Je ne suis pas une grande habituée des Far Cry, tout simplement parce que c’est une licence qui m’ennuie. Pourquoi ? Parce que les graphismes et la réalisation sont, certes magnifiques, mais le gameplay est bien trop répétitif à mon goût. Voilà ce qui s’imprime dans mon esprit quand on me parle de cette suite de titres qui a pourtant fait ses adeptes.
Et voici qu’arrive Far Cry Primal. Encore un Far Cry ? Peut-être pas… Cette fois-ci, on est propulsés à l’Âge de Pierre et l’affrontement homme vs. nature promet d’être bien plus brutal et intéressant… Il n’en faut pas plus pour me dire que ça y est, cette fois, je vais peut-être enfin accrocher à un Far Cry !
Born To Be WiLD
Avec Far Cry Primal, Ubisoft a voulu trancher avec le passé. Ou plutôt renouer avec lui. Cette fois-ci, plus question de vous envoyer sur l’Himalaya ou dans le Pacifique à notre ère contemporaine. Non. Quitte à rompre avec ses habitudes, autant le faire à fond ! Ubisoft fait donc le choix de vous changer de votre ère moderne confortable (de ses armes à feu et autres effets pyrotechniques rassurants) pour vous propulser… 10.000 ans plus tôt.
Vous voici donc à l’Âge de Pierre ! Maintenant que vous y êtes, inutile de vous rassurer en vous disant que vous aurez bien un ou deux bazookas sous la main pour combattre les dents-de-sabre et autres mammouths. Non. Maintenant c’est vous le maillon faible de la chaîne alimentaire. Et si vous avez un problème avec ça, il vous faudra le régler seul. Ce sera entre vous. Les bêtes sauvages. Votre massue. Et votre sang froid. C’est tout.
Vous incarnez donc Takkar, le dernier survivant d’un groupe de chasseurs, les Wenja. Votre objectif ? Reformer votre clan en retrouvant les membres qui se sont dispersés aux 4 coins du monde ouvert d’Oros. Bien évidemment, tout cela serait trop simple sans la présence d’une tribu de cannibales qui a une dent (ha, ha) contre les vôtres : les Udam. Ceux-là auraient bien besoin d’un bon coup de sagaie dans les fesses pour être remis dans le droit de chemin. Et devinez qui va s’en charger ?
Pour vous aider dans votre quête : des personnages atypiques dont vous ferez vos alliés tout au long de l’histoire (un chaman, une chasseresse, etc.) mais aussi tout un bestiaire que vous pourrez dresser pour le faire combattre à vos côtés.
Vous voilà prêt à affronter les magnifiques plaines d’Oros !
Far Cry 5
Ne nous leurrons pas, Far Cry Primal n’est pas un « hors-série » ni même un reboot ou quoi que ce soit d’autre. C’est bien un Far Cry 5… à quelques détails près !
Mais d’abord, un point rapide sur ce test : Far Cry, c’est le genre de jeux où, vous le savez quand vous commencez à y jouer, il va falloir investir des dizaines d’heures pour espérer le terminer « totalement ». J’entends par là : missions secondaires, craft, compétences, secrets, etc. complétés à 100%. Histoire de ne pas publier ce test dans 3 mois, voici donc mes impressions à chaud après une dizaine d’heures de jeu qui pourtant, je n’en doute pas, seront assez révélatrices de la suite.
Ce qui ne change pas :
- Le monde ouvert
- Les nombreuses quêtes annexes, trésors, secrets, etc.
- Le système de récolte et de craft
- Le système de compétences, à peu de choses près
- La capture de camps
- Le fonctionnement du menu, à peu de choses près
Oros est donc un monde ouvert dont la ressemblance de la carte avec celle du 4 a fait grincer plus d’une mâchoire. Le résultat n’en est pas moins bluffant. Les paysages sont aussi variés que fouillés et magnifiques, avec des ambiances qui poussent à la contemplation. Par moment, j’ai retrouvé ces impressions de béatitude face à certains paysages comme j’ai pu en avoir récemment dans The Witcher 3 ou, il y a un peu plus longtemps, dans Red Dead Redemption. Oros est beau, sauvage, et nous propulse bien là où il a voulu nous amener. Laissons donc les mauvaises langues de côté et contentons-nous de féliciter le rendu final, malheureusement pas toujours bien servi par son level design. Mais à ce niveau-là, c’est du chipotage.
Les caractéristiques de gameplay principales du jeu, elles, ne varieront pas beaucoup non plus pour les habitués du genre.
Les systèmes de récolte et de craft sont similaires à ce que vous aurez déjà pu vivre dans un Far Cry ou même dans beaucoup d’autres jeux : vous pouvez récolter tout un tas de matières premières dans la nature ou sur vos proies, pour ensuite les transformer à l’envi en passant par le menu principal du jeu.
Quant au système de compétences, rien de bien nouveau non plus si ce n’est qu’il faudra retrouver quelques PNJ en jeu pour débloquer certaines branches. De quoi vous pousser un peu à suivre la trame principale du scénario si vous étiez trop tenté de papillonner sur la multitude de quêtes annexes, elles aussi toujours aussi fidèlement fourmillantes que répétitives. Et servant toujours aussi peu, malheureusement, la trame principale de l’histoire. Défaut intrinsèque des jeux à monde ouvert ? À n’en pas douter… Il faut bien les combler, ces espaces !
Mais tout n’est pas noir et il nous faudra donc féliciter la direction artistique et la réalisation du jeu qui n’en sont pas moins réussies. Je ne me répéterai pas sur l’aspect graphique qui remplit les attentes. Toutefois, le scénario un peu trop classique (les gentils Wenja contre les méchants Udam) peut remercier des PNJ très charismatiques (quoi qu’un peu cliché ?) qui donnent du relief à l’histoire. Ubisoft brosse également les femmes dans le sens de la fourrure en proposant une palette de personnages féminins centraux avec du caractère et du pouvoir. Malin ! Je laisserai juste un petit bémol sur la bande-son, trop discrète à mon goût, et qui n’en devient pas du coup un élément marquant du jeu. C’est bien dommage.
Terminons le sujet en parlant également du système de capture de camps qui est lui aussi bien présent. Pas de changement à l’horizon.
Ce qui change :
- Plus de véhicules ! Hé oui, pas de jeep chez Cro-Magnon !
- Le dressage d’une vingtaine de bêtes sauvages
- La gestion du village
L’Âge de Pierre a ses avantages… et ses inconvénients ! Plus de véhicules pour vous déplacer dans le monde, toutefois le déplacement rapide étant toujours d’actualité, on se passera de cette gourmandise sans trop de tristesse.
Grosse nouveauté de Far Cry Primal qui aura beaucoup fait parler d’elle : le dressage des bêtes sauvages ! Takkar, proche d’un messie Cro-Magnon, va acquérir quelques talents chamaniques bien utiles et montrer qu’il est tout aussi doué pour amadouer les bêtes sauvages d’Oros que pour leur emprunter leurs pouvoirs…
Voler les yeux d’une chouette pour survoler Oros (un avant-goût du WiLD d’Ancel ?!) ou apprivoiser un dent-de-sabres à grand renfort de friandises sanguinolentes : voilà certaines des actions jouissives que vous permettent Primal. Parcourir le monde avec un silex au bout d’un bâton vous semblait un peu trop risqué ? Qu’à cela ne tienne ! Accompagné d’un loup blanc prêt à sauter à la gorge du premier adversaire que vous lui pointerez du bout de votre doigt crasseux, vous aurez tous les atouts en main pour reconquérir Oros et redonner aux Wenja la place qu’ils méritent. Les Udam n’ont qu’à bien se tenir !
Enfin, dernier ajout de gameplay très à la mode ces temps-ci (Fallout 4 nous l’a montré) : la gestion du village. Il reste toutefois bien plus simple que dans le jeu de Bethesda: le principe ici est de retrouver des Wenja dans le monde pour les rallier à votre cause. Agrandir votre population vous offrira quelques bonus sympathiques, tandis que quelques PNJ spéciaux et l’amélioration de leur habitat vous permettront de débloquer certaines branches de compétences et autres avantages.
Y’a plus qu’à ! Oros, nous voilà..
RRRrrrr!!!
Vous l’aurez compris : Far Cry Primal reste un Far Cry. Les graphismes et la réalisation sont toujours aussi magnifiques, mais le gameplay n’en reste pas moins trop répétitif à mon goût. Alors certes, le système de craft est intéressant, la découverte du monde fourmille de petites récompenses et le tout en fait un univers cohérent offrant une durée de vie qui vous rendra la monnaie de votre pièce. Mais quand on n’est pas fan de ce type de gameplay, le réintroduire dans une thématique même trop peu souvent exploitée, ne suffira pas à le rendre intéressant. Loin de moi l’idée de dire que Far Cry Primal n’est pas un jeu réussi, mais il reste toujours trop Far Cry pour me plaire.
Les quelques nouveautés sont bienvenues et agrémentent le jeu mais n’en changent pas moins ce que les détracteurs reprochent à cette licence. Toutefois, pour les fans déjà acquis, c’est la cerise sur le gâteau ! Et qui sait, cela en convaincra peut-être d’autres, par l’ambiance, à rejoindre la fête ? Pour les autres, il vaudra sûrement mieux attendre le WiLD de Michel Ancel qui promet de vivre une aventure plus poilue…
On aime :
- L’ambiance
- Quelques nouveautés qui sont les bienvenues
On aime moins :
- La durée de vie artificiellement rallongée « made in Ubisoft »
- Malgré tout, rien de vraiment neuf pour cette licence
Craquez vos PO si :
- Vous êtes un fan de Far Cry
- La Préhistoire est une ère qui vous branche
- Vous aimez les jeux Ubisoft
Quittez la partie si :
- Vous détestez Far Cry
- Vous préférez l’époque moderne
- Vous avez Ubisoft en grippe
Un Far Cry comme un autre ?
Far Cry Primal c'est un Far Cry à l'Âge de Pierre avec quelques changements... Mais pas trop ! Idéal pour plaire aux fans, il séduira difficilement ceux qui n'accrochaient déjà pas à la licence.