Le moteur vrombit, la poussière danse derrière ma carrosserie. J’enclenche la 6ème, le vent s’engouffre par la vitre ouverte, la musique de la radio m’entraîne à pousser mon bolide dans ses derniers retranchements. Coup de frein à main soudain, je pars en dérapage et m’arrête. Je pose la manette, j’ai le sourire aux lèvres. Forza Horizon 3 est sorti.
C’est désormais l’usage, avec la précision périodique d’un contrôle technique, le spin-off de Forza Motorsport nous revient cette année pour une nouvelle embardée au festival Horizon. Et cette fois-ci, fini le sud de la France, la troisième itération nous emmène en Australie !
Fury Road
Cette nouvelle destination permet à la série de parcourir de nouveaux paysages ultra variés qui décollent la rétine. De l’Outback désertique, à la jungle luxuriante, en passant par quelques petites villes ou parcelles agricoles colorées, Forza Horizon 3 ne manque pas de panoramas à découvrir, nous poussant une nouvelle fois à sortir des sentiers battus pour s’y aventurer. Et bonne nouvelle, les développeurs nous ont laissé une vraie liberté de mouvement en enlevant ces satanées barrières infranchissables et frustrantes des précédents opus. Les amateurs de free ride et les réfractaires au guidage GPS seront ravis.
Et pour couronner le tout, le jeu s’avère être une vitrine de luxe pour la Xbox One en dépeignant ces paysages magnifiquement. Il n’y a pas d’autres mots, c’est absolument époustouflant de beauté. On passera sur le réalisme des voitures qui nous émerveille beaucoup moins depuis Motorsport 6 pour passer aux décors qui affichent une distance d’affichage suffisante pour offrir des cartes postales splendides. Les effets de lumière ne sont pas étrangères à ce constat tant elles brillent par leur présence, tout comme la palette de couleur, riche sans être trop flashy, ainsi que la qualité des textures qui n’est pas non plus en reste. D’un point de vue technique, c’est un quasi sans faute si l’on omet les quelques clipping et aliasing çà et là.
Crocodile Buggy
Cette nouvelle contrée est aussi la bonne excuse pour intégrer une nouvelle catégorie de véhicule, les buggies, qui changent quelque peu la manière d’appréhender la conduite avec leur maniabilité si particulière. C’est aussi l’occasion d’ajouter (enfin) des courses tout terrain qui renouvellent un sacré coup les sensations. Au total, 350 véhicules sont inclus dans le jeu, de quoi se faire un joli garage ! De la voiture de luxe, de course, de série, il y en a pour tous les goûts. Je regrette simplement une customisation peut être un poil pas assez poussée, mais ça c’est mon côté Jacky Tuning qui parle.
Côté pilotage, on ne change pas une équipe qui gagne. FH3 continue d’allier un côté arcade plus qu’assumé à une petite dose de subtilité dans la conduite. Le poids des véhicules est toujours à prendre en compte, ainsi que les transferts de masse, mais aussi, et bien plus qu’avant, les différences d’adhérence selon la surface. Que ce soit dans la boue, le sable ou l’asphalte, la réponse de la voiture n’est pas la même. Notons aussi que les plus aguerris pourront s’abstenir d’utiliser les aides à la conduite pour plus de réalisme. Ne vous attendez toutefois pas à atteindre les exigences d’un Motorsport, on reste dans le domaine de l’arcade. La preuve en est du retour des Prouesses absentes de l’opus précédent, venant récompenser les prises de risques lors de vous pérégrinations. Drifts, dépassements risqués, burns, tant que ça passe, ça paye en XP et crédits ! Et du crédit il en faut pour s’acheter un nouveau klaxon, alors tut tut.
Hail to the King
Au niveau de la progression, Forza Horizon 3 tente de bouleverser nos habitudes. Ici, vous n’avez pas à gravir les échelons du festival, vous êtes déjà le boss final. Mais alors, noble Chase, que quoi donc, me direz-vous. Eh bien, le jeu vous propose d’étendre la popularité du festival à travers les différentes zones du jeu, en augmentant la vôtre. Plus vous gagnez de courses, plus vous gagnez de fans, qui permettent d’implanter le festival un peu partout et d’upgrader les zones déjà acquises. Oui, alors, soit, ça reste un prétexte superficiel qui cache le même moteur de progression existant depuis des lustres dit du « tu gagnes, tu débloques une courses ».
Surtout que les épreuves proposées sont restées les mêmes, puisque l’on retrouve des courses classiques, des courses avec opposants improbables, les défis collectors, les radars, les sauts, tout ça tout ça. Allez, petite nouveauté tout de même, la présence de course de rue la nuit pour se la jouer Vin Diesel. Bien que n’ayant pas vraiment évoluées, le nombre d’épreuve étant plus que gargantuesque, on n’arrive pas à s’ennuyer et c’est le principal.
Sûrement conscients de ces légers soucis de variété, les développeurs ont intégré une fonctionnalité assez sympathique à leur jeu, celui de pouvoir personnaliser chacune des épreuves à ses goûts et de créer des défis. Que ce soit le choix de la voiture, du nombre de tour, de la météo, un large panel de paramétrage vous est disponible pour laisser libre cours à votre imagination. Bien entendu, vous pourrez partager en ligne vos défis et accéder à celui des autres joueurs, laisse alors place à une infinité de déclinaisons possibles. Par contre, quitte à entrer dans cette voie-là, on se demande pourquoi un éditeur de parcours n’a pas été inclus.
Allez viens, on est bien
Et puisqu’on a abordé les fonctionnalités en ligne, autant entrer carrément dans le vif du sujet. Une fois encore, la série Horizon propose un mode multijoueur extrêmement bien pensé, accessible rapidement et qui permet toujours de se confronter à une douzaine de joueurs dans des courses et défis ravageurs. Nouveauté cette année, il est possible de continuer le mode solo en coop avec 4 joueurs, ce qui ne manquera pas de d’amener quelques tensions entre potes. Des petites arènes à mini-jeux sont aussi intégrées, sans pour autant casser la barraque. Notons enfin la présence des Clubs et de la Salle des ventes qui permet de mettre ses bagnoles aux enchères.
En bref
Forza Horizon 3 est sûrement le plus complet de la série et suit la logique du plus grand, plus beau, plus fort. Beau à s’en péter la rétine, doté d’un gameplay racé arcade bougrement efficace et foisonnant d’activités, le titre de Playground Games en séduira assurément plus d’un.
On aime :
- les panoramas splendides
- le nombre de véhicules
- le gameplay toujours aussi séduisant
- la totale liberté
- le multi et la coop’
On aime moins :
- les épreuves qui n’ont pas vraiment varié
- la progression faussement changée
Craquez vos PO si :
- Vous aimez conduire, explorer, dans des paysages somptueux
- Vous voulez un jeu de bagnole sans prise de tête
Quittez la partie si :
- Vous ne jurez que par la simulation automobile
Presque parfait
Forza Horizon 3 s'impose comme l'un des meilleurs jeux de course de sa génération. Fun, bien dosé, magnifique, bourré de contenus, il faudrait être plus que tatillon pour trouver à y redire. Ou n'aimer que la simulation.