Après un épisode consacré à l’époque Napoléonienne, Creative Assembly nous replonge dans l’univers de ses débuts, à savoir celui du Japon médiéval lors de l’époque Sengoku (une période de guerre civile au Japon qui s’étend du XV ème siècle jusqu’à la fin du XVI ème siècle et qui verra l’élévation des Tokugawa au titre de Shogun). Le titre fut encensé par la critique, notamment pour ses mécanismes dans la carte de campagne ou pour son interface graphique s’inspirant des estampes.
Ne comptant pas répéter ce qui fut déjà dit, je compte vous parler rapidement dans cette chronique du multijoueur de Shogun 2 qui apporte un grand plus au titre. A savoir une carte de conquête qui permet de débloquer des unités au fur et à mesure et des affrontements inter-clans classés en différentes ligues de niveaux. Se sera aussi l’occasion de vous présenter le système de Roster de personnalisation. Je terminerai sur mon avis propre sur l’expérience du multijoueur sur Shogun 2.
Du Rpg dans Total War :
S’il existe depuis longtemps de l’expérience pour les généraux dans les Total War, le jeu propose ici un tableau des compétences ainsi qu’un système de personnalisation qui rappel certains RPG. Le joueur pourra choisir un symbole et des couleurs pour son armée et pourra également personnaliser les armures portées par son général.
La personnalisation apporte également un certain esprit de compétition et de collection lorsqu’il s’agit de réunir des pièces d’armures pour notre général. En effet, les armures complètes apportent des options de personnalisations en plus, mais également des vassaux dont je vous parlerai plus tard. Ces sets d’armures peuvent se débloquer à l’aide de succès, de prises de territoire sur la carte de conquête, ou par drop aléatoire lorsqu’on remporte une victoire. Ainsi les armures apportent à la fois un plus de personnalisation, des effets techniques sur le champs de bataille et donnent aux succès un véritable rôle et avantage outre celui, habituel, de pouvoir se la péter. Une démarche ma foi bien sympathique.
Toujours dans cette inspiration venu du monde des jeux de rôle et du Trpg, le jeu propose de faire évoluer son avatar au fur et à mesure des batailles en lui allouant un niveau et des points de compétences à répartir. Il est bien heureusement impossible de les débloquer toutes et il faudra faire un choix entre le physique, l’archerie, le commandement ou le sabre. Ce choix devra bien évidemment s’adapter à notre style de jeu et à la composition de notre roster d’armée. Cependant il sera toujours possible de Reroll pour effectuer divers tests afin de trouver sa voie.
Carte de conquête et Roster, du Wargame en veux-tu en voilà :
Afin de pouvoir batailler ferme et devenir Calife à la place du Calife, il va falloir débloquer les différentes unités disponibles à partir de la carte de conquête. Celle-ci se présente comme une carte du Japon où il faudra déplacer votre pion naval ou terrestre afin de conquérir des provinces qui vous apporteront des vassaux , des armures et surtout des unités plus puissantes au fur et à mesure que vous les débloquez.
Afin d’écraser l’adversaire entre vos baguettes il vous faudra aligner un Roster en fonction d’une somme donnée, celle-ci peut varier de petite pour le début à très grande pour les batailles épiques avec un haut niveau d’expérience. Votre Roster évoluera en fonction du prix de votre général (plus il est haut niveau plus il est cher) , mais aussi en fonction des unités de vétérans que vous choisirez. En effet, chaque bataille apporte de l’experience à vos unités et vous pourrez alors choisir de faire évoluer celles-ci de la même manière que votre général, en choisissant judicieusement leurs points de compétences. Cependant vos vétérans se fatiguent lorsque vous les utilisez et ils doivent se reposer pendant au moins une partie avant d’être à nouveau choisis. Leur prix évolue également ce qui permet d’équilibrer les parties : un joueur qui joue beaucoup pourra aligner une petite armée d’élite très puissante mais il sera alors en infériorité numérique. Enfin ceux-ci pourront bénéficier de compétences spéciales très puissantes en fonction de la spécialité de votre clan (bretteur, archer ou lancier).
Enfin pour parfaire votre armée vous devrez choisir des vassaux : se sont des bonus que vous débloquez à l’aide de set d’armures, de conquêtes de territoires ou que vous obtenez en adhérant à un clan. Les vassaux apportent des bonus à votre armée ou des malus à celle d’en face. Plus vous montez de niveau et plus vous en débloquerez. Ceux-ci sont parfois très puissants et, s’ils sont bien adaptés à votre Roster, peuvent grandement influencer le cour d’une bataille. Certains vassaux cependant sont là pour des raisons d’équilibrage et permettent seulement de sélectionner des unités particulières : faire intervenir des ninjas vous coûtera donc un vassal , comme pour les armes de siège ou pour les cavaliers d’élite. Il faudra donc choisir.
Le cœur du multijoueur : les clans.
L’intérêt du multijoueur est renforcé par les clans. Celui-ci est dirigé par un Daimyo qui indiquera à l’aide d’un marqueur les territoires à conquérir. Jouer en clan apporte de nombreux avantages : ils permettent d’avoir un bonus de spécialité du clan mais aussi des « clans tokens » qui vont permettre de débloquer de nouvelles compétences pour vos vétérans ou des rerolls pour votre général. Les clans sont classés en ligues dans lesquelles les deux premiers clans montent et les quatre derniers descendent à la fin de la saison. Il s’agira donc de conquérir le plus de territoires possible pour s’élever jusqu’en première division. Pour cela il faudra obtenir des points d’influences. Ceux-ci s’obtiennent par des victoires, la présence du vassal du clan dans le roster ou la proximité de territoires adjacents. A chaque nouvelle saison les clans vont jouer sur une nouvelle carte du Japon mais vont garder tout ce qu’ils ont débloqué ainsi que leurs unités de vétérans.
Avis sur le Multijoueur :
Si le jeu est plus ou moins équilibré j’ai pu constater que certaines unités de vétérans demeuraient tout de même un peu « Kikoolol » à la manière des héros. Il est aussi possible d’écraser des joueurs d’un niveau inférieur à tous les coups en ayant une armée plus expérimentée, laissant ainsi peu de chances à quelqu’un ayant acheté le jeu tardivement de pouvoir gagner au départ. Enfin, il suffit d’avoir certains types de bateaux pour remporter à tous les coups des batailles navales contre un adversaire ne les ayant pas encore débloqués.
Certains sièges sont complétement déséquilibrés : le défenseur ayant beaucoup moins de budget que l’attaquant, il est très difficile de gagner pour celui-ci, voir impossible sur certaines cartes ou le château ne possède qu’un étage. Ainsi on voit souvent des clans peu scrupuleux quitter avant le lancement d’une partie s’ils sont en défense et ne jouer que des sièges en attaque pour gagner plus de territoires.
Le jeu est également particulièrement bugué, les crash sont fréquents et pénibles tandis qu’il est possible de rencontrer des tricheurs. Un patch a été promis par Creative Assembly mais celui-ci se fait attendre dans la douleur, bien que le solo soit bien plus stable. On constate également des petits problèmes de PathFinding de temps à autres ou des bonhommes qui se désolidarisent n’importe comment de leur unité respective.
Il arrive souvent aux joueurs d’adopter une attitude passive et ultra défensive : ceux-ci se mettent sur une colline avantageuse avec énormément d’archers et attendent que vous veniez les chercher pour vous pilonner dès que vous approchez. Certains d’entre eux prennent même un mangonneau(que j’ai surnommé le Lameroshi) particulièrement couteux et ne bougent pas du tout en attendant que vous soyez à portée de cette arme de siège redoutable, d’autres encore réalisent un Alt+ F4 en voyant qu’ils vont perdre la bataille, laissant celle-ci se terminer sur un match nul qui ne puni pas le Leaver. Les stratégies de Lamers sont donc légions, et même si elles ne paient pas toujours, elles brisent un peu l’ambiance épique du jeu.
Autre regret encore : lorsqu’une saison se termine, on conserve toutes les unités de bases qu’on a débloqué au début. On évolue ainsi très vite de niveau et on finit par stagner au bout d’un moment. Il aurait été plus agréable de conserver ses vétérans et son général mais de devoir reconquérir les unités de bases sur la carte du Japon pour plus de compétition et unchallenge constant.
Il n’est aussi pas encore possible d’obtenir des batailles avec des conditions climatiques aléatoires, telles que la pluie ou la neige voir des batailles nocturnes. Actuellement il n’est possible de jouer que sur une même saison avec un temps clair. Lorsqu’on sait que ces conditions climatiques apportent des malus pour certaines unités (comme les fusils), il est rare qu’on doive s’adapter à la Map à venir pour parer à de mauvaises conditions climatiques. Dommage
Enfin Shogun 2 se passe au Japon et la manière de faire la guerre y est parfaitement retranscrite. Or on ne fait pas la guerre de la même manière chez les bouffeurs de Sushi : oubliez donc votre expérience de jeu sur Empire total War ou Medieval Total War, ici les cavaliers sont particulièrement faibles mais très rapides tandis que les fantassins courent vite et grimpent sur les murs des châteaux.De plus si l’interface graphique de style estampe est très agréable à l’œil, elle n’est pas des plus ergonomiques au départ : les noms des formations pour grouper vos unités portent des noms poétiques et il n’est pas facile de s’y retrouver au début entre le vol d’oie sauvage, le tigre, le dragon couché etc… On fini par s’y habituer très rapidement cependant.
En conclusion, Shogun 2 Total War propose une expérience multijoueur très diversifiée et intéressante. Cependant celle-ci souffre du peu d’expérience de Creative Assembly dans ce domaine : les bugs sont trop nombreux, certains petits déséquilibres persistent et les tricheurs ne sont pas encore tous filtrés. Ainsi il faut être particulièrement patient ou faire parti d’une communauté ou d’un clan multijoueur pour jouer des batailles vraiment intéressantes et avec moins de bugs de recherches. Néanmoins l’arrivée de patchs à l’avenir fait présager des changements intéressants pour rétablir une expérience en classé plus agréable.
Pour finir j’aimerai vous demander quelques petites choses pour voir si vous partagez mon avis sur certains points 🙂 :
Appréciez vous l’époque choisie ? Quelle fut votre époque préférée dans Total War ?
Quelle fut votre expérience en Multijoueur ? Quelles tactiques adoptez-vous le plus régulièrement ?(j’ai certes critiqué les campeurs et les mangonneaux mais vous pouvez vous exprimer quand même !)
1 Comment
Umbzarr
02 Avr 2011 9:04Ce n’est pas trop l’époque qui me gêne, mais plus le centrage que sur le Japon, par contre, moi mes préférés étaient les « médiéval total », surtout le 2. J’y ai énormément joué, dernière j’ai testé empire total, et je suis encore plus Fan, donc je dirai Empire total War pour mon jeux préféré, certainement pour le choix d’empire que l’ont peut faire. Avec les colonies, mais égalements avec le commerce maritime relativement important avec les comptoirs.
Napoléon Total, m’attire un peu moins surtout pour la durée de temps couverte qui reste très réduite, j’aime pouvoir me dire qu’on peut voir une longueur de temps.
Niveau expérience Online, c’est égale au néant, mais bon les totals wars sont principalement des jeux solo je trouve, peut être un avis personnel, mais surement par le fait qu’avant on pouvait ne faire que les batailles, et non la partie wargame et gestion de l’empire qui est aussi importante que les batailles dans le jeu.