American Arcadia est un puzzle game sur PC sorti le 15 novembre 2023. C’est plus précisément le deuxième jeu des espagnols de Out of the Blue, un studio indé qui nous avait régalés avec Call of the Sea fin 2020. Un walking simulator dont j’aurais beaucoup d’éloges à vous faire, et qui nous plongeait à l’époque dans un univers lovecraftien très maîtrisé. Ont-ils su garder leur maestria sur American Arcadia ? On zappe tout de suite pour voir ça ensemble…

Two-Men Show

De Call of the Sea j’avais adoré la DA, les ambiances, j’avais été transportée par l’histoire, le gameplay à la difficulté bien dosée, les énigmes variées sans être trop compliquées, le fait qu’on ne s’ennuie jamais, et qu’on finisse tout ça 5-6h…

Devinez quoi. Je pourrais dire la même chose d’American Arcadia

American Arcadia c’est The Truman Show inversé : vous incarnez Trevor Hills, un jeune fonctionnaire qui habite Arcadia, une ville paradisiaque rétro-futuriste, tout ce qu’il y a de plus cliché dans l’esthétique des années 70. Pattes d’éph’, lunettes cul de bouteille, moquette rouge partout, arc en ciel orangé, chemises à flanelle… Dès les premières minutes ont est plongés dans l’ambiance. Rien à dire sur la DA – le visuel est vraiment réussi. Très rapidement, on comprend que Trevor est au cœur d’un complot, une télé réalité a la taille d’une ville dont aucun habitant ne sait qu’il en est l’un des acteurs. Et pour une raison qu’on ignore encore, une jeune femme nommée Angela entre en contact avec Trevor et l’avertit de ce complot, essayant de l’aider à sortir de sa bulle télévisuelle.

Médi(a)symétrie

Et c’est là qu’intervient l’originalité du jeu.

Si dans les premières minutes vous incarnez Trevor dans un runner horizontal somme toute classique à la Inside, et où on vous demandera principalement de fuir… dans les minutes qui suivent vous incarnez Angela et là : tout change de perspective. D’un runner horizontal on passe à un FPS et d’une esthétique 70′ à une autre, futuriste et dystopique.

Le puzzle game va ainsi alterner les phases de jeu entre Trevor et Angela, l’un fuyant grâce à l’aide apportée par l’autre. Parfois, il vous faudra même jongler en direct live entre les capacités de l’un et de l’autre sur un même tableau, et ainsi faire appel à votre sens du timing.

Essentiellement, comme je le disais quelques lignes plus haut, le gameplay avec Trevor va être du runner. Quant à Angela on sera plutôt sur de la résolution d’énigmes environnementales. La subtilité ? Angela peut prendre le contrôle à distance des éléments technologiques à Arcadia : porte électrique, ascenseur, caméras de surveillance… autant d’éléments où vous allez devoir switcher entre la fuite de Trevor et la prise de contrôle des éléments du décor pour progresser dans votre évasion.

Fuis-moi, je te suis…

Comme pour Call of the Sea, Out of the Blue a su trouver le juste milieu sur la difficulté de ses énigmes. On est souvent sur de l’essai erreur sans pour autant que ce soit jamais frustrant. Tout ça est savamment dosé : pas de doute, les espagnols ont trouvé leur formule et le confirment dans ce jeu qui vous tiendra en haleine pendant 5 à 7 heures.

Je ne peux pas terminer ce test sans faire une mention spéciale au doublage des personnages : l’acting est vraiment très très bon et c’est indéniablement l’un des éléments forts du jeu qui permet de se sentir autant immergé dans l’histoire que dans l’ambiance. Ca et la DA incroyable : le level design fourmille de détails, c’est beau, coloré, avec une esthétique propre au studio qu’on leur reconnaît déjà. Le tout donne un petit jeu bien rythmé, agréable à jouer, à la hauteur de ses ambitions. Un sans faute qui me fait attendre leur troisième titre avec enthousiasme !