Qu’est-ce qui résulterait d’une coopération entre l’un des plus grands réalisateurs du 20ème siècle : Steven Spielberg, et l’un des plus talentueux scénariste de ce début de siècle : J.J. Abrams ? Eh bien la réponse est Super 8. Avec le premier à la production et le seconde à la réalisation et à l’écriture, on obtient un brillant hommage aux films des années 80. Décryptage.
Été 1979, dans un petite ville de l’Ohio, un groupe d’adolescent tourne un film à l’aide d’une caméra Super 8. En pleine scène, ils sont témoins du déraillement d’un train militaire causé par un pick up. Sur les lieux de l’accident, ils découvrent des mystérieux cubes blancs ainsi que leur professeur de Biologie, responsable de l’accident, qui leur ordonne de ne jamais révéler ce qui s’est passé. Mais quelque chose d’autre est sorti de ce train et bientôt d’étranges évènements vont se produire dans la paisible petite ville…
Super 8 est un film comme on n’en fait plus depuis 20 ans : pas de gros budget, pas de gros casting, pas de 3D mais de la magie, beaucoup de magie. Abrams le reconnait lui-même, cette oeuvre est un hommage et l’on retrouve logiquement tous les codes du genre : une petite ville de l’Amérique profonde, les 70’s, des enfants, l’armée qui joue le mauvais rôle et une créature mystérieuse. On retrouve aussi un thème cher à Spielberg, à savoir le fait qu’un des héros soit orphelin. C’était le cas d’Elliott dans ET qui vivait avec sa mère, c’est l’inverse pour le jeune Joe ici. Mais qu’à Super 8 de novateur alors ? Pas grand chose en fait et ce n’est pas le plus important. En prenant le temps de planter son décor, le réalisateur nous embarque dans son histoire avec une facilité surprenante et l’on s’attache extrêmement vite à ses personnages. Tout le contraire de son Cloverfield donc, qui privilégiait le monstre plutôt que les humains, à tel point que l’on oublie par moments la présence de cette étrange créature sortie de nul part.
Pendant près d’une heure, Abrams nous embarque avec ce groupe de gosses, bien décidés à tourner leur film, chacun avec leur propre personnalité, tout en éclaircissant peu à peu le mystère comme il sait bien le faire. Cependant, et c’est là que le bât blesse, une fois le mystère dévoilé, on entre dans une deuxième partie en deçà de la première, bourrée de clichés et expédiée un peu vite. C’est un peu dommage. Et si ce mystère une fois dévoilé ne casse pas trois pattes à un canard, J.J aura au moins eu le mérite d’exploiter son concept jusqu’au bout. Le format qui donne son titre au film n’est pas que celui utilisé par les enfants, il incarne aussi la mémoire de la mère décédée du petit Joe, la preuve irréfutable de l’existence du monstre ainsi que son explication. De quoi faire taire les mauvaises langues qui lui ont souvent reproché de nous offrir de la poudre aux yeux. On retrouve d’ailleurs beaucoup de clins d’œil à ses précédentes œuvres, que ce soit visuellement par certains mots éparpillés, ou bien les documentaires qui rappellent ceux de la Dharma dans Lost. Le fan apprécie. A ses œuvres, mais pas que, puisqu’il distille un peu partout des références aux films de zombies et fantastiques, un brillant hommage à tout un pan du cinéma.
Porté par de jeunes acteurs prometteurs, à l’image de l’excellente Elle Fanning qui m’a laissé un meilleur souvenir que sa soeur dans La Guerre des Mondes, ou encore du trop peu exploité Kyle Chandler (mais si, souvenez-vous, la série Demain à la Une !) ainsi qu’une photo irréprochable alliée à une réalisation parfaite et des effets spéciaux irréprochables (la scène du train vous en mettra plein les mirettes), Super 8 est le pop-corn movie le plus excitant depuis bien longtemps !
- ce brillant hommage aux films de notre enfance
- cette histoire prenante et bien foutue
- cette tension palpable jusqu’à la révélation
- des acteurs parfaits
- de multiples références
- la deuxième partie bourrée de clichés
- l’aspect de la créature quelque peu décevant
Si Super 8 n’est sûrement pas le film de l’année, il a au moins le mérite d’avoir une âme. La rencontre entre les deux réalisateurs a abouti à quelque chose de magique, prenant qui, même si la fin n’est pas des plus réussies, nous fait passer un excellent moment !
Super 8, réalisé par J.J. Abrams, sorti le 3 août sur nos écrans met en scène Joel Courtney, Elle Fanning, Kyle Chandler et Noah Emmerich.
6 Comments
Eskarina
05 Août 2011 8:49Pourquoi est-ce que ça me fait penser aux Goonies ?
arnoparmentier
05 Août 2011 8:53Oh oui les Goonies çà c’était bon quand j’étais petit !!!
Sinok aime Choco 😉
Bat00
05 Août 2011 8:59Personnellement, je n’ai pas été convaincu! J’ai trouvé que c’était un mauvais assemblage de films connus.
Points positifs : Elle Fanning et le générique de fin.
Nalexa
05 Août 2011 9:33Ben justement, je trouve qu’il vaut mieux éviter de penser aux goonies en allant voir le film. Globalement, j’ai été super déçue du film dans le lequel même s’il y a quelques références n’a pas l’âme des films des années 80 que j’adorais.
C’est un bon film mais pas un film exceptionnel comme je l’espérais.
_R_A_S_
05 Août 2011 10:20Le jour où Abrams réussira la fin d’1 film …
Mais j’ai quand même bien envie de voir ce film. Trop curieux ^_^
Kaiymu
07 Août 2011 1:35Je l’ai vue et je suis sortie de la séance comme un gosse =D.
Je sais pas, ca ma remis dans le bain d’E.T, émotionnellement parlant …
Ce film est palpitant est a quelque moments j’ai eu des sursauts !
La bête est effectivement assez étrange, mais tout de même bien faite.
J’ai beaucoup aimé le rôle des jeunes acteurs, très prometteurs :).
Bref un très bon film 😉