Le mois d’août est bien là. Pour preuve, nous débutons une période d’accalmie en ce qui concerne les sorties cinéma… Mais au milieu de piètres blockbusters tels que Comme chiens et chats ou encore Droit de passage dont je préfère éviter de vous parler se trouve une petite perle hispanique qui pourrait bien vous occuper cette semaine.
Cellule 211 (Daniel Monzón)
Il débarque du milieu de nulle part et rafle tous les prix. C’est bien simple, aux Goyas 2010 (les Césars espagnols) il remporte 8 distinctions des plus prestigieuses, dépassant le dernier long-métrage d’Amenábar : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur acteur pour Luis Tosar, Meilleure second rôle féminin pour Marta Etura, Meilleure révélation masculine pour Alberto Ammann (Juan) et Meilleure adaptation (depuis le roman de Francisco Perez Gandu).
Considéré comme un équivalent du Prophète d’Audiard, Cellule 211 reprend le thème très à la mode de l’univers carcéral et y plonge Juan qui fait son premier jour dans son nouveau travail : surveillant d’une prison de haute sécurité. Mais pas de bol, à peine arrivé il se retrouve en plein cœur d’une émeute d’une violence et d’une rapidité inouïes. C’est là que va être toute sa chance et sa malchance : personne ne le connaît, ce qui va lui permettre de se faire passer pour un prisonnier. Sous les ordres de ses supérieurs, il va ainsi devoir infiltrer les rangs des insurgés et s’approcher de leur terrible leader au charisme aussi imposant que terrifiant…
Numéro 1 du box-office espagnol en 2009 avec plus de deux millions d’entrées, Cellule 211 ne s’est pas contenté de faire une razzia aux Goyas. En plus de cela il arbore fièrement le Prix du public à la 9ème Semaine du Cinéma Hispanique de Clermont-Ferrand, le Prix du Jury au Festival du Film Espagnol de Nantes et à la première édition du Festival de Cinéma Européen des Arcs. Le long-métrage a également été projeté aux Journées des Auteurs de Venise et a reçu le Prix du Meilleur Thriller 2010 au Brussels International Fantastic Film.
Le cinéma espagnol est un cinéma viral et cru, souvent proche du documentaire par ses choix esthétiques. C’est ce qui lui donne cet aspect terriblement vrai qui a toujours marqué les esprits et qui surprend dernièrement avec des créations qui ne paient pas de mine mais qui prouvent qu’il existe d’autres réalisateurs hispanophones qu’Almodóvar prêts à prendre la relève.
Sources et images via Allociné