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Razer vend à perte, avec le sourire

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Min-Liang Tan, le CEO de Razer, avoue que son entreprise ne dispose pas vraiment d’une excellente santé financière, et que le profit ne reste pas leur première motivation. Avec de véritables passionnés en tant qu’actionnaires, le développement des produits est fortement axé sur les performances et non sur les bénéfices qu’ils pourront en tirer.

Loin de stresser Mr Tan, cette situation semble particulièrement l’amuser. En effet, l’absurdité de la situation le fait rire et le sentiment de décontraction qu’il peut avoir dans son travail le satisfait amplement.

Ainsi le CEO assure que tous les produits Razer sont vendus à perte, et prend en exemple la souris pour gaucher (la Razer DeathAdder) que l’entreprise a conçue, tout en sachant qu’elle se vendrait très mal. Dans la continuité, Min-Liang Tan attire notre attention sur l’ordinateur qu’ils ont récemment mis en vente, en nous disant qu’il fallait être un peu taré pour se lancer sur ce secteur, tant celui-ci perd de plus en plus de part de marché face aux tablettes (-10% de ventes par rapport à l’année dernière sur la zone EMEA).

Alors que l’entreprise savait qu’il était plus sage de ne pas rentrer sur le marché du PC, d’un point de vue commercial, elle justifie ses actions en annonçant (plus ou moins) : « Ok, on fait un PC alors que le marché se casse la gueule, mais regardez, c’est trop cool comme produit ! ». Bref, ces mecs sont fous, et kiffent mettre de la thune dans de la R&D alors qu’ils sont conscients que leurs produits ne toucheront qu’une cible restreinte.

Min-Liang Tan et l’ordinateur Razer Blade, PC gamer le plus fin du monde.

 

La R&D est d’ailleurs une partie très importante de l’entreprise puisque le CEO estime que pour un produit commercialisé, ce sont 4 autres produits qui ont été développé mais qui ne se retrouveront jamais en magasin. Razer apprécie donc faire des tests, même si cela signifie utiliser beaucoup d’argent pour un profit final relativement faible.

Enfin, Min-Liang Tan explique être surpris qu’une bonne partie de leurs clients considère que la société sort trop de produits, trop rapidement, alors que la concurrence lance bien plus de produits sur le marché qu’eux. Mais il estime ceci rassurant puisque cela pourrait vouloir dire que les clients souhaitent n’acheter que du matériel Razer, du fait de produits élevés au rang de must-have.

Malgré cette ambiance de travail plutôt détendue, le CEO de la marque aux trois serpents aimerait tout de même que l’entreprise grandisse et devienne une « vraie entreprise » (dans le sens de faire des profits et être viable à long terme). Il est vrai que cela sera certainement plus sain, car si pour l’instant, participer à une entreprise avec une telle philosophie est rigolo, le bon état d’esprit peut vite se dégrader dans une entreprise déficitaire.

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