Après un premier retour en fanfare, Blazkowicz revient défoncer du nazi dans Wolfenstein II: The New Colossus. Alors, on prend les mêmes et on recommence ?
Eh bien, oui, ce deuxième épisode ne change pas vraiment les bases. On se retrouvera toujours dans un bon gros couloir à marteler sa manette en grommelant des mots incompréhensibles face à une horde de nazis écervelé. Et c’est toujours aussi bon. Mais reprenons les bases. Wolfenstein II débute peu après la fin du premier épisode, et malheureusement pour lui, notre cher Blazkowicz va devoir repartir en vadrouille pour tenter de mettre fin à l’odieu régime nazi aux Etats-Unis. Fini Berlin, bonjour les petites bourgades, bonjour les ruines de buildings, les sous-terrains étriqués, le KKK et un nouveau pan de la résistance avec des personnages tous plus barrés les uns que les autres.
En somme, prenez The New Order, rajoutez-y une bonne grosse dose de wtf, un meilleur équilibrage des combats de mini-boss, saupoudrez de vannes bien lourdes et de nouvelles mécaniques, et vous obtenez The New Colossus. Et pourtant, ce nouvel épisode part de manière plutôt mollassonne jusqu’à la fin de son premier tiers qui part dans un délire et un niveau de balek ultra jouissif. Et pourtant, encore une fois, l’écriture n’est pas folle, tiraillé entre un niveau de grotesque évident, et les réactions dépressives de Blazko qui plombent l’ambiance. Cela n’empêche pas le jeu de foncer à la vitesse de la lumière sur l’autoroute du nawak et de proposer des grands moments de bravoure, parfois hélas gâchés par une IA des ennemis très perfectible.
Et pourtant, même sur le papier, le gameplay n’a que peu changé. Blazko est toujours aussi vif, les armes se déclinent comme dans le premier en pistolet, mitraillette, fusil d’assaut et armes lourdes, les sensations de tir sont extra et chaque élimination de nazi donne lieu à une explosion d’hémoglobine plutôt plaisante. Alors quoi, The New Colossus ne serait-il qu’un bête copier coller de son aîné ? Eh bien, non. Alors, oui, on continuera à galérer pour trouver des munitions ou des points de vie. Alors, oui, on retrouve les phases d’infiltration un peu bancales pour péter la tronche du commandant de la zone sans déclencher l’alarme. Mais par contre, les arènes sont plus vastes, mieux pensées, où l’on peut très vite se faire encercler. Les combats gagnent alors en profondeur et en tension. De même, suite à un twist délicieusement débile, une nouvelle capacité va s’offrir à Blazko. Ou plutôt trois, mais il faudra en choisir une. Soit porter un plastron capable de péter des murs, soit porter des prothèses de jambe pour apporter une verticalité au gameplay, soit le pouvoir de s’aplatir pour passer dans des conduits d’aération. En somme, trois nouvelles façons de jouer qui apportent un véritable coup de fouet au jeu dans son dernier tiers.
Et puis, techniquement, The New Colossus n’a rien à envier à son grand frère. Le moteur id Tech 6 est plutôt bien exploité et donne lieu à des décors et effets plutôt jolis. La direction artistique quant à elle continuera de diviser, avec des personnages aux gueules caricaturales mais qui propose tout de même des panorama complètement ahurissant. Que ce soit les bâtiments, les véhicules ou les méchas, on appréciera fortement la vision et le soucis du détail de Machine Games. Et difficile de parler de l’ambiance du jeu sans se mettre à genou une nouvelle fois devant le travail de Mick Gordon à la bande originale. A la manière de DOOM, le compositeur nous a sorti une partition qui donne juste envie de coller des tartes à tout ce qui passe. Et on le fait volontiers.
En bref
Wolfenstein II: The New Colossus ne réinvente pas la poudre. Il y fout le feu. Et bien. Plus bourrin, plus débile, plus savoureux, plus ouvert, plus permissif, le soft de Machine Games fait le pari du toujours plus fort, et il le réussit. Pour autant, on se retrouve toujours avec une IA débile à souhait qui rend les phases d’infiltration peu intéressantes. Mais hey, après on bute plein de nazis, et c’est cool.
On aimé :
- la débilité assumée
- le gameplay vif
- les nouvelles mécaniques de jeu
- la bande son
- la direction artistique
On a moins aimé :
- l’IA débile
- quelques mécaniques d’un autre âge
- les phases d’infiltration un peu bancales
Craquez vos PO si :
- Vous êtes un vieux de la vieille et voulez du bon vieux FPS nerveux
- Vous voulez buter des nazis
Quittez la partie si :
- Vous cherchez du raffinement, de la délicatesse et des papillons
Délicieusement débile
Prenez The New Order, rajoutez-y du bourrin, du débile, plus de nazis, d'éliminations et de personnages wtf, et vous obtenez The New Colossus, un bon cru.