[Test] Unravel

Je vous en parlais dans Super Gamerside 03 : voici donc son test sur Kiss My Geek… Je veux bien évidemment parler d’Unravel !

 

C’est Yarny mon kiki

 

Sorti en février au prix de 20€, Unravel vous propose d’incarner Yarny, un petit bonhomme de laine qui revit les souvenirs d’une famille à travers des photos de vacances…

Unravel est le dernier produit en date du studio suédois Coldwood Interactive, propulsé sur le devant de la scène par Electronic Arts. Il a été annoncé à l’E3 2015 où il a fait une entrée remarquée grâce à sa « mignonitude », ce qui lui a notamment valu de rafler quelques prix…

Unravel est un jeu de plateformes où vous vous baladez dans des niveaux “paysages” plein de nostalgie qui retracent un weekend à la mer, des vacances à la montagne, la première découverte de la neige, etc. le tout à travers des photos de famille qui vous permettent d’en retracer les souvenirs.

Le jeu mise beaucoup sur la nostalgie. Le design est magnifique puisque Yarny est minuscule, et donc tous les objets du quotidien deviennent immenses. On se retrouve ainsi propulsé dans des scènes de nature inspirées du Nord de la Suède où chaque brin d’herbe fait presque la taille de votre personnage. Cela donne l’impression de se promener dans une pub pour Nature et Découvertes : cette nature “micro” reconstituée, les ambiances de lumière, la jolie musique à base de violons… Tout est fait pour vous propulser dans vos souvenirs d’enfance.

 

Jeu con-templatif ?

 

<Malgré les apparences, Unravel n’est pas qu’un jeu contemplatif.

En effet le but de ce jeu de plateformes est d’arriver au bout de ses 11 niveaux “en vie”, bien que les obstacles mortels ne soient pas très nombreux.

Une grande partie du gameplay repose sur la gestion de la longueur du fil qui entoure Yarny. En effet, plus cette petite bobine de laine avance dans le niveau, plus elle “perd” du fil derrière elle. Au bout d’un moment, Yarny n’a plus de laine et il se retrouve “bloqué”, tendu au bout de la laine sans pouvoir avancer davantage. Pour vous décoincer, il faudra trouver des pelotes de laine disposées à des endroits stratégiques du jeu (sorte de checkpoints).

 

 

Le level design va ainsi (parfois) pousser un peu la difficulté en vous forçant à trouver le bon chemin pour réussir à atteindre la pelote suivante sans avoir épuisé votre stock de fil. Le jeu se transforme alors en puzzle game. Pas de quoi vous défoncer les méninges non plus, Unravel n’est pas un jeu difficile. Si vous cherchez le challenge, vous serez déçu. C’est d’ailleurs l’une des principales critiques qui lui ont été faites.

 

La peur mène à la colère, la colère mène à la laine, la laine mène à la souffrance

 

La principale critique que j’aurais à formuler concernant Unravel est sans aucun doute le côté imprécis de son gameplay.

La prise en main a été une plaie pour moi du début à la fin. J’ai trouvé le binding des touches mal foutu (et on ne peut pas le changer) : il faut utiliser une gâchette pour lancer son fil comme lasso, une autre pour s’y accrocher à l’aide d’un nœud, un troisième bouton pour s’en détacher… Je sais pas si c’est moi qui ait un problème de liaison main – cerveau mais j’ai quasi fait le jeu d’une traite et je n’ai JAMAIS réussi à me faire à ce binding. J’ai même dû retourner le consulter plusieurs fois pour m’assurer que je ne faisais pas n’importe quoi. Et la plupart du temps, non, c’étaient juste les commandes qui répondaient mal, ou trop lentement.

 

 

Le résultat c’est qu’on a l’impression d’une jouabilité molle et imprécise ce qui donne parfois des situations frustrantes où l’on recommence une phase de jeu 20 fois, non pas parce qu’elle est difficile, mais parce que l’enchaînement des boutons pour réussir le passage est peu naturel et implique une réactivité que le personnage peine à atteindre…. Ça ne m’est arrivé que 2-3 fois… mais ça fait beaucoup pour un jeu dont la durée de vie avoisine les 10 heures !

Au-delà de ça, la difficulté d’Unravel n’est pas folichonne mais on s’en fiche. On comprendra en effet rapidement qu’on y joue plus pour découvrir une expérience et un univers que pour se torturer. Quant à la rejouabilité, elle est très moyenne puisqu’elle repose principalement sur des petits “badges” disséminés dans les mondes et qu’il vous faudra trouver si vous tenez à compéter une collection… qui n’apporte rien hormis (bien évidemment) un succès.

 

Va, je ne te laine point

 

Unravel est un jeu qui vaut ses 20€ en terme de contenu. Vous le finirez en une petite dizaine d’heures peut-être, mais il vaut largement le coût pour sa beauté de réalisation. Unravel est un jeu mignon qui nous fera passer un bon moment, ni plus ni moins.

Mi-jeu de plateformes, mi-puzzle game,  si vous aimez Little Big Planet et les jeux contemplatifs à la Flower : foncez ! Vous oublierez bien vite les petits soucis de gameplay pour vous laisser emporter par l’ambiance. Par contre, si vous préférez Super Meat Boy et que la mièvrerie vous insupporte, oubliez tout de suite Unravel, ce n’est pas un jeu fait pour vous !