After Burner II, classique des bornes d’arcade développé par Sega, revient dans une version tout en 3D sur Nintendo 3DS. Ce portage vaut-il le coup de dépenser ses deniers ? Découvrez le dans notre test.
Je suis né quelques années trop tard. Trop tard pour pouvoir vivre la période salle d’arcade à son apogée et dépenser mes petites pièces dans des machines de l’enfer pour épater les copain avec mon skill incroyable. Trop tard pour entendre les cliquetis des sticks malmenés par des garnements. Trop tard pour jouer au After Burner II de Yu Suzuki dans son faux cockpit. Fort heureusement, Sega a pensé à tout et le jeu revient dans un tout nouveau portage sur 3DS. Fiou, je l’ai échappé belle.
I feel the need… The need for speed
After Burner II vous met au commande d’un superbe F-14 Tomcat Jet (Oui, le même que dans Top Gun. Salivez) pour dérouiller du vilain ennemi pabo et défendre la justice et la liberté à coup de missiles dans leur tronche. Oui, c’est assez sommaire, mais c’est de l’arcade. D’ailleurs le scénario, on s’en cale pas mal. Si j’ai bien compris, il faut aller délivrer son meilleur pote Tom emprisonné par l’armée MATCH. Woh yeah, sortez les Ray-Ban, accrochez vos culottes, c’est bibi qui pilote.
Comme d’habitude dans un jeu d’arcade, gameplay rime avec simplicité. Et comme d’habitude dans un jeu d’arcade, simplicité rime avec exigence. Concrètement, votre avion est en vue de derrière, vous le pilotez avec le stick et vous tirez avec votre mitrailleuse ou lancez des missiles avec deux boutons. Simple non ? Sauf que tirer en continu sur les vagues d’ennemis qui popent devant vous ne vous mènera pas à la victoire. Oh ça non. D’ailleurs, lors de votre première partie vous risquerez bien de vous écrier « omagad mais qu’est ce que c’est que ce bordel ? ». Non mais vous avez déjà vu un jeu d’arcade simple ? Non mais oh, fallait bien rentabiliser la machine en incitant à mettre le plus de pièces dedans dites donc. Donc voilà, ce qui se passe, c’est que vous êtes submergés d’ennemis et qu’il va falloir un peu d’entraînement pour éviter les 5000 missiles qui vous arrivent sur le coin de la trogne tout en dégommant le plus possible de ces gougnafiers. Pour ça, il existe une technique à apprendre impérativement : le barrel roll. Ahah tu pensais que Fox avait le monopole ? Tu t’es trompé. Un subtil mouvement de gauche à droite (ou inversement, on n’est pas fermé) sur le stick et hop, votre avion fait un magnifique tonneau plein de sw4g et évite les tirs ennemis. Prends ça, terrorisme. Le barrel roll, c’est votre dernière chance. Parce qu‘il n’y a pas de barre de vie dans After Burner. Un tir dans le fuselage, c’est le crash assuré. Fort heureusement, pour les gens un peu mauvais comme moi, Sega a eu la gentillesse d’intégrer un système de sauvegardes et de continus illimités. Oui c’est de la triche, mais ne pas voir la fin d’un jeu, ça me rend fou.
In tri diiii
Oui, After Burner II est difficile. Mais qu’est-ce qu’il est grisant une fois qu’on a compris les manœuvres. Mais surtout qu’est-ce qu’il est joli pour un jeu qui a presque 30 ans ! Les sprites sont fins, les couleurs chatouillent la rétine et, malgré quelques décors qui se répètent, l’environnement est bien détaillé. Que ce soit en plein ciel ou dans un canyon, le jeu cartonne. La borne d’origine simulait un vrai cockpit d’avion, avec mouvements et tout le toutim. Mais vous savez ce qu’ils n’avaient pas à l’époque ? La 3D ! Je n’allume pas souvent la 3D sur ma 3DS. J’y trouve rarement un intérêt. Mais alors là mes amis, c’est la crème de la crème. La 3D est quasi obligatoire. L’impression de profondeur est bluffante, on se prendrait presque les missiles en pleine poire. Alors ok, l’abus de barrel roll risque d’amener un petit vomito au bout d’un moment, mais clairement, c’est l’un des jeux qui tire le plus bénéfice de cette fonctionnalité.
M2, responsable du portage, ne s’est pas arrêté là et a intégré moults fonctionnalités pour retranscrire au mieux les sensations d’une borne d’arcade. Bon, le stick de la 3DS ne remplacera jamais un bon vieux manche à balais, mais les effets visuels et sonores sont bien là. Ils sont tout de même allés jusqu’à enregistrer les cliquetis des touches d’une vraie borne d’arcade pour les mettre dans le jeu. Les nostalgiques verseront sûrement une petite larme, en souvenir. Et c’est pas tout. M2 a aussi rajouté un mode spécial se débloquant une fois l’aventure terminée. Ce mode ajoute un effet « bullet time » activable après le remplissage d’une jauge. Cette fonctionnalité était voulu par Sega pour la sortie sur arcade, mais avait dû être enlevé à cause des limitations techniques des machines. C’est en quelque sorte une Director’s Cut qui est sorti sur 3DS.
En bref
3D After Burner ne s’adressera pas à tout le monde. C’est un jeu d’arcade et forcément, il est difficile, exigent et affreusement court. Mais qu’est-ce qu’il est chouette quand on l’a pris en main. Le travail de portage de M2 a été formidable et rend un bel hommage au père fondateur d’un tout nouveau genre de jeu pour l’époque. Et pour le prix, il y a de quoi craquer.
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