Les jeux Greenlight de Steam, ces jeux indépendants soumis au vote d’approbation du public, recèlent parfois quelques pépites. Aujourd’hui, trois jeux attirent notre attention: Emporium et sa poésie visuelle, Ski Sniper dont le titre est équivoque, et Bendy and the Ink machine mêlant habilement frissons et cartoon.
Emporium
Emporium n’est pas qu’un jeu. Il est le fruit de la réflexion et du travail de l’artiste et game designer Tom Kitchen sur les thématiques du suicide, de la dépression ou encore de la perte. A l’image du personnage, les scènes du jeu sont fragmentées, déconnectées et sombres. Prenant le contrôle d’un jeune garçon allongé dans une marre de sang sur un parking, le joueur sera amené à explorer les décors à la recherche de sens, de réponses, d’interrogations et de sentiments.
L’aspect philosophique des thématiques est poussé à l’extrême. Les situations sont toujours étranges, surprenantes, le jeu flottant dans un mystère ambiant permanent dont on peine à s’extirper. Mais c’est le parti pris, Emporium est avant tout une oeuvre d’art avec tout ce que cela implique. Véritable poésie visuelle et interactive, l’interprétation est à la discrétion du joueur. La seule barrière est votre sensibilité.
D’un aspect minimaliste, les décors et les graphismes sont simplement épurés pour laisser la beauté de la mise en scène nous toucher. En un peu plus d’une demi-heure, vous parviendrez au bout de l’expérience, avec des questions ou des réponses que vous n’aviez pas en arrivant. Emporium veut amener le joueur à réfléchir sur ce qu’il voit, entend ou ressent. En bref, un jeu qui propose une véritable expérience artistique, démontrant une fois de plus que le jeu vidéo est bien un pan indispensable de la culture moderne.
Disponible ici, 1,99 euros, anglais uniquement.
Ski Sniper
Après la poésie, l’absurde. Ski Sniper est un FPS développé par Crazy Rocks, mais un FPS qui n’a rien à voir avec les autres. Voici son résumé sur Steam:
Vous êtes vous déjà demandé à quel point il est difficile de tirer avec un fusil à lunette sur un sauteur à ski s’envolant de la rampe ? Ski Sniper vous offre une parfaite opportunité d’en juger par vous-même.
Tout est dit. Ski Sniper, c’est un fusil à lunette, un poste de tir, des skieurs qui s’élancent sur la rampe et à vous de les abattre, tel un roi du balltrap.
Le menu, tout comme le jeu, est extrêmement sommaire. Choisissez votre arme (parmi les sept à débloquer, dont une arbalète), sélectionnez votre spot sur les 9 possibles (variant l’angle de vue, la distance et les objectifs à réaliser), puis lancez-vous dans le tir au skieur. Chaque skieur s’élance du haut de la rampe, parfois jusqu’à quatre à la suite, et à travers votre lunette vous devrez guetter le moment opportun pour appuyer sur la gâchette.
Pour vous aider, un « focus » permet de ralentir le temps et de viser plus finement. Si votre tir est réussi, une vue de votre balle volant fièrement vers sa cible athlétique apparaît. Et à la manière d’un Sniper Elite désormais célèbre, les dégats de vos tirs sont visibles en rayon X, la balle traversant alors os et organes en surbrillance, avant de vous laisser regarder votre cible s’écraser brutalement sur la piste enneigée. Stupide, absurde, mais étrangement satisfaisant… du moins pendant 5 minutes!
Disponible ici, 4,99 euros, anglais uniquement.
Bendy and the Ink machine
Bendy and the Ink machine est un coup de coeur. Découvert par hasard dans la liste des jeux greenlightés, son univers attire l’oeil rapidement. Une ambiance cartoon old school pour un FPS/puzzle-game d’horreur, un pari risqué mais qui fonctionne à merveille. L’équipe de TheMealty Games a réussi à rendre la nostalgie angoissante. Dans la peau de Henri, le joueur explore un ancien studio d’animation désaffecté depuis 30 ans et rempli de souvenirs de Bendy, la licence phare du studio. Mais rapidement la visite tourne au cauchemar quand le joueur réalise que quelque chose de malsain se trame dans le monde de Bendy.
Dans un format épisodique, Bendy and the Ink machine vous emmène dans une angoisse montante amplifiée par le contraste entre le cartoon et l’horreur. Et la progression nécessite d’explorer tous les recoins du studio. Trouver des objets, résoudre des énigmes musicales, combattre des ennemis d’encre à coup de hache, jusqu’à comprendre le mal qui ronge ce lieu. Et par dessus tout, fuir, s’échapper et survivre.
A l’heure de la rédaction de ces lignes, seuls deux épisodes sur les cinq prévus sont disponibles. L’intrigue est donc loin d’être complètement dévoilée. Mais il serait dommage de se priver de cette expérience, surtout que le premier épisode est disponible gratuitement ! Son univers graphique en noir et blanc (ou plutôt sépia), faisant la part belle aux jeux d’ombre et de lumière, sa mise en scène horrifique avec les apparitions soudaines et inattendues de Bendy, l’ambiance sonore envoûtante et cartoonesque, autant de raisons de prendre le temps de découvrir ce titre.
Disponible ici, Premier épisode gratuit, Season Pass à 5,99 euros, anglais uniquement