[Critique] Captain America: Le Soldat de l’Hiver

La phase 2 du Marvel Cinematic Universe est lancée, et même si Iron Man 3 et Thor 2 possèdent certaines qualités, ils n’ont pas réellement impressionné. Le nouveau Captain America change-t-il la donne ? Oui, mille fois oui !

Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s’adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d’intrigues qui met le monde en danger. S’associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l’étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicite l’aide d’un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi – le Soldat de l’Hiver.

Cause this is thrilleeeer

Il y avait un après Iron Man, un après Avengers, il y aura un après Captain America: Le Soldat de l’Hiver. N’y allons pas par quatre chemins, le film des frères Russo se classe parmi le trio de tête des films Marvel Studios. On attendait avec fébrilité les conséquences d’Avengers, et elles étaient plutôt minimes dans les débuts de la phase 2, c’était pour mieux nous mettre une claque dans celui-ci. La force du film provient indéniablement de son scénario, complexe, menant le spectateur par le bout du nez. Bâti comme un thriller, il mêle habilement complot, espionnage, géopolitique et trahison. On ne voit rien venir, on ne sait pas ce qu’il va se passer, et c’est avec un plaisir délectable que nous nous prenons les révélations en pleine tronche. Et quelles révélations mes amis ! Marvel voit gros, Marvel prend des risques, et on se demande même comment ils vont rebondir. Il n’y a pas de grosses ficelles, pas de facilités, tout est parfaitement maîtrisé. Le ton est définitivement plus sérieux que les autres productions de la Maison des Idées, le thème est d’actualité, mais pas lourd pour autant. L’humour est toujours présent, mais bien mieux placé, plus fin, moins envahissant. Iron Man 3 je te vise.

Pour soutenir ce scénario travaillé, Marvel a mis les petits plats dans les grands. On leur reprochait souvent leur avarice en matière de scène d’action, Avengers exclu. Rassurez-vous, ce nouveau Captain America va vous en mettre plein les yeux. Ça castagne sévère, et à de nombreuses reprises. Ces scènes sont variées, originales et archi bien foutues. Et pour une fois, le final ne se conclut pas en deux-trois pains dans la tronche. Le parti pris des frères Russo de nous mettre au cœur de l’action fonctionne à merveille. La puissance des coups se fait ressentir. Il est juste dommage que la 3D rende parfois l’action confuse, vous savez donc ce qu’il vous reste à faire.

Secret Warriors

Une chose est sûre, Steve Rogers est bien entouré dans cet opus ! C’est une véritable galerie de personnages qui vous attend, et l’on pourra même se demander si le film n’aurait pas mérité de s’appeler Secret Warriors. Outre les visages connus que sont Black Widow, toujours jouée par la merveilleuse Scarlett Johansson, véritable atout du film, partenaire indispensable (et ça change, hein Sif ?), ou Nick Fury qui va même avoir le droit de montrer à quel point il est badass, des petits nouveaux vont faire leur apparition. Cap va faire la connaissance d’un précieux allié, Sam Wilson ou le Faucon. Campé par Anthony Mackie, le personnage apporte une dose de légèreté au film, bien sûr, le public y verra sans doute un ersatz d’Iron Man (après tout, il ne fait que voler grâce à ses ailes robotiques) mais il deviendra bien plus que ça. Il sera l’épaule de Steve, son bras droit, son meilleur ami. Force est de constater que Marvel attire de plus en plus de grands noms du cinéma. De Anthony Hopkins à Tim Roth, en passant par Glenn Close et Benicio Del Toro dans le Guardians of The Galaxy à venir, ça commence à faire du joli casting. Eh bien, pour Le Soldat de L’Hiver, c’est tout bonnement Robert Redford qui campe un Alexander Pierce, agent haut placé du SHIELD bourré de classe. Bravo !

N’oublions pas non plus les membres du SHIELD dans cette joyeuse palette. L’organisation étant au cœur de l’intrigue, il est normal de voir ses agents au premier plan. Sharon Carton (Emily VanCamp), Brock Rumlow (Frank Gillo), Maria Hill (Cobie Smulder), tous sont merveilleux. On pourrait se dire que cela fait énormément de personnages à traiter dans un film de 2h, mais la prouesse du film est de n’en laisser aucun de côté, à aucun moment. Tous ont leur moment, tous sont mis en avant à un certain moment, même si bien sûr, on aurait aimé en savoir plus sur eux. Et comment parler des personnages sans aborder celui qui donne son nom au film : le Soldat de l’Hiver. Tout droit sorti d’une publication de 2005 d’Ed Brubacker déjà culte, l’antagoniste principal du film est traité avec brio. Sombre, torturé, mystérieux, il incarne avec perfection l’ennemi tapi dans l’ombre. Mon seul reproche est que le film s’attarde trop rarement sur son passé, mais quelque chose me dit que nous n’avons pas fini d’entendre parler de lui.

En bref

Captain America: Le Soldat de l’Hiver marque un nouveau pas dans le Marvel Cinematic Universe. Le film des frères Russo ose, il prend chaque pièce bien établie de cette univers pour les refaçonner. Bourré de bonnes idées, il surprend de par son scénario sérieux et complexe. A n’en pas douter l’un des meilleurs films de Marvel Studios, égalant même The Avengers, et peut être même plus.

PS : Encore une fois, attendez la scène présente pendant le générique, elle envoie du bois.