[Critique] Les Gardiens de la Galaxie

Enfin ! Il est enfin là ! Le premier film cosmique estampillé Marvel Studios est arrivé dans nos salles obscures et l’on moins que l’on puisse dire, c’est que le pari est réussi pour la plus grosse bande de losers de la galaxie !

Dans The Avengers, le grand public découvrait Thanos, le grand méchant derrière la plupart des actions des films Marvel. Avec lui, c’est un tout nouveau pan de l’univers qui s’ouvrait. Oui, la Terre n’est pas seule, oui, il existe une multitude de races aliens, et oui, ils ne sont pas tous couverts de bonnes intentions. Pour protéger la galaxie, il existe une police, la Nova Corp. Mais quand celle-ci est dépassée, le seul espoir, c’est une bande de dégénérés, les Gardiens de la Galaxie. La tâche n’était pas aisée pour James Gunn, un film de super-héros sans toucher à la Terre, ce n’était pas encore arrivé chez Marvel. Il y avait tout un univers à construire, une ambiance à imposer, une multitude de personnages hauts en couleurs à introduire. Et ma foi, le réalisateur s’en est sorti avec les honneurs. Le film respire le space opera, la fraicheur, le second degré, et surtout un véritable amour de Gunn pour son film. Non, ici, point de réalisateur à la botte du studio, bien entendu on se doute bien que Kevin Feige et sa bande ont imposé quelques obligations, mais les Gardiens de la Galaxie est un film de James Gunn, à n’en pas douter.

Certifié A-Holes

Pour la première fois, une équipe de super-héros se forme sans que chaque personnage n’ait eu droit à son propre film. Chris Pratt interprète Peter Quill, aka Star-Lord, seul humain du film, voleur au coeur d’or. Il n’est pas sans rappeler un certain Han Solo, la comparaison lui va à merveille. C’est en quelque sorte lui le personnage principal, le noyau fondateur, celui par qui tout arrive. Il est très vite rejoint par Drax Le Destructeur, campé par un Dave Bautista qui étonne. L’ancien catcheur possède une aura comique que l’on imaginait pas. Mais aussi Gamora (Zoe Soldana) et les deux stars du film : Groot (Vin Diesel) et Rocket (Bradley Cooper). Le duo fonctionne à merveille, les remarques cyniques et acides du raton combinées à la maladresse et l’immense sympathie que provoque Groot forment un combo ravageur. Bien entendu, tout ce petit monde est introduit et possède un petit background pour leur amener un petit peu de profondeur. Mais pas tant que ça, et à dire vrai, on s’en fout un peu. Le peu que nous savons suffit amplement à expliquer qui ils sont et quelles sont leur motivations. Et surtout, il y a une dizaine d’autre personnages qui ponctuent le film. Entre le Nova Corp et leur chef Nova Prime (Glenn Close), le Collectionneur (Benicio Del Toro), Yondu (Michael Rooker) ou encore Nebula (Karen Gillian), il y avait à faire pour James Gunn !

Mais focalisons nous sur nos Gardiens. Avec une bande de détraqués pareil, on s’attendait à une bonne grosse dose de second degré et d’humour décapant. On est servi. Voyez le mélange : situations loufoques, personnages irrésistibles et grosses références à la culture pop. Voilà qui change quelque peu de l’humour un peu lourd des autres productions Marvel Studios et Dieu que ça fait du bien un peu de second degré dans cet amas de films de science-fiction qui se prend bien trop au sérieux.

Vous prendrez bien un peu de Thanos

Les Gardiens de la Galaxie ne se prend peut être pas au sérieux sur la forme, mais dans le fond, et bien, l’univers est quand même entre leurs mains. Et c’est le moment d’aborder un point inhérent à tous les films Marvel : le manque d’ampleur du bad guy. Ici nous découvrons Ronan L’Accusateur. Qui est-il ? Un renégat Kree, et, c’est tout ce que vous saurez. Pourquoi il est pas trop super gentil ? Parce qu’il est à la solde de Thanos et qu’il doit retrouver un mystérieux artefact appelé l’Orbe. Et c’est tout ce que vous saurez. Une nouvelle fois, on se retrouve donc avec un méchant qui n’est pas très gentil parce qu’il est méchant. C’est dommage, surtout lorsque l’on sait que le Ronan des comics est un personnage formidable et très ambigu et que Lee Pace a méchamment la classe dans ce rôle. Mais voilà, le vrai vilain, c’est Thanos, il lui faut bien des seconds couteaux. Hélas le problème risque de perdurer quelques temps dans les prochains films à venir. Fort heureusement, le Titan est là, interprété pour la première fois par Josh Brolin. Il en impose, il est magnifiquement diabolique, on en veut encore, mais ce n’est pas pour tout de suite.

Obligatoirement, cela affecte le scénario qui s’avère au final très simpliste. Nous tenons là les deux seuls défauts majeurs du film, mais il ne faut pas en vouloir pour autant à James Gunn, qui rattrape le tout par une gestion magistrale de ses personnages et par une mise en scène scotchante. Ce n’est pas compliqué, lors de la première scène dans l’espace, mon corps a été parcouru de frissons et la larmichette n’était pas loin. « Il l’a fait » me suis-je dit. Il a réussi à transposer l’univers cosmique Marvel à l’écran de la plus belle des manières. Toutes les planètes ont un rendu différent, c’est le dépaysement total. Mention spéciale à Xandar. Concernant les scènes d’action, vous serez aussi servi, cela n’arrête pas. Et nouvelle habitude depuis Captain America: Le Soldat de l’Hiver, nous avons droit à un vrai troisième acte qui envoie du pâté. Pour tout vous dire, je n’ai pas vu passer les 2h.

En bref

Les Gardiens de la Galaxie apporte son lot de fraîcheur à un univers Marvel, qui sans vraiment stagner, tournait un chouilla en rond. Fun, décomplexé, le film de James Gunn est une véritable petite bombe dépaysante fourmillant de bonnes idées. On n’en attendait pas tant et il nous tarde de revoir cette belle bande de dégénérés à l’écran !