Au royaume des Point’n click, il a ceux qui privilégient une bonne histoire, comme The longest journey, et ceux qui jouent la carte de l’humour comme les Sam and Max. Et puis il y a Randal’s Monday, le titre de Nexus Game Studios, blindé de références à la geek culture, d’énigmes un peu tordues et de dialogues acerbes. J’ai pu parcourir 3 des 7 chapitres qui constituent le jeu, voici mon avis.
Randal est un enfoiré de base, cleptomane avéré, souvent bourré, fainéant et cynique au possible. Pas le pote idéal quoi. La preuve, lorsque ses amis Matt et Sally célèbrent leurs fiançailles dans un bar et après une sombre histoire de vomis dans l’allée du dit-lieu, Randal se retrouve en possession de la bague que Matt voulait offrir à sa copine ainsi que de son portefeuille. Sans scrupules, il les met dans sa poche. Le lendemain, votre propriétaire vient frapper à votre porte pour réclamer les 3 mois de loyer en retard. Randal n’ayant pas un rond, il décide de vendre la bague. Cette simple démarche occasionne alors de multiples événements. Matt se suicide, et il semblerait que Randal soit vouer à revivre ce lundi en boucle pour réparer ses bêtises.
Si à la simple lecture de cette introduction, vous pensez très fort au film Un jour sans fin avec Bill Murray, vous avez amplement raison. A ceci près que toutes les actions que vous effectuez un lundi se répercutent sur le lundi suivant. Evidemment, chaque jour révèle son lot de surprises. Randal’s Monday est un point’n click. Un clic droit permet à Randal d’observer un élément, un clic gauche d’interagir avec, et la roulette ouvre l’inventaire. Rien de plus simple. Le but est alors de faire progresser Randal dans son environnement en résolvant des énigmes et puzzles à l’ancienne. Par exemple, lorsqu’il voudra prendre le métro, Randal se retrouvera confronté à une vendeuse plutôt portée sur ses mots croisés qu’à lui vendre un ticket. Il faudra donc trouver un moyen d’attirer son attention en utilisant des objets de son inventaire et en interagissant avec des éléments du décor. Si au début du jeu, la résolution des puzzles se fait de manière plutôt logique et intuitive, même si l’on peut mettre un peu de temps pour comprendre que l’on peut fusionner plusieurs objets de son inventaire, le jeu devient bien plus compliqué par la suite. Compliqué et de moins en moins logique puisqu’on se retrouve souvent à cliquer sur tous les objets de son inventaire pour essayer toutes les combinaisons possibles et lorsque l’on trouve la solution, on ne peut qu’exprimer un « ah ouais ok » pas vraiment convaincu. Ceci s’avérant très très frustrant et pourra s’avérer rédhibitoire pour certains joueurs.
Fort heureusement, Randal’s Monday s’en sort bien mieux avec sa narration et surtout grâce à la star du jeu Randal. Celui-ci est interprété par Jeff Anderson, bien connu pour son rôle de… Randal dans les Clerks de Kevin Smith. La similitude entre ces deux personnages et un net avantage pour l’acteur qui n’a alors aucun mal à jouer le rôle et à rendre le personnage délicieusement détestable. A cela il faut rajouter une galerie de personnages tous plus barrés les uns que les autres qui font tout le sel du jeu et amènent à des dialogues complètement surréalistes. Si l‘histoire en elle-même n’est pas des plus palpitantes, du moins pour le début du jeu, avec cette sombre histoire d’altération du continuum espace-temps et de bague mystique qui suscite la convoitise de tous, les dialogues bourrés d’humour noir et de cynisme et les références à la culture geek qui foisonnent font le boulot. On se demande par contre si tout cet amas de références n’est pas là uniquement dans le but d’amadouer le geek en rut, puisque scénaristiquement parlant, elles n’amènent à rien.
Techniquement, le jeu s’en sort plutôt bien avec son look cartoon qui rappellera sans doute à certains le style de Family Guy. J’ai pourtant eu à faire avec quelques bugs assez déstabilisant me permettant d’échapper à une énigme, mais étant donné que pour le jeu elle n’a pas été résolue, j’ai été vouée à errer sans savoir quoi faire avant de comprendre que j’avais manqué quelque chose.
Randal’s Monday a toutes les chances de devenir un bon jeu et ce malgré sa difficulté excessive. Il plaira sans nul doute aux fans des point’n click à l’ancienne ainsi qu’à ceux de Clerks. Un titre à surveiller de près !
3 Comments
Kyra
21 Oct 2014 6:14Randal a l’air d’un homme bien =D
Mamac
05 Août 2017 2:26Connaîtrais-tu un jeu similaire à Randal’s Monday ? Un point’n’click avec une bonne durée de vie ?