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[WAREZ] Shake My Geek !





Geek et Sport. Voici deux mots qui ont une saveur contradictoire. Ce petit goût désagréable comme le procure si bien l’agneau à la menthe so british. Deux ingrédients séparément savoureux pour une association étrange et contre-nature. Il est de notoriété commune que le geek ne pratique pas ou peu de sport. La pratique intensive de Call of Duty n’étant tragiquement pas encore considérée comme sportive. Alors lorsque le bide fut venu, le geek se retrouva bien dépourvu ?

Imaginons un instant que ces basses allégations soient fondées. Que le geek soit effectivement une grosse sangsue à écrans. Pourquoi tant de jeux de sport alors si ces deux mondes se refusent l’un à l’autre? Tout simplement car les sportifs d’hier sont les geeks d’aujourd’hui. Après s’être taillé une condition physique de rêve pendant ces longs mois d’entraînement en poussin C au club des vaches avariées d’Avesne sur Helpes grâce aux chaudes recommandations parentales, le jeune sportif fini par découvrir les jeux vidéos. C’est là que tout s’écroule généralement. Comment résister ? Sur simple pression d’une touche, des exploits dont on n’ose rêver prennent forme sous nos yeux. Des gestes qui, malgré les années de travail, se refuseront certainement à la majorité de la populace aussi acharnée soit elle. Tout cela au chaud, la fatigue en moins. BINGO !

De nos jours, les mioches font du « Christiano Ronaldo » virtuel et plus réel. Par exemple à FIFA (pour ceux qui n’auraient pas suivi, PES est devenu aussi divertissant qu’un présentateur de Direct 8. Que la France soit leur équipe étalon pourrait expliquer la chute en qualité du jeu depuis quelques années. Cet ancien must have est devenu aussi plaisant qu’un match de la bande à Domenech. A quand les histoires de proxénétisme de Kojima ?)





Je disais donc à FIFA, les buts défiant l’entendement sont légion pour eux, mais demandez leur de faire une passe à peu près exploitable avec un ballon savamment cousu main par des enfants asiatiques et le couperet tombe : FAIL ! pendant que la baudruche file au loin sur un pointu d’une rare technicité. Au moins avec un rond, une croix et un carré tout le monde s’amuse.

Mais le geek, suant sang et eau sur son sport virtuel de prédilection, ne serait-il qu’un beauf 2.0 ? Un de ces êtres sanguins et grommelant, capable de gicler de son confortable observatoire télévisuel pour beugler à la lune sur sa dalle telle une vache-garou en mutation?…Il faut bien admettre que parfois nous n’en sommes pas si loin.

Une petite note au passage, avez-vous remarqué la récurrence du cuir et des filets dans le sport ? Handball, football, basket et autres…On ne peut nier les similitudes flagrantes avec un certain milieu dont les initiales sont également celles de Sid Meyer. Toutes ces matières si…emblématiques. Se faire du bien dans la souffrance physique. Dit comme ça, le sport se consomme vraiment très bien manette en main.





Évidemment, les constructeurs réagissent au fur et à mesure que les postérieurs des plus jeunes s’élargissent. Nintendo en tête avec le célèbre long seller qu’est Wii Fit et sa Wii Board. Tout comme la console blanc nacrée de BigN, c’est typiquement le genre d’objet que l’on se procure sur un geste compulsif. Imaginant les innombrables possibilités immersives d’une exploitation intelligemment faite, pour se retrouver finalement avec un ramasse-poussière de plus. Je dois bien admettre que Wii Sports, en son temps, m’a valu quelques courbatures bien senties. Mais depuis le constat d’un travail musculaire reste vierge.

A défaut des joueurs, c’est surtout le catalogue gamer de la machine qui s’est essoufflé. Et avec les doux songes d’un corps d’Appolon en s’amusant. Wii Fit n’est autre que le Sport-elec des temps modernes. Moi qui regardais Bellemare et Maryse, sûr de ma résistance à leurs chants de sirènes dévoreuses de pognon. J’ai fini par y passer sans même m’en apercevoir. Ils sont forts ces japonais ! Est-ce à force d’engloutir du poisson que les chants de leurs sirènes sont plus doux à mes oreilles ?

Malgré tout, je ne peux cacher mon impatience à retrouver le chemin des terrains et de la sueur qui l’accompagne. Ressentir ce bien-être post-effort, ces sensations qu’aucune manette ne pourra jamais procurer. Mais il y a tant d’autres choses qu’elle seule sait me donner.


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