Quiconque a connu la merveilleuse époque des jeux de Plate-forme PS2 a forcément dû mettre la main à un moment donné sur un Sly Raccoon. L’annonce officielle d’un quatrième épisode avait donc mis le cœur des fans en émoi.
Sorti dans nos échoppes le 27 mars dernier et toujours édité par Sony Computer Entertainment, Sly 4 n’est plus développé par Sucker Punch mais bien par Sanzaru Games, qui avait déjà œuvré sur la licence lors de la compilation « The Sly Trilogy » regroupant les trois premiers jeux sur PS3. Le portage des anciens jeux a beau être plus que correct, c’est avec méfiance que j’ai abordé celui-ci, une licence qui change de main n’augurant pas toujours du meilleur.
Qu’en est-il réellement ? Après quasiment 8 ans d’attente depuis Sly 3, Sly Cooper : Voleurs à travers le temps, est-il le plus gros vol orchestré par le Clan Cooper ?
Nom de Zeus Marty !
Comme son nom le laisse envisager, il va être question de voyages dans le Temps dans Sly 4.
Suite immédiate du troisième opus, nous retrouvons donc Sly Cooper en compagnie de Carmelita Fox, simulant toujours l’amnésie afin de pouvoir profiter d’un repos mérité. C’était sans compter sur son ancien acolyte, Bentley toujours en possession du Volus Ratonus (grimoire contenant tout le savoir du Clan Cooper). S’apercevant que les pages du livre s’effacent mystérieusement, celui-ci décide de reprendre du service et reformer à nouveau la bande. Sly n’aura donc d’autre choix que d’avouer la supercherie à sa compagne, encourant du même coup ses foudres divines, pour partir dans le passé à la recherche d’explications.
Le scénario ne fait pas forcément dans l’originalité, mais a tout de même le mérite de trouver une explication « crédible » pour nous permettre de rencontrer les ancêtres de Sly Cooper. Et le constat est simple : cela fonctionne à merveille mais j’y reviendrai plus loin.
Parler du scénario c’est bien, le voir c’est mieux !
Dans le passé, tous les ratons-laveur (ne) sont (pas) gris
Deux constats se font immédiatement lorsqu’on prend enfin en main le Raton Laveur : La maniabilité a été revue à la hausse et Sly répond du tac au tac, nous permettant d’oublier les frustrations de certains sauts sur les précédents épisodes. Graphiquement, le jeu garde son identité propre, toujours en cel-shading, mais Sly arrive enfin avec une vraie HD sur PS3 ! C’est simple, beau, et efficace.
En avançant un peu dans l’aventure, toutes les craintes que l’on pouvait éventuellement avoir sur le développement par Sanzaru se dissipent. Côté scénario, l’humour et les clins d’oeil sont toujours omniprésents. Le doublage Français s’en sort avec brio et les musiques mettent impeccablement dans l’ambiance. (Mention spéciale sur celle-ci, Ennio Morricone n’a qu’à bien se tenir !)
Pour le gameplay… Alors qu’une certaine lassitude pouvait se ressentir sur les dernières jeures de jeu des précédents épisodes, Sanzaru s’est complètement surpassé. Comptez 5 mondes ouverts, chacun avec une ambiance radicalement différente. Des trésors cachés à ramener à sa base, le retour des bouteilles disséminées dans la zone et permettant d’ouvrir un coffre à trésor, 5 déguisements avec pouvoir spécial pour Sly, etc etc.
Mais le plus gros du plaisir du jeu se retrouve dans la variété de missions qui vous sont proposées. Celles-ci suivront bien évidemment toujours le même cheminement : découverte des lieux, libération de l’ancêtre de Sly, découverte des particularités du gameplay de cet ancêtre, mise en place du plan visant à battre le Boss de la zone, affrontement du Boss.
Toutefois, entre les 3 personnages principaux (Sly, Bentley & Murray), Carmelita et surtout un Ancêtre de Sly par époque, chacun ayant ses coups spéciaux et son propre gameplay; Vous obtiendrez un cocktail savoureux de situations délirantes, de courses poursuites, de vol de pièces et de plans improbables.
Bien qu’anecdotique, votre refuge vous permettra également d’accéder à une galerie exposant les différents trésors récupérés dans le jeu, des mannequins exhibant vos déguisements et quelques mini-jeux.
LA mission WTF de Murray
It’s gonna be legend… wait for it… wait for it… wait for it…
Bien qu’excessivement amusant, le jeu n’est pourtant pas exempt de reproches. Sa difficulté par exemple. Celle-ci est inexistante, et si vous souhaitez jouer à ce jeu pour y trouver du challenge, passez votre chemin. De ce fait, Sly 4 se terminera rapidement puisqu’il vous faudra moins de 10 heures pour finir la trame principale (comptez quelques heures supplémentaires pour récupérer tous les éléments cachés dans le monde).
Mais le plus gros reproche que l’on est obligé de faire concerne les temps de chargement. Sur un jeu « next gen », c’est tout simplement honteux. Plus de 45 secondes sur une transition en mission, parfois bien plus long au chargement du monde. A tel point que vous finissez parfois par vous demander si le jeu n’a pas tout simplement buggué. Le dernier jeu qui m’avait donné autant de frustration sur un temps de chargement était Crash Bandicoot : La revanche de Cortex, sur… PS2.
Le dernier point, qui j’imagine pourrait être sujet à débat, est la sexualisation à outrance des personnages féminins. Penelope, souris nerdz à salopette devient une top modèle à lunette tendance et Carmelita troque subitement son pantalon pour une mini jupe et montre son décolleté devenu bien avantageux dès qu’elle en a l’occasion. Pourquoi ? Nous sommes dans un univers Cartoon, pourquoi ce choix, je ne comprends pas…
En conclusion
Si l’on met de côté ces satanés temps de chargement, Sly 4 se révèle être un jeu rafraîchissant et véritablement amusant. J’ai pris plaisir à traverser les niveaux, attendant avec impatience de mettre la main sur le prochain membre de la famille Cooper et découvrir ses particularités. Sanzaru relève haut la main le défi de remplacer Sucker Punch et signe ce qui me paraît être aujourd’hui le meilleur épisode de la série. Les fans y trouveront clairement leur compte et les autres ne pourront qu’être charmés par Sly Cooper et sa bande !
En bonus, vous pourrez également trouver ci-dessous une petite vidéo de gameplay mettant en scène Riochi, l’un des Ancêtres de Sly.