Anime : Point sur la saison actuelle (Spring 2014)

Ca fait pas mal de temps maintenant que je me suis mis à l’animation japonaise, et le fanboy en moi ne s’est jamais autant réveillé qu’avec quelques unes de ces créations. Ca sera sûrement le sujet d’un prochain article. L’occasion pour moi de laisser l’actu jeu vidéo à des mains plus expertes que les miennes, et de proposer un sujet qui pourrait plaire à d’autres personnes, en l’occurrence les anime diffusés en ce moment sur les chaînes de télévision japonaises.

Rapide tour d’horizon, les saisons d’anime durent trois mois, donc quatre par an : été, automne, hiver, printemps. Chaque saison ses nouveaux anime, ou ses suites.

(Disclaimer : c’est évidemment très subjectif. On peut aimer ou pas, j’estime tout de même être assez objectif dans mon argumentation)

Pour le moment j’aimerais faire un rapide point sur la saison actuelle. Il est coutume de dire que les saisons les plus fructueuses en anime de qualité sont les saisons automne et printemps. Ce coup-ci, je suis un peu mitigé. Même si j’ai vu pas mal d’anime depuis que j’ai commencé, je manque encore de quelques bases qui m’empêchent de suivre les secondes saisons qui se déroulent en ce moment, Mushishi et Jojo’s Bizarre Adventure (le remake de 2012), deux anime dont les premières saisons sont extrêmement bien notées par la communauté. (Attention à ne pas forcément trop faire attention à certaines notes, qui découlent souvent de fanboy/girlisme poussé sur des anime qui n’ont pour vocation que de soulever son public cible sans avoir de réel intérêt ; typiquement, les running shounen comme Naruto ou les anime à mouillage de culotte à base d’hommes efféminés comme Free!.)

Pour résumer cette saison, je dirais que les meilleurs studios déçoivent et que la surprise n’a pas été vraiment au rendez-vous. Les animes sérieux empruntent actuellement le chemin vers les limbes, une bonne partie arborant des atouts féminins exagérés ou des relations bizarres pour achalander le manant, même si le phénomène n’est pas tout à fait récent. Le fan-service prend une ampleur que je trouve honnêtement inquiétante. Utilisé à bon escient, il ajoute une touche très agréable au visionnage d’un anime, mais l’utilisation excessive de ces codes entraîne une lassitude.

Quelques exemples :

No Game No Life est l’anime bien hypé de la saison, et non à tort. Le pitch est extrêmement classique (les personnages sont aspirés dans un monde régi par le jeu, ils doivent gagner pour s’élever, ne rappelant pas du tout Mondaiji-tachi ga Isekai kara Kuru Sou Desu yo, Log Horizon ou Sword Art Online), mais la psychologie des personnages rend le déroulement original. On s’éloigne du schéma classique d’un shounen « j’suis le plus fort – je rencontre un ennemi plus fort que moi et je me fais défoncer – mon mentor me donne un discours sur la puissance de l’amitié – je bats le méchant » et on passe directement à la supériorité universelle. Cependant, la façon dont c’est raconté, mis en scène et animé rend le tout extrêmement jouissif à voir. Le mind game est omniprésent et on se laisse surprendre à chaque épisode. Mais voilà, il y a des boobs, des filles avec des oreilles de chat et une espèce de lien incestueux ambigu entre les deux protagonistes. C’est assez gênant par moment et entrave la bonne continuité de la narration.

Black Bullet avait du potentiel mais s’est lamentablement écrasé dès ses premiers épisodes. Le pitch était plutôt sympa même si pas très original (des parasites bizarres tuent les gens et des enfants particuliers avec leurs « mentors » essaient de s’en débarasser). Finalement, on a une narration molle, des personnages pas attachants et encore moins charismatiques, une petite fille de 8 ans qui veut copuler avec son mentor post-ado, bref, un beau cocktail de nope.

Deux pour le prix d’un, le studio Bones a sorti cette saison Hitsugi no Chaika et Captain Earth (que je surnomme affectueusement Captain Planet). Le premier ne m’a pas suffisamment accroché dans ses premiers épisodes avec un scénario encore très flou au troisième épisode et son chara design assez… particulier.

Le second a piqué ma curiosité avec une réalisation des enfers : Captain Earth. Anime mecha, chaque scène de combat est magistrale. Mais une fois de plus, le scénario est poussif, on nage dans du goudron pour essayer d’y comprendre quelque chose. Et on finit par retomber dans les excès de fan-service sans intérêt. Ah oui, et les méchants aspirent la « libido » des gens et ça leur sert d’énergie. Et ouais.

Un anime a réussi à m’intéresser sans pour autant faire du racolage : Mekakucity Actors, par l’excentrique studio Shaft (Mahou Shoujo Madoka Magika). Un style graphique déjanté, une histoire très longue à vraiment démarrer mais qui prend le temps de bien expliquer le passé des différents personnages, membres du Mekakushi Dan, un groupe de jeunes qui se sont découvert des pouvoirs à leurs dépends et qui s’isolent de la société de peur d’être rejetés. Probablement mon favori de la saison, au même niveau que No Game No Life.

Après ça, énormément d’anime de bas étage, remplis d’ecchi/autres wtfjapan, des shounen à la Black Bullet qui n’arrivent même pas à rattraper leurs scénarios inexistants par des scènes d’action sympa, et des séries qui s’arrêteront après une saison et que tout le monde oubliera. J’ai pas tout regardé non plus, faut pas exagérer. La saison Hiver nous offrait pourtant quant à elle la fin de Kill la Kill, le sublime Space Dandy, la suite du si mignon Chuunibyou Demo Koi Ga Shitai Ren! ou encore Noragami qui sont tous d’excellente qualité, comprenez ma déception.