Ces derniers temps, il est vrai que je vous ai beaucoup parlé de Valve et de ses annonces. Mais, du point de vu de l’industrie, c’est aussi un événement qui a été fortement commenté par les développeurs et les constructeurs. Si, évidemment, Sony et Microsoft n’ont pas donné beaucoup de détails sur leur ressenti, les développeurs se sont montrés plus loquaces.
Premièrement, et de façon logique, tout le monde s’accorde à dire que le développement sur Steam Machines sera d’autant plus attractif que la base de consoles Valve installées sera importante, et ceci, à plus forte raison pour les développeurs indépendants que Steam supporte depuis longtemps.
A ce propos, Randy Pitchford, le responsable du studio Gearbox Software (Borderlands, Aliens Colonial Marines), estime que le succès des Steam Machines reposera surtout sur une Killer App se nommant Half-Life 3. Selon lui, sans ce system seller, la machine de Valve aura beaucoup plus de mal à se vendre. Cependant nous savons tous dorénavant que la suite des aventures de Gordon Freeman est bien prévue, donc ce bon Randy, qui n’avait pas l’info lorsqu’il annonça cela, n’a plus d’inquiétudes à se faire.
Mais même sans cette Killer App, je pense que son approche n’est pas correcte, puisque pour profiter de Half-Life 3, il ne faudra certainement pas une Steam Machine mais un simple PC (du moins, j’espère). Ainsi Valve ne nous obligera pas à acheter une de leur machine pour jouer à ce titre tant attendu, à contrario de Half-Life 2 qu’il fallait obligatoirement télécharger sur Steam pour y goûter.
Malgré tout, Mr Pitchford (particulièrement sceptique) soulève tout de même un point intéressant lorsqu’il nous fait remarquer que, pour l’instant, il n’existe aucun produit exigeant l’obtention des trois éléments (OS, machine et manette) que Valve nous a proposé. La communication aurait été d’autant plus forte avec une démonstration des possibilités offertes via un jeu ou une application marquante.
Néanmoins, la base de PCistes fanatiques de Steam est, à mon sens, assez conséquente pour que l’on puisse s’attendre un succès relatif dès la sortie de la machine. D’autant plus que Valve est maintenant réputée pour le soin qu’elle apporte à sa communauté. D’ailleurs c’est aussi ce soin qu’elle procure aux développeurs de tous horizons qui lui permet de prétendre à un catalogue de jeux particulièrement fournit.
Comme l’annoncent différents développeurs, en se basant sur un OS Linux, Valve permet aux développeurs travaillant sur Unity ou Haxe de passer simplement vers cette nouvelle plateforme. Cela facilitera la vie des développeurs, comme ce fut déjà le cas avec Steam, que ce soit au niveau administratif ou légal. La firme de Gabe Newell est reconnue pour être bien plus flexible à ce propos que Sony et Microsoft, même si ces derniers se sont améliorés au fil des années. De plus, Valve n’aura pas besoin de mettre de kit de développement à la vente, étant donné qu’il ne faudra qu’un PC pour développer sur une Steam Machine. Encore un argument pour les développeurs plus modestes souhaitant minimiser les risques.
Dans un même temps, nous pouvons aussi assurer que cet événement est particulièrement intéressant pour les gamers puisque si les Steam Machines arrivent à trouver leur public, Sony et Microsoft devront se sortir les doigts du fondement pour proposer un service capable de contrer celui de Valve. Ceci a donc de bonnes chances de faire bouger l’industrie et de fournir une offre plurielle. En outre, il n’est pas rare que la complexité du marché aille de paire avec des innovations importantes, ce qui ne peut que ravir le consommateur.
Pour conclure, je dirais que la plupart des développeurs sont particulièrement excités à l’idée de développer sur les Steam Machines pour des raisons économiques et pratiques. Mais il ne faut pas perdre de vue que Steam n’est pas énormément connu du grand public, et que les autres acteurs de l’industrie ne frémissent pas encore de peur, mais surveillent de très près ce sérieux concurrent.
