Un peu moins d’une semaine après la finale des championnats du monde de la Saison 3 de League of Legends, Riot, le développeur du célèbre MOBA, annonce avoir maintenant 5 sponsors issus d’entreprises particulièrement puissantes. Celles-ci sont donc : Papa John’s (franchise de pizza US), American Express, Samsung, Nissan et Coke Zero. Et ouais, rien que ça.
Il faut dire que le public fut au rendez-vous pour visionner le tournoi se déroulant au Staples Center de Los Angeles. En effet, ce ne sont pas moins de 15 000 personnes sur place, et plusieurs millions d’autres spectateurs online, qui ont assisté à la victoire des Coréens de la team SK Telekom T1 sur les Chinois de la team Royal Club. Et pour avoir moi-même profité du spectacle en direct, je vous assure que Riot avait mis les petits plats dans les grands pour faire de ce tournoi un événement mondial (je retiens surtout l’excellent concert d’introduction). On regrettera juste d’avoir vu une finale sans réelle saveur, tant les Coréens ont explosé les Chinois (3 à 0). Et je peux vous dire que voir un gangbang de 5 Coréens sur 5 Chinois, c’est tout sauf excitant. Mais trêve de galéjade, on est ici pour parler business.
Bien conscient de la « hype » entourant le jeu de Riot, les sponsors ont commencé à montrer leur intérêt pour l’aspect e-Sport de LoL. Et on les comprend, puisque avec 40 millions de joueurs à travers le monde (jeu #1 en Chine) cela fait une grande base de jeunes gens à transformer en client.
En outre, il faut aussi féliciter les fondateurs de Riot d’avoir réussi à étendre son jeu si rapidement sur une grande partie du globe (seul l’Afrique semble un peu moins concerné). Et surtout à avoir fait grandir le sport électronique grâce à une organisation efficace des championnats, et à ses cash prizes mirobolant ($1 million pour les SK Telekom T1).
D’ailleurs les deux boss de l’entreprise, Brandon Beck et Marc Merill, estiment que le succès de leur jeu provient évidemment d’une communauté de joueurs toujours plus importante, mais aussi le fait d’avoir converti un grand nombre de consommateurs à l’e-Sport. Ainsi certains joueurs apprécient enfin un sport et peuvent en parler entre eux. Cela crée des liens forts et centre une attention autour d’équipes, de symboles et de personnalités spécifiques à ce jeu. L’animation, ci-dessous, pour annoncer la finale des derniers championnats du monde en est la preuve (bien que ce soit kitchounet au possible).
Selon moi, cette stratégie pour renforcer les liens autour de la communauté de joueurs est une franche réussite. Il suffit de se référer au nombre de contrats publicitaires que peuvent accepter les joueurs professionnels au cours de leur carrière (que ce soit pour des sports « classiques » ou électroniques) pour se rendre compte que la starification a toujours fait vendre, et continuera probablement de le faire.
A la suite de cet entretien, Mr Beck et Mr Merill justifient leur démarche en expliquant que l’organisation de tels événements coûtent beaucoup d’argent à l’entreprise et qu’il est donc nécessaire d’avoir un appui financier suffisant pour les gérer convenablement. Ceci est d’autant plus vrai qu’il faut aussi mettre les joueurs professionnels dans les meilleures conditions possibles afin que le spectacle soit au rendez-vous. Et cela passe également par de bonnes infrastructures et du matériel de qualité.
Enfin, les fondateurs de Riot affirment être très fiers de leur sponsorship avec Coke Zero étant donné que la société de Cola fut la première à les contacter, et non l’inverse. Ainsi, cela prouve l’attractivité de leur travail, et permettra certainement d’attirer, par la suite, d’autres partenaires encore plus prestigieux. Cette fierté est d’autant plus forte que Coke Zero prend cet engagement avec un grand sérieux, et aurait amené un grand nombre d’idées pouvant être mises en place pour les prochains événements.
Maintenant il ne reste plus qu’à attendre Janvier et le lancement de la Saison 4 des championnats du monde de League of Legends pour voir quel sera l’impact de tous ces sponsorships.