Cinéma Tests & Critiques

[Critique] Logan

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Contrairement à X-Men Origins : Wolverine et Wolverine : le combat de l’Immortel, James Mangold et la FOX avaient choisi un titre laconique, mais pas moins évocateur. C’est même, comme le nom l’indique, toute l’identité du film. Et ce, afin de se concentrer sur l’humanité du personnage qui, au-delà d’être le type bourru à la barbe reconnaissable entre mille, est plein d’états d’âme. Logan est aussi le théâtre d’un futur presque post-apocalyptique où les mutants ne sont plus légion (!), où l’extrême violence ne sert que de prétexte au questionnement existentiel.

Attention spoilers !

Telle père, telle fille

Tout dès le début du film prend un aspect générationnel. Logan est l’aidant de son père spirituel Charles Xavier bien caché dans une usine déserte et atteint de dégénérescence mentale. Mais malgré tout ce qu’il peut dire, montrer, ou a contrario cacher, il se tient pour responsable du professeur Xavier dont il s’occupera jusqu’à la fin. Il est aussi le père biologique d’une fille de 11 ans débarquant de nulle part, et qui est tout comme lui. Laura est le reflet, certes plus agile au combat surtout moins abîmée, de son père. Telle une chasseresse, elle est équipée de griffes sur les postérieurs, dont elle se servira tout de même très peu. On dit souvent que la pomme ne tombe pas loin de l’arbre. Les enfants sont essentiellement façonnés par l’éducation de leurs parents, à leur image. Et c’est complètement le cas de Laura, génétiquement parlant ; à charge de Logan de ne pas faire de sa fille un copycat de Wolverine. La relation parent-enfant doit être un cercle vertueux où l’un doit faire ressortir le meilleur de l’autre. C’est ce qu’avait plus ou moins réussi à faire le professeur Xavier avec Wolverine. Et ce que Logan s’efforce à faire avec Laura au fur et à mesure, particulièrement dans le dernier tiers du film.

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X-23 + 1 – 1 = X-24

On découvre via un écran de téléphone que Laura s’avère être la fille de Logan. Elle est en réalité le fruit d’expériences génétiques déguisées ciblées sur les enfants afin d’en faire des mutants, plutôt des armes à marchander. Mais l’atrocité tourne mal, et tout est abandonné. Plusieurs enfants victimes de cet énième laboratoire machiavélique sont heureusement sauvés par des aides-soignantes  courageuses. Dont Laura qui est X-23. Cela conduira le Docteur (qui pour le coup manque clairement de charisme et constitue l’un des seuls points faibles de la réalisation de James Mangold) responsable de ce programme avec l’aide d’une armada bien équipée à partir à la recherche de ces enfants sauvés. Et c’est aussi à cette occasion qu’ils feront la connaissance de Logan. L’équipe échouant à plusieurs reprises à mettre la main sur la famille fraichement recomposée, le docteur fait appel à X-24, un clone physique de Wolverine débarrassé de tout état d’âme, de regrets, de sens. X-23, X-24 et même Charles Xavier sont une déclinaison de Wolverine. Un avatar. On s’en rend compte quand le professeur lui dit qu’il aurait aimé que Logan suive son chemin. On se rend aussi compte que Logan aurait pu mal tourner et devenir cette bête inhumaine pleine de rage dont le seul but est la destruction d’une cible. Et on s’en rend enfin compte lors d’une discussion avec sa fille Laura, qu’elle doit être le Wolverine que le professeur Xavier aurait voulu que Logan soit (ouf !). Le passé, le présent, et le futur en quelque sorte. Le futur se fait au sacrifice de cette ancienne génération de mutants, non représentatifs de la société on oserait dire. Une société plus hétéroclite, cosmopolite. Et le choix de baser cet embryon d’endroit sur une localisation issue d’un comics X-MEN n’est pas anodin. Eden était l’endroit rêvé par le professeur Xavier pour ses mutants, afin d’y entamer une construction de société où les mutants sont acceptés de tous. Et c’est aussi à cet égard où Logan est une vraie réussite.

 Good bye Wolverine

Malheureusement, cet espoir de nouvelle société se fait au travers du sacrifice de Wolverine/Logan. D’abord, de son sacrifice d’une certaine routine perturbée par l’arrivée de Laura, de plans prévus avec Professeur Xavier et la promesse d’une vie maritime. Mais aussi le sacrifice de sa propre vie pour assurer celle de Laura. Son action est l’entretien d’un rêve d’une meilleure entente entre les mutants et le reste de la société. Il lui en offre au moins l’opportunité de le tenter dans un sursaut de bravoure (bien aidé par le sérum). Il se lance alors dans une dernière course contre-la-montre vers cet avatar de cruauté, au prix de son humanité. La fin du film relève encore du générationnel : alors que Logan pleura Professeur Xavier, c’est au tour de Laura de pleurer la perte de son papa en renversant la croix. Tout un symbole.

Logan à vif

Si le bad guy gagnerait à être développé, James Mangold assure à l'aise le reste en donnant du relief à une réalisation souvent touchée par l'émotion.

9
Note finale:
9

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