre en main. De plus, l’acharnement sur les combos automatiques peut être suffisant pour aller au moins jusqu’aux 3/4 du mode histoire (ça peut même suffire pour le terminer si l’on gère correctement sa défense). Toutefois, un joueur expérimenté ne devrait normalement jamais perdre contre un novice. En effet, les combos automatiques restent relativement faibles par rapport à de vrais combos travaillés et, surtout, ils laissent de grosses ouvertures pour punir celui qui les utilise. En outre, ils sont courts et n’utilisent qu’un seul personnage là où l’on peut « facilement » monter à des enchaînements plus puissants jonglant avec l’ennemi sans lui laisser toucher le sol en utilisant des techniques différentes et un switch de personnage. N’oublions pas que DBFZ est un jeu d’Arc System Works : le timing y est donc évidemment essentiel, que l’on parle des contre-attaques, des renvois de projectiles, des casses de garde ou même des combos eux-mêmes. Dragon Ball FighterZ n’est donc pas un jeu « trop facile » mais un jeu accessible bénéficiant d’une profondeur faisant la différence entre les « n00bs » et les « PGM ». Vous noterez les guillemets éminemment ironiques puisque ceux qui se considèrent de la seconde catégorie vous enverront sans doute des messages vous classant dans la première (comme si c’était une insulte…) quand vous leur botterez les fesses en partie classée (oui, c’est du vécu).
Puisqu’on parle des mauvais joueurs qui peuvent ci et là vous gâcher un peu le plaisir de jeu, faisons une pause pour évoquer tout ce qui ne va pas dans Dragon Ball FighterZ. Parce que non, le jeu n’est pas parfait, ne rêvons pas. Tout d’abord, il n’y a toujours pas à l’heure actuelle de sanction pour les joueurs qui se déconnectent lorsqu’ils sont en train de perdre une partie classée. Ce n’est pas un gros handicap, c’est vrai, mais quand vous subissez ça 5 matchs d’affilée (et que vous n’engrangez donc aucun point), ça commence à devenir irritant. L’autre point faible du titre est plus gênant puisqu’il s’agit de son mode histoire. Long d’une grosse dizaine d’heures (ça dépend si vous voulez le faire à 100% ou aller au plus rapide), ce mode vous fait enchaîner les cartes sur lesquelles vous pourrez choisir quel combat effectuer ou non avant d’atteindre le boss. Les combats vous permettent évidemment d’accumuler des points d’expérience pour que vos combattants deviennent plus puissants. Vous pourrez également acquérir des bonus pour augmenter le gain d’expérience ou de zéni à la fin de chaque combat par exemple. Décliné en trois actes vous permettant de contrôler différents personnages, le scénario n’est malheureusement pas bien palpitant et le mode histoire devient alors plus une corvée qu’autre chose. Dommage !
Tellement de Cell !
A côté de ça, il faut admettre qu’Arc System Works fait tout pour améliorer son bébé. On pense évidemment à la très nette amélioration de la répartition des serveurs qui a fait disparaître les déconnexions intempestives du lancement et réduit drastiquement les temps d’attente pour les matchs en ligne – qui étaient un souci majeur du début d’exploitation du jeu. Mais dès la conception de Dragon Ball FighterZ, les développeurs ont eu à cœur de penser aux différents profils de leurs joueurs. Le plus visible est évidemment le système de combat accessible mais profond dont on a parlé mais ça ne s’arrête pas là. En dehors de la multitude de modes de jeux disponibles, c’est surtout un petit détail du côté de la navigation qui montre cet intérêt. En effet, de base, Dragon Ball FighterZ propose au joueur d’évoluer dans un petit monde (le lobby) pour naviguer entre les différents modes de jeu. Cela a l’avantage d’être joli d’une part, de donner une ambiance « tournoi » en voyant les combattants d’autre part et, aussi, de ne pas rester devant un écran d’attente si l’on est dans la queue pour un match en ligne mais qu’on n’a pas envie d’aller s’entraîner par exemple. Mais il faut bien admettre que ça peut devenir barbant pour certains joueurs, de toujours se balader dans ce lobby pour changer de mode de jeu. C’est pourquoi le développeur a prévu une fonction de « warp » qui, à l’aide d’un bouton (L2 sur PS4), permet de se téléporter directement devant le mode qui nous intéresse. Pas de risque de se perdre pour le nouvel arrivant et plus rapide pour celui qui en a simplement marre d’arpenter cette île volante. C’est la même envie qui a poussé le développeur à donner la possibilité de jouer hors ligne, auquel cas on se retrouve dans un lobby vide avec des temps de chargement plus courts. Parfait pour ne faire que du mode histoire et de l’arcade par exemple… Ou pour s’entraîner !
Eh oui, l’entraînement, c’est quand même LE mode indispensable de tout jeu de baston. Ici, rien d’extraordinaire mais un mode bien fait avec de l’entraînement libre (faites ce que vous voulez et voyez la puissance de vos combos) et des défis pour apprendre à manipuler chaque combattant de Dragon Ball FighterZ. A côté de ce mode, vous trouverez le mode histoire (dont on a parlé plus haut), le mode local pour affronter vos amis, le mode en ligne, le mode tournoi, le mode ring, les replays, le magasin et bien évidemment le mode arcade qui, suivant le trajet que vous choisissez, vous fait affronter 3 à 7 équipes déterminées en fonction de votre note à chaque combat (chacun de ces trois trajets existe en difficulté normale et en difficile). Et le développeur a même pensé à mettre des incitations pour explorer tous les modes de jeu possibles. En plus des traditionnels trophées/succès, on trouve des quêtes en jeu qui procurent quelques centaines de Zeni pour accomplir une action particulière (gagner 3 matchs d’arène, obtenir le rang S sur un mode arcade, visiter un autre lobby…) mais aussi et surtout 3 personnages à débloquer ! On avait oublié cette méthode depuis quelques années mais DBFZ nous la ramène enfin et votre serviteur doit bien avouer que ça lui avait manqué (je vous en avais parlé dans un autre test d’ailleurs). Ici, les trois personnages à débloquer sont les suivants :
- C-21 / Android 21 : c’est la grande méchante du mode histoire, elle a été créée pour le jeu. Il faut terminer le mode histoire (les trois arcs) pour la débloquer.
- Vegeta Super Saiyan Blue / Super Saiyan Jin Super Saiyan : obtenir le rang A (ou plus) sur le parcours « Capsule de gravité extrême » du mode arcade en difficile ou accumuler 300 000 Zeni dans le jeu (si vous faites le mode histoire avec des boosts de Zeni, vous y serez largement)
- Son Goku Super Saiyan Blue / Super Saiyan Jin Super Saiyan : obtenir le rang A (ou plus) sur le parcours « Salle de l’esprit et du temps » du mode arcade en difficile ou accumuler 500 000 Zeni dans le jeu (là, il faudra un peu farmer mais ça se fait vite)
En plus de ces 3 combattants à débloquer, d’autres sont prévus mais il faudra les acheter. Pour l’instant, on n’a la confirmation que pour les personnages Broly et Bardock qui devraient tous deux être disponibles le 28 Mars prochain.
TL;DR
Dragon Ball FighterZ est avant tout une célébration de la saga Dragon Ball conçue pour être accessible aux fans-pas-trop-joueurs avec un gameplay taillé en conséquence mais aussi pour contenter les compétiteurs en proposant une profondeur non négligeable qui fera au final la différence entre les bourrins habitués à la castagne et les petits nouveaux débarqués là par amour du manga (ou de l’anime). Son animation superbe, sa direction artistique aux petits oignons et son aspect très complet dès la sortie (surtout par rapport aux derniers gros jeux de versus fighting sortis) en font LE jeu Dragon Ball que tous les fans attendaient sans jamais oser l’imaginer. A tel point qu’on lui pardonnera aisément son mode histoire un poil raté…
On aime :
- le gameplay accessible mais pas abêti
- l’animation et la DA magnifiques
- l’hommage sans faute à la saga jusqu’aux bruitages et aux animations d’explosions
- les nombreuses possibilités pour profiter du jeu
- enfin des personnages à débloquer !
On aime moins :
- le mode histoire (surtout son scénario)
- parfois frustrant quand on est victime d’un combo très long sans possibilité de réagir
- les défis combo pourraient aller plus loin
- pas de punition pour les mauvais joueurs en ligne
Craquez vos PO si :
- Vous aimez Dragon Ball (enfin si vous avez un cœur, en gros)
- Vous aimez les jeux de combat en tag team
Quittez la partie si :
- Vous ne supportez pas l’idée même d’un jeu de baston..?
Pas de Chi-Chi !
Dragon Ball FighterZ est un jeu accessible et pourtant profond qui permettra à tout le monde de célébrer la saga qu'on aime tous, que l'on soit novice en jeu de combat ou acharné du sujet. Arc System Works a su s'éloigner des recettes de BlazBlue et Guilty Gear tout en conservant certains aspects clés, notamment au niveau du timing, pour accoucher d'un jeu frais et magnifique que l'on n'osait même plus espérer ! Seule ombre au tableau : un mode histoire décevant servi par un scénario dispensable. Ça ne nous empêchera pas de prendre plaisir à participer à des affrontements épiques !
1 Comment
Tobogo geek
09 Avr 2018 2:23Peu mieux faire certes mais bien foutu quand même. En tant que fans je m’y suis retrouvé