J’ose à peine croire à cette news que je suis sur le point de vous livrer. Après avoir vérifié, puis revérifié, et ainsi de suite jusqu’à ce que mon cerveau imprime que ce n’est pas un rêve et que toutes les informations sont correctes, je peux vous le dire: le court-métrage débarque sur les grands écrans. Bon, vous me direz, c’était déjà le cas dans les festivals spécialisés comme le Festival international du court-métrage de Lille par exemple, et vous aurez raison. Seulement voilà, on parle cette fois de diffusions tout au long de l’année et destinées à un public plus large. En effet, l’enseigne Kinepolis a lancé Ciné K, des séances un peu spéciales qui comprennent la diffusion d’un court-métrage avant celle du film que vous aurez choisi.
Le format du court-métrage est malheureusement assez méconnu pour le moment puisqu’il faut se rendre dans des festivals spécialisés ou regarder l’une des très rares émissions de courts disponibles à la télévision française et toujours diffusées dans des créneaux avec un faible potentiel de spectateurs pour en découvrir. Bien sûr, il y a également la diffusion sur le web mais vous m’accorderez que Youtube a plus tendance à mettre en avant les clips et les vidéos de Norman que des courts bien ficelés. Pourtant, ce sont des oeuvres qui permettent souvent aux artistes aux manettes d’aller plus loin dans leur idée, avec moins d’entraves liées aux studios, aux diffuseurs, etc, et pour des sommes engagées bien moins importantes. Parfois, c’est aussi un court-métrage qui donne l’idée d’un film à succès, d’une série, voire se retrouve lui-même adapté comme ce fut par exemple le cas de Frankenweenie de Tim Burton ou encore du génial Electronic Labyrinth THX 1138 4EB de George Lucas, développé dans THX 1138 de ce même réalisateur (puis outrageusement pompé pour la première partie de The Island de Michael Bay, souvent accusé à tort d’avoir plagié Logan’s Run de Michael Anderson [dont le remake est en développement depuis un moment maintenant]. Fin de la parenthèse !). Ce sont également, de façon régulière, les premiers pas de jeunes réalisateurs talentueux qui sont malheureusement souvent oubliés (on peut prendre les exemples précédents).
Kinepolis a donc décidé de remettre ce médium à l’honneur en permettant aux spectateurs désireux de découvrir des perles (ou non, il n’y a évidemment pas que des réussites dans les courts mais il s’agit tout de même d’oeuvres sélectionnées dont on peut attendre une certaine qualité) de ne prendre que peu de risques: chaque semaine, le cinéma sélectionne un court-métrage unique qu’il diffuse avant le film lors de ces séances un peu spéciales. Ainsi, si l’oeuvre de la semaine vous déplait, ce ne sera pas très long et vous verrez le film que vous avez choisi juste ensuite, histoire de ne pas rester sur une mauvaise note. Mais gageons que de nombreuses bonnes surprises se trouveront projetées ! C’est une excellente initiative qui me surprend d’autant plus qu’elle vient de cet acteur du milieu. Je n’ai rien contre Kinepolis, leurs cinémas sont confortables, leur matériel de qualité mais leur programmation n’est pas la plus éclectique ni la plus chargée en oeuvres – disons – décalées ou expérimentales (genre cinéma d’auteur). Je félicite donc Kinepolis pour cette expérience inédite, intéressante et espère que cette entreprise sera couronnée de succès !