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[Loading] Gaspode : Monster Hunter (1)



Gaspode nous revient trois mois après son dernier [Loading] pour nous livrer un dossier en deux épisodes sur une saga qu’il affectionne : Monster Hunter ! Licence jusqu’à récemment très peu commercialisée en Europe mais adulée aux pays du soleil levant, elle éclate au grand jour depuis quelques années chez nous et notamment dernièrement grâce à sa sortie sur Wii avec Monster Hunter Tri. Prêts pour un décorticage en règle du quand, pourquoi, comment ?


« Un chasseur sachant chasser sans son chien est un bon chasseur. Par contre, quand il est question de chasser un dragon, un chien est toujours utile pour servir d’appât, je vous l’assure. »
Voici ce que le manuel du chasseur enseigne aux jeunes recrues.

Personnellement je ne pense pas que ce soit la leçon la plus importante. Pour moi se serait plutôt : « Un chasseur qui ne finit pas en kebab pour wyvern ancien est un bon chasseur ». Pour pouvoir se vanter d’avoir tué un Rathalos il faut non seulement le tuer, mais être en vie pour le raconter, et mon premier ne va pas forcément de pair avec mon second.

[Maintenant cliquez ici et laissez la musique vous accompagner pendant votre lecture.]

Je me souviens d’une fois, j’étais parti voler des oeufs de Rathian pour un dragonologue…

Aaaah Monster Hunter, un jeu exigeant qui en a dégoûté plus d’un. Si je suis dans ce [Loading] c’est pour vous parler de la dernière exploitation de la licence en date, Monster Hunter Tri, étonnamment sorti sur Wii. Oujiz vous en a déjà parlé dans le premier KissMyLive de l’Histoire (oui avec un grand « H ») et ça m’a donné envie d’aller plus loin dans le test. C’est simple, MH Tri est un de mes jeux préférés mais aussi une énorme déception. C’est assez paradoxal mais vous allez vite comprendre, du moins je vais vite chercher à me faire comprendre.

Je vous préviens, il a beaucoup à dire sur Monster Hunter et avant de parler du Tri et de le tester je dois présenter la licence, sans ces données supplémentaire mon argumentaire serait nul et non avenu.



Monster Hunter est une des licences de jeu vidéo les plus plébiscitées au pays du Soleil Levant et pourtant elle est presque inconnue en Europe. On compte aujourd’hui neuf versions du jeu et une dixième est annoncée pour la fin de l’année au Japon. Quand on sait que le premier opus est sorti en 2004 ça en fait une série presque surexploitée et pourtant elle se vend toujours aussi bien. A un point qu’elle cumule les records de vente. Je ne vais pas m’attarder là-dessus, l’article sur Wikipedia est très précis.

Pour ceux qui ne connaissent pas voilà un topo du jeu. C’est un Hack and Slash en 3D vue à la troisième personne. Avec ça vous n’êtes pas avancé, parce que HellGate London c’est précisément ça quand on joue une classe Corps à Corps. Le principe de MH c’est que vous incarnez un chasseur qui est envoyé par la Guilde dans un village pour les aider à repousser des monstres.

Il y a deux phases, le repos et les quêtes. Au repos on se prépare, on sauvegarde et on choisit des quêtes. Ces dernières se résument souvent à aller tuer un boss qui va donner des composants en fonction de la bête occise qui va permettre de se faire forger de nouvelles armes et armures plus puissantes qui permettront de tuer des boss plus gros et méchants.

Maintenant que vous êtes scotchés à mon texte vous attendez certainement la suite, ce qui en fait un des jeux les mieux vendus du monde, un jeu qui m’aurait fait acheter une PS3, un logiciel qui me donne envie d’avoir une carte de sécurité sociale en Corée du Sud*. Mais en fait il n’y a rien d’autre à dire sur le système et l’histoire à part que le bestiaire et l’armurerie sont assez énormes, particulièrement dans la version Frontier sur PC, mais comme il faut être japonais ou coréen pour y jouer légalement on fera l’impasse sur celui-ci et on prendra « Freedom Unite » sur PSP comme référence pour nous pauvres non-nippons.

*(Oui, au Pays du Matin Calme, avoir un numéro de sécurité sociale permet de jouer à MH Frontier, le MMO, sans abonnement. Et aussi d’avoir Starcraft II gratos si on est abonné a un MMO, mais ça c’est un autre sujet…)

Alors comment expliquer qu’un simulateur de chasse ait autant de succès ?




Parce qu’il est réaliste ?

Non, on se bat avec des épées qui feraient tomber en pâmoison Cloud et les boss sont pour la plupart des Wyvern (une Wyvern est un pseudo-dragon qui dans la mythologie occidentale est aussi connue sous le nom de Vouivre).

La bonne réponse est : parce qu’il est hardcore.

C’est un jeu d’action où ce n’est pas le personnage qui gagne en expérience et monte en niveau mais le joueur. Ici le hasard n’a que peu d’influence sur le gameplay. Si le coup d’épée touche le monstre ça le blessera. Les facteurs qui feront varier les dégâts (autres que l’arme et l’amure) seront des conditions purement techniques comme l’endroit touché sur le monstre ou même la partie de l’arme qui a tapé. Oubliez la frustration de tous ces RPG où vous voyez clairement votre épée tomber en pleine face du monstre et où un joli « raté » vous dit que ce n’était qu’une illusion. Là on tape pour de vrai et les monstres aussi.

Le jeu est sans concessions, même le premier boss peut abattre un joueur confirmé s’il a le malheur de le sous-estimer. La difficulté est telle que je connais beaucoup de personnes qui ont arrêté de jouer après s’être pris plusieurs raclées du premier vrai boss (le Yan Kutku dans tous les MH sauf le Tri).

Autre point important, il est presque impossible de savoir où en est la bataille contre le monstre. A part celle du joueur, il n’y a pas de barre de vie d’affichée. La seule estimation sûre c’est quand le monstre se met à boiter et à fuir pour dormir, on sait qu’il lui reste moins de 10% de vie, mais c’est tout.




En gros Monster Hunter est un jeu qui ne prend pas les joueurs pour des manchots et rien que ça ça justifie son succès. Et c’est sa difficulté qui est le sel du jeu. Le moindre combat est épique. Quand on rencontre un nouveau monstre il faut étudier ses mouvements, on reste en haleine jusqu’à la fin car on sait que si on se relâche le gros dragon va se faire un plaisir de nous bouffer. Et puis quand on avance dans le jeu et qu’on rencontre une autre fois le pauvre Kutku qu’on a tant décimé, il arrive encore à nous surprendre avec de nouveaux mouvements, un nouveau comportement. Alors quand on croise une version plus imposante du Tigrex qu’on a galéré à tuer une misérable fois, on se fait dans le froc et on prie. Je ne peux pas vous décrire l’exultation de remporter une quête difficile de justesse. (Un boss de monster hunter battu du premier coup est soit : un coup de chance, soit un bug du jeu ; tenez-vous le pour dit !)

L’autre point du système de jeu c’est le craft. A part les armes, armures et objets de base tout se fabrique. Les composants principaux sont des métaux que vous allez devoir miner, des insectes et des poissons à attraper (pendant les quêtes avec les gros monstres) et aussi des morceaux de monstre. Pour avoir ces derniers il va en général tuer le monstre en question et le dépecer (comme le cuir dans WoW). En fonction du monstre, du niveau de la quête et d’un facteur chance vous obtiendrez des composants plus où moins rares. Quand vous terminez une quête de chasse, vous gagnerez aussi des composants, mais pour certaines parties spécifiques il va falloir chasser intelligemment. (Par exemple : un cerveau Gravios ne s’obtient qu’en lui coupant la queue et le meilleur moyen d’avoir un coeur de Monoblos c’est de le faire pleurer.) En plus capturer un monstre permet d’avoir des matériaux supplémentaires, par contre on ne pourra plus le dépecer parce qu’il parait que c’est mal vu d’étriper un pauvre dragon anesthésié.

Là où ça plait aux asiatiques c’est que certains objets sont si rares que vous n’aurez jamais plus de 2% de chance de les looter, et je ne parle pas de compos qui se trouvent sur le chien de la voisine, mais sur des dragons qui font la taille d’une montagne et dont le combat dure au minimum une demi-heure. En plus de ça, pour fabriquer certaines armes ou armures, il faudra parfois tellement de composants que vous devrez chasser une dizaine de fois le même monstre. Alors, avant de partir à la chasse on va chercher à se faire l’arme la plus efficace pour le monstre voulu et on voit qu’il nous faut zigouiller des douzaines de moustiques avec des bombes empoisonnées. Et là, on comprend que Monster Hunter est avant toute chose un jeu de grinder. Le grind est le mode de jeu préféré des asiatiques fan de MMO, ça consiste à tuer sans relâche des milliards de sangliers pour finir la quête de tutoriel du jeu et passer niveau 1, la quête suivante demande de tuer des milliards de phacochères et ainsi de suite.

Un jeu d’action bien foutu, exigeant, avec un contenu très développé et qui demande de faire du grind comme dans les MMO, voilà la recette du plus gros succès de la PSP. En Europe il est également un gros succès et ce depuis ses débuts, il suffit de voir le nombre de forums ou même les chiffres de ventes. Par contre, il n’a pas fait parler de lui autant qu’au Japon. Les clients potentiels connaissaient le jeu et se sont occupés à trouver d’autres joueurs pour profiter du mode en ligne où le nombre de quêtes est au moins trois fois supérieur au mode hors-ligne et où la difficulté y est incomparable.

Voilà la fin du premier épisode sur Monster Hunter. Vous avez pu apercevoir le coeur du jeu, ce qui en fait la réputation et le succès. Tous les épisodes de la série du tout premier sorti sur PS2 au Unite (ou Freedom 2 G au Japon) sur PSP, se sont basés strictement sur les mêmes choses. Le Tri est le premier à apporter vraiment de la nouveauté.


Dans le prochain épisode :

Monster Hunter Tri sera dévoilé ! Des dizaines d’armes dévastatrices !! Des monstres gigantesques !!! Des quêtes en ligne !!!! Et des suprises !!!!!

(Et surtout plus de points d’exclamation.)


Le grain de pixel d’Eskarina :

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