S’il y a quelque chose de très addictif dans la vie, c’est bien la bouffe. La toute nouvelle chronique Kissmygeekienne lui étant dévouée ne fait qu’apporter de l’eau à mon moulin d’ailleurs ! Oui, la bouffe et non la nourriture, car si vous vous nourrissez aussi sainement que moi, on ne peut décemment pas donner le même nom à un délicieux poulet teriyaki cuisiné avec passion, patience et amour qu’à un burger lambda aussi abondamment fourré de fromage et de bacon (Gaaaahhh le bacon !) soit-il. Qui plus est, lorsqu’il est cuisiné avec lenteur, nonchalance et sauce aux glaviots.
Au-delà d’être un plaisir, il est vrai que le caractère vital de l’ingurgitation alimentaire lui confère tout de suite une importance accrue. Malgré tout, il arrive que notre maigre cervelle soit accaparée par d’autres considérations hautement plus importantes que manger, boire de l’alcool ou explorer des sites porno-trash des seventies. Une de ces considérations est le jeu vidéo. Heureusement qu’on respire par réflexe, je vous le dis !
Je vous l’accorde, c’est un peu extrémiste. Mais vous commencez à connaître ma propension à en mettre pleine la vue. Certains plus que d’autres d’ailleurs 😉 Et vous ne vous en étonnerez donc plus guère. Moi le premier, je ne peux nier qu’il m’est arrivé à de nombreuses reprises d’esquiver un repas, captivé par cet objet vidéoludique, enchaînant les scènes d’anthologie. Qui a dit God of War 3 ? Mais nous n’avons pas tous la force de caractère de cette jeune écervelée bridée, et à un moment l’estomac vainc. Quoi qu’il arrive. Alors s’offre à nos gouffres digestifs un panel assez varié pour combler ce vide stomacal de la meilleure des manières qui soit. Etat des lieux des divers QTE comestibles envisageables !
Carré
Malgré un choix cornélien, une évidence s’impose. Un endroit où l’on se rend parfois plusieurs fois par semaine avec une certaine retenue à chaque intrusion. Mais on aura tôt fait de faire taire cette petite voix. C’est tellement difficile de résister à tant de gras et de sucre servis vite pour une ingestion qui ne l’est pas moins. Au diable la raison ! Donnez-moi ma junk food !
Qui peut décemment résister à ces sandwichs chauds viandés, fromagés et saucés, accompagnés de dégoulinants sticks de patate et d’un soda dont les bulles sont portées disparues ? Qui pour lutter contre cette grande tarte à base de sauce tomate et de tout ce qui peut vous passer par le crâne du moment qu’il y a beaucoup de fromage dessus ? Qui pour résister à l’envahisseur nippon, son poisson cru et ses petites brochettes fondantes ? Certainement pas moi !
Triangle
Vous aurez astucieusement remarqué un inconvénient majeur à la précédente proposition : l’attente ! C’est typiquement le genre d’argument qui peut être rédhibitoire au moment crucial de la décision de se repaître. Il y a un moyen pour remédier à cela. Le placard !
Évidemment cela demande certaines précautions prises de longue haleine. Parfois plusieurs journées en amont. Journées lors desquelles vous aurez pris sur vous pour aller….mon Dieu, je ne peux pas….pour aller…faire des courses. Oui, l’enfer des supermarchés ! Résister à l’attraction du fauteuil. Lutter contre les 10° de ce délicieux mois de mai. Et braver la pluie, le vent et tous ces gens normaux ou étranges, je ne sais jamais comment on dit, que l’on peut croiser.
Si vous avez réalisé cette prouesse, aucune inquiétude à avoir. Il vous suffira simplement de vous munir d’une cuillère ayant servie il y a moins d’une semaine ainsi que de votre pot de pâte à tartiner favorite. Trempez l’instrument dans le pot que vous aurez pris soin d’ouvrir quelques instants auparavant. Attention, cette étape est importante ! Enfournez l’ustensile recouvert de substance marron dans votre hangar buccal et ingurgitez. Réitérez l’opération tant que le pot n’est pas vide. Pensez à vous hydrater.
Je ne saurai que trop vous conseiller de faire confiance à cette marque proposant du « bonheur à tartiner » et non à Jean-Guy, le gérant scatophile sexagénaire de « La caverne des plaisirs », votre supérette du coin, qui essaye de vous refourguer « un produit régional ».
Rond
Là vous êtes vraiment limite raisonnable. Si on exclut le fait que toutes ces belles intentions vont rapidement tourner à l’apocalypse culinaire. Pas de champignon atomique, mais celui que vous essayerez tant bien que mal de cuisiner paraîtra tout droit récolté sur l’un des coffrages fissurés de la capitale mutagène du monde : Tchernobyl.
Encore une fois, vous aurez bravé d’avance les affres des grandes surfaces pour un reload salvateur de vos compartiments à rationnement. Et vous voilà, manette en main, un creux dans le bide aussi vaste que les films de Marc Dacascos sont affligeants (big up à China Strike Force de lundi et à ADN, le Prédator tchétchène).
Bref, vous vous lancez dans une mission que vous ne soupçonniez pas si ardue : Faire un steak-pâtes, vous qui avez laminé Ikaruga d’une main, l’autre étant occupée à troller sur KMG. Faire à manger (presque) pour de vrai ! C’est la que tout dérape.
Lançant les premiers préparatifs, vous disposez ensuite de quelques menues minutes durant lesquelles vous replongez allègrement devant votre écran. Puis viens cet instant d’absorption. Un de ces instants qui vous fait reporter le soulagement de votre vessie ou qui vous invite à sauter un repas…Une fois le contrôleur agrippé, le temps ne comptera plus. Il existe à peine. Et c’est cette suave odeur de carbone chatouillant vos narines qui vous ramènera à la dure réalité. Tous vos beaux efforts partent dans la fumée émanant du résidu noir, anciennement steak de son état, en fond de poêle. Voilà un triste destin pour cette ancienne vache et pour votre estomac. Game Over.
Croix
Vous vous élevez mentalement! La nourriture physique très peu pour moi. Laissez-moi gaver cet esprit de cette manne spirituelle et ses grands coups de shotgun, de Ceste de Némée et autres invocations dévastatrices ! J’en connais qui ont tenu quarante jours dans le désert, complètement démunis sans sourciller. C’était peut-être un peu le fils de Dieu, mais moi j’ai encore quelques bières au frais, un de ces délectables paquets de biscuit apéritif entamé et vieux d’à peine 12 semaines. Et en dernier recours je peux toujours faire « carré »!
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=YjA_YUY4ju8[/youtube]
Pause !
Et si on prenait le temps de bien faire les choses ? Nous sommes tout à fait d’accord sur le fait que préparer à manger correctement mérite du temps et un peu d’investissement personnel. Comme vous n’avez pas vraiment la trogne du Cyril Lignac de nos contrées virtuelles, vous devez trouver ça tout aussi contraignant que moi.
Mais rappelez-vous ! Souvenez-vous de cette carbonnade flamande faite de vos mains, meilleure que l’hydromel de tous les dieux de la création. Remémorez-vous ces brochettes marinées dont seul le cerveau maternel a le secret. Ravivez la flamme oubliée de cette tartiflette un soir à flan d’alpages.
Lâchez un instant la QTEbox. Ces moments seront mille fois récompensés. Foi de gueulard !
6 Comments
On-Arap
12 Mai 2010 10:27J’suis adepte du combot : Rond + Triangle = Le plat tout prêt a foutre 2 minutes au micro-onde !
Je mange chaud/pas trop mal, et je ne lâche la manette que le temps de foutre le dit plat au micro-onde, je la reprend, et je la relâche 2 minutes après !
Irvin
12 Mai 2010 11:56Jeu de stratégie tour par tour type « Civilization » + Propension à la stratégie et aux prévisions + Incapacité totale à absorber de la « nourriture » type kraft dinner et autres repas tout fait / Pas de téléphone / Aucun budget alloué à la nourriture à commander + Talent minimal = Temps de surveillance disponible + Cuisiner pour 3 quant on est seul pour avoir des restes + Envie de manger sainement + Trop la classe = Bon appétit, petit être en santé.
Plus sérieusement, c’est plus une histoire de grosse flemme et de créativité culinaire proche du 0 absolu que le manque de temps pour ceux qui se gavent de merde au lieu de manger correctement.
Se faire une salade composée (fromage+jambon+salade+tomates+vinaigrette+carottes+tout ce qu’on peut trouver sous la main, même les biscuits apéros de la veille en guise de crouton + le reste de riz de l’avant veille, etc) ça ne nécessite presque pas de temps, et encore moins de talent…
On peut trouver en librairie de très bons livres de recettes « pour les nuls » qui prennent un temps misérable à faire, nécessitent peu ou pas de matériel et de moyens.
Un yahourt (ou crème fraiche) + boîte de thon + épices que vous trouvez dans le placard (+ en option un brin de persil ou de fines herbes pour la déco), vous touillez le tout comme un bourrin pendant le temps de chargement, et hop là une rillettes de thon du pauvre pour faire les tartines à côté de votre salade…
Etc etc.
Oujiz
13 Mai 2010 12:38Je crois que je vais écrire un livre de cuisine pour les Geeks 😡
On-Arap
13 Mai 2010 3:22Si tu veux de l’aide Oujiz, j’exele dans l’oeuf’ minute, le gateau au chocolat 2minutes, et autre met fait en moins de 3 minutes avec comme outil principal « le micro-onde »
(j’ai d’ailleurs un outil nerd-food qui mérite un Loading, c’est pour faire des omelettes en boule individuel au micro-onde, j’essayerais de t’faire une démonstration dans un article, après libre a toi de garder ce secret ou de le rendre public.)
Oujiz
13 Mai 2010 11:06@On-Arap – Ca roule 8)
Eskarina
13 Mai 2010 12:57Owiiiiiii mon épisode préféré de Mange mon Geek ! ?
Quel homme de goût, ce Jay…