Nous avons eu la chance de pouvoir tester le PlayStation VR au sein de la showroom Parisienne réservée une petite soirée pour une poignée de blogueurs. L’occasion de mettre enfin la main sur ce casque de réalité virtuelle qui fait tant parler de lui, ainsi que sur les jeux qui l’accompagneront ces prochains mois.
Le casque
Déjà dévoilé depuis un petit bout de temps, le visuel du casque met tout de même une petite claque une fois qu’on l’a sous les yeux. Avec son look résolument futuriste, son éclairage flashy et ses courbes si bien dessinées, le PS VR est très agréable à l’œil. Au niveau du confort, Sony a fait le choix de permettre un réglage ultra simplissime. Il suffit de tirer sur la partie arrière de l’arceau du casque pour l’adapter à son crâne puis d’avancer ou reculer la lentille à l’aide d’un bouton situé sous la partie avant. En somme, le casque s’enfile très facilement et permet un réglage s’adaptant à toutes les têtes. Mieux encore, il ne pose aucun problème lorsque l’on porte des lunettes (ce qui est mon cas), si ce n’est parfois, un petit jour qui apparaît lorsque le réglage n’est pas optimal. Rien de bien dérangeant toutefois. Contrairement à l’Oculus qui pèse un âne, le PS VR se fait rapidement oublier, ce qui est une très bonne chose.
Le jeu lancé, c’est une autre paire de manche. Le cerveau s’adapte assez vite à ce qu’il voit grâce au framerate élevé délivré par la PS4, mais ceci à un prix que l’on comprend de suite. Graphiquement, ce n’est pas la joie. Ne vous fiez pas à ce que les pubs vont vous montrer, ou à ce qui sera diffusé sur l’écran d’un joueur, ce n’est absolument pas ce qui est rendu dans le casque. On oscille ici sur une qualité graphique façon jeu PS2 remasterisé sur PS3. Ce n’est pas laid, mais ça ne flatte pas réellement la rétine (sauf en de rares occasions, mais j’y reviendrai). Passée cette désagréable impression d’un objet futuriste qui nous ramène 10 ans en arrière, et en tentant d’oublier cette vilaine grille de pixels omniprésente, quoique moins prononcée que sur l’Oculus, on commence tout doucement à se prendre au jeu.
Les jeux
Farpoint
J’ai commencé plutôt fort en m’attelant à la seule démo nécessitant d’être debout. Mon cerveau n’a pas tellement aimé. Farpoint est un FPS, vous tenez une réplique d’arme en plastique dans les mains, et devez buter tout ce qui se passe sur votre chemin. L’immersion est totale (malgré les gros pixels carrés des graphismes), à tel point qu’une perte de repère m’a pris dès le début. Je marchais dans le jeu, mais pas dans la réalité, du coup mes jambes se sont mises à se crisper et à trembler. C’est assez particulier, et on ne s’y fait pas vraiment, ce qui empêche de se concentrer totalement sur le jeu qui s’avère être un bête shooter comme on en retrouve tant dans les salles d’arcade.
Until Dawn : Rush of Blood
Spin-off du très chouette survival sorti l’an dernier, Rush of Blood prend la forme d’un rail-shooter dans un environnement horrifique. Confortablement installé dans un petit wagon, votre personnage manie deux armes, chacune contrôlé par un PS Move, et doit dézinguer tous les ennemis qui traversent son chemin. Résolument inspiré des jeux d’arcade, Rush of Blood est un pur jeu de scoring. On se prend très très vite au jeu, en se penchant pour éviter les obstacles, et tirant dans tous les sens et en évitant de trop crier quand un vilain monstre vous pop sous le nez. Si graphiquement, c’est toujours pas la panacée, Rush of Blood s’en sort avec sa direction artistique léchée et son rythme effrénée qui nous plongent dans l’ambiance.
Driveclub VR
Le test de Driveclub VR s’est effectué dans un siège baquet muni d’un volant et de pédales, pour plus de réalisme. Le jeu reprend toutes les bases du jeu d’origine, dont la conduite arcade. Et la VR fonctionne comme un charme, à tel point que j’ai commencé à ressentir quelque chose de très étrange au moment de prendre mon premier virage. Je ne sentais pas l’inertie de la voiture ! C’est une sensation très difficile à évacuer, surtout après des années de conduite IRL. Il est possible qu’avec juste une manette les sensations soient toutefois différentes.
EVE : Valkyrie
Je crois que ce fut ma plus belle expérience de la soirée. Qui n’a jamais rêvé d’aller dans l’espace ? Eh bien, ici, dans une vue cockpit où l’on se prend à regarder de chaque côté pour vérifier chaque angle, le rêve devient légèrement plus réel. Bon, le jeu est affreusement difficile pour un novice et les dogfights s’éternisent parce qu’on n’arrive pas à locker les ennemis, mais hey, on était dans un vaisseau de combat dans l’espace à tourner dans tous les sens, et ça ne colle pas la gerbe !
Moto Racer 4
Ce qui n’est pas du tout le cas de Moto Racer 4, qui lui, m’a retourné l’estomac pendant 3h. Alors, je ne sais pas si c’est parce que le jeu tournait sur une très vieille version (du moins j’espère) avec le son de ma bécane qui n’existait juste pas et des textures qui ne s’affichaient pas, ou si c’est parce que le maniement des motos est infecte et la visibilité quasi-nul, mais en tout cas, passez votre chemin, vite.
Batman Arkham VR
Ici, nous n’avons eu le droit qu’à « jouer » l’introduction du jeu, qui présente les éléments de gameplay. Et cela consiste à… mettre le costume de Batman. Alors, je ne sais pas si c’est parce que je suis un fan hardcore du personnage, mais j’ai trouvé ça absolument cool. A un moment, le jeu vous place face à un reflet, et vous voyez donc la tronche de Batou s’y réfléchir, bougeant la tête quand vous bougez la tête, bougeant les mains quand vous le faites (le jeu fonctionne au PS Move). Niveau immersion, ça se pose là. Là où j’en ai pris plein la tête, c’est quand un ascenseur est lentement descendu dans la BatCave, se dévoilant alors peu à peu. C’est ici que je me suis rendu compte que malgré des graphismes pas forcément folichons, avec une bonne direction artistique, il est possible pour un jeu VR d’époustoufler.
Alors, on l’achète ou pas ?
Le PlayStation est assurément un très bel objet. Maintenant, peut-on parler de révolution ? Oui et non. Bien sûr, au niveau de la réalité virtuelle, il fonctionne très bien. Les mouvements sont impeccablement retranscrits et il y a très peu de motion sickness (tout dépend du jeu en fait). Pour autant et il fallait s’en douter, graphiquement c’est un énorme bon en arrière. Mais surtout, les jeux qui seront disponibles au lancement n’en sont pas réellement et ressemblent plus à une expérience de jeu plutôt courte, des démos techniques, inspirée des salles d’arcades, qu’à une nouvelle façon de jouer sur le long terme. Aurai-je le même effet « Wahou » quand je retoucherai à Batman Arkham VR ? Serai-je aussi époustouflé par le fait de me retrouver dans l’espace avec EVE : Valkyrie ? J’en doute. J’ai l’impression d’avoir apprécié le PlayStation VR parce que ses effets sont nouveaux, inhabituels, mais qu’à l’usage et parce que graphiquement cela ne m’envoie pas du rêve, il n’en restera qu’une attraction gadget qui ne me fera plus d’effet. Reste que je suis convaincu par la réalité virtuelle, mais pas franchement par le PS VR. Il est à mon sens bon ton d’attendre.
Le PlayStation VR sera disponible le 13 octobre au prix conseillé de 400€.