[Critique] The Avengers

Quatre ans après son annonce à la fin d’Iron Man, le projet fou The Avengers débarque enfin sur nos écrans. Alors, fantasme devenu réalité ou pétard mouillé ?

The Avengers est un film impossible, sûrement même un des paris le plus fous à relever. Pourtant, Joss Whedon l’a réalisé, et avec brio. Lui qui pourtant avait été tant décrié lors de sa nomination au poste de réalisateur a réussi à trouver ce qui manquait cruellement aux autres productions Marvel : un équilibre.

Un équilibre entre les personnages tout d’abord. Vu les bandes annonces, on aurait pu croire à un Iron Man et ses potes le film, et pourtant, chaque personnage est traité également, sans être plus mis en avant qu’un autre. Si Stark reste le blagueur de service, il lui faudra apprendre à travailler en équipe et mettre son égo de côté pour enfin devenir ce qu’il est censé être : un héros. Captain America, le héros hors de son temps, devra faire face à ce monde qu’il ne connait pas et s’imposer comme le leader de cette équipe improbable. Agile, menant le bouclier comme personne, meneur dans l’âme, il n’y a pas de doute, c’est le Cap que l’on connait. Thor lui accuse son arrive un peu plus tardive dans le film, ce qui le met quelque peu en retrait. Pourtant sa dualité avec son frère Loki reste un sujet central et donne lieu à des dialogues prenant et chaque apparition du Dieu du Tonnerre impose un respect immense. Concernant Hulk, on pouvait avoir de nombreuses craintes, tout d’abord par l’arrivée de Mark Ruffalo en lieu et place d’Edward Norton. Il aura fallu quelques minutes pour s’y faire jusqu’à faire face à cet implacable constat : il est fait pour ce rôle. Et quand la bête apparaît, attachez vos ceinture, nous avons à faire au Hulk ultime. Bestial, violent, déchaîné, il est à la limite même de voler la vedette aux autres. Quant à Black Widow, elle est bien loin d’avoir le rôle de la potiche de service. Normal me direz-vous, puisque Whedon aime les femmes fortes. Hawkeye bénéficie d’un traitement particulier, que je n’aborderai pas ici pour vous garder la surprise, mais sachez que l’archer est bien loin d’être mis au second plan. Et pour finir, Nick Fury, LE Nick Fury. Manipulateur, entouré de secrets ayant eux-même des secrets, on retrouve le directeur du SHIELD des comics, prêt à tout pour arriver à ses fins.

Le film démarre sur les chapeaux de roue par l’attaque du SHIELD par Loki venu récupérer le Cube Cosmique en vue de préparer une invasion de la Terre par des extra-terrestres. Si la race des ces derniers a été la principale préoccupation des fans, elle n’en reste pas moins anecdotique finalement, c’est un peu dommage. Par contre, Loki crève une nouvelle fois l’écran. On a rarement vu un salopard de première comme lui. Il est un Dieu, nous sommes des fourmis, la Terre est son terrain de jeu. C’est aussi l’occasion pour le public de découvrir Maria Hill, cette femme droite dans ses bottes qui n’hésite pas à tenir tête à Fury. Après cette scène explosive, il est dommage de constater que le deuxième acte a quelques problèmes de rythme. Bien sûr, il fallait bien évidemment aborder le recrutement des héros ainsi que les dissensions qui vont avec, mais certains passages sont quelque peu longuets. Fort heureusement, cela n’entache absolument pas le film puisque la grande qualité des dialogues permet de bien vite oublier tout cela. Parce que oui, The Avengers a beau être un blockbuster, il n’en reste pas moins que les dialogues sont savoureux, bien amenés, bien écrits et drôles sans être lourds. Et puis il faut dire aussi que les voir se mettre sur la tronche entre eux amènent à des scènes d’anthologie.

Mais le film prend vraiment tout son sens lors du troisième acte et cette bataille finale dantesque. Les précédents Marvel avaient été avares en action, The Avengers est à l’exact opposé. Si certains avaient peur de voir un copier/coller de Transformers 3, rassurez-vous il n’en est rien. Là où Michael Bay nous servait des scènes d’une lisibilité approximative, Whedon lui nous offre de la castagne on ne peut plus fluide à la mise en scène irréprochable. Chaque héros a son mot à dire et les voir batailler ensemble nous offre des moments très inventifs qui auraient largement leur place sur une planche de comics. Oui, finalement c’est bien ça, un comic prend vie sous nos yeux. Cap sautant au dessus de voiture pendant que Thor défonce de l’alien au marteau, qu’Iron Man virevolte dans les airs, que Hulk s’occupe du plus gros et qu’Hawkeye les couvre du haut de son immeuble, il n’y a pas à chier, c’est un rêve qui devient réalité.

Au rang des déceptions, et elle sont peu nombreuses, on peut citer le manque de références pour les fans, l’absence du mythique Vengeur Rassemblement, le caméo de Stan Lee bien décevant et… c’est tout.

• les héros traités équitablement
• l’équilibre entre les scènes d’action et de dialogues
• un Loki malfaisant au possible
• HULK !
• la bataille finale dantesque
• un humour qui fait mouche sans être lourd
• les effets spéciaux

• le deuxième acte un peu mou
• Vengeur Rassemblement ?
• la musique trop en retrait
• le manque d’easter eggs

Après tant de temps d’attente, on pouvait être déçu. Force est de constater que c’est l’inverse. Whedon a réussi à retranscrire à l’écran ce que l’on ressent à la lecture d’un comic. La tâche n’était pourtant pas aisée et le terrain casse gueule, et pourtant, on ressort du film le sourire aux lèvres, persuadé d’avoir vu l’adaptation ultime, une épopée épique transformant tous nos fantasmes en réalité. Bien sûr, j’écris cette critique à chaud, et il n’a d’ailleurs jamais été aussi compliqué pour moi d’écrire sur un film tant j’ai essayé d’être le plus objectif possible. Mais malgré ses quelques défauts, The Avengers est la meilleure production Marvel Studios et sans conteste une des meilleures histoires de super-héros à être retranscrit sur grand écran. En ce sens, je n’ai que trois mots à dire : Merci Monsieur Whedon.

Et vous, vous l’avez vu ? Qu’en pensez-vous ?