Il n’est pas rare dans le vaste monde du jeu vidéo de se retrouver face à des petites excentricités, des œuvre hors normes qui bousculent les codes et sortent du carcan habituel. Les développeurs indépendants sont d’ailleurs passés maîtres en la matière et expriment leur créativité de bien des manières, exposant que le medium n’est pas qu’une histoire de mécaniques bien huilées et usées jusqu’à la moelle. Burly Men At Sea est de ces jeux là, et je vais vous conter pourquoi.
Il était un petit navire
Burly Men At Sea est une histoire. Une histoire où trois marins barbus découvrent une bouteille à la mer contenant une mystérieuse carte. Intrigués, les trois compères vont interroger les habitants de leur village jusqu’à trouver un vieil homme qui leur parlera d’aventure. Le voyage s’impose alors, et montant à bord de leur bateau, les pêcheurs embarquent vers l’inconnu. A la manière d’un livre pour enfant, les rencontres les plus improbables vont se succéder. Une baleine géante, des monstres naïfs, des sirènes, des tempêtes, l’on a l’impression de suivre les délires d’un gosse de 5 ans et ses « et là on dirait que… ». Vous savez de quoi je parle.
Cette aventure un petit peu naïve est renforcé par des dessins et animations plutôt minimalistes et des bruitages à la bouche qui nous renvoient directement à l’époque où l’on nous contait des histoires pour nous endormir, ce qui, étrangement, s’avère extrêmement reposant et rallume une petite flamme qui s’est estompée depuis quelques années. Pas seulement léger, Burly Men At Sea est souvent drôle, porté par une écriture parfaite, équilibrée, qui fait toujours mouche.
The end is the beginning of the end
Il n’y a pas de challenge dans le jeu. A aucun moment vous n’allez mourir ou être piégé. Il suffit de faire avancer l’histoire en élargissant l’écran vers la droite ou la gauche pour découvrir le paysage ou en cliquant sur certains objets afin d’interagir avec eux. Nos trois personnages suivront le chemin ouvert et continueront alors jusqu’à arriver à la fin du jeu. Et cette fin, vous la verrez au bout de 20 minutes. Comment, si rapidement ? Eh oui, mais c’est aussi à ce moment que vous apprendrez que l’aventure n’est pas terminée. Elle n’en est même qu’à ses prémices puisque le jeu vous ramène à votre point de départ et vous confie qu’il y a bien d’autre choses à voir.
Et pour cela, il va falloir trouver les différents embranchements dispersés dans l’histoire. Allez vous vous échapper de la baleine ou attendre sagement qu’elle vous emmène à l’autre bout de l’océan ? Succomberez-vous aux sirènes ? C’est à vous de décider et de forger une nouvelle histoire que les développeurs vous proposent même de commander dans un véritable bouquin via un système de code. En voilà une idée qu’elle est bien !
En bref
Sous ses airs de petite madeleine de Proust, Burly Men At Sea regorge de bonnes idées narratives qui conviendra à tous les âges. Un titre qui s’apprécie dès les premiers instants par son ambiance un peu naïve puisant dans les contes nordiques et qui se laisse parcourir moult fois avec un grand plaisir.
On aime :
- la direction artistique
- les bruitages à la bouche
- la rejouabilité
- l’écriture pertinente
- se retrouver comme un gosse
On aime moins :
- Eh bien, rien.
Craquez vos PO si :
- Vous voulez retrouver votre âme d’enfant l’espace de quelques heures
- Vous cherchez un jeu réconfortant et léger
Quittez la partie si :
- Vous êtes sans cœur
