Au sommaire de ce Hors-Série, une mini-série complète centrée sur Steve Rogers par Ed Brubaker et Dale Eaglesham.
Vous le savez, Steve Rogers fut pendant de longues décennies le super soldat Captain America. Tué à la fin de l’évènement Civil War par sa propre fiancée Sharon alors contrôlée par Crâne Rouge, il s’est avéré qu’il était en fait perdu dans le flux temporel (oui, on est comme ça chez Marvel, on ne laisse jamais mourir vraiment ses personnages). Après être revenu dans le présent, il a cédé son costume de Cap’ à Bucky qui avait pris la relève entre temps et est promu chef de la sécurité national par le président. Voilà pour la remise dans le contexte.
La mini-série voit Rogers affronter son passé, que ce soit en tant qu’homme, qu’en tant que Captain America Il est informé par un espion anglais que le sérum du super-soldat a été reproduit et qu’il risque de tomber en de mauvaises mains. Direction Madripoor où Steve va enquêter pour comprendre de quoi il retourne. Les fantômes du passé resurgiront quand il fera la rencontre de Jacob Erskine, petit fils de l’inventeur du sérum d’origine, accompagné de son premier amour, une jeune femme pourtant décédée il y a des années. Steve va devoir se surpasser pour éviter le pire scénario possible : que le sérum se retrouve sur le marché noir et créé des armées de super-soldats à travers le monde.
Brubaker joue énormément sur la carte de la nostalgie. Même si Rogers a abandonné son costume de Cap’, toute l’histoire le ramènera à sa transformation en super-soldat : Erskine, son premier amour et même un super-vilain qu’il a déjà combattu auparavant (d’ailleurs, il faudrait me dire d’où il sort celui-là). Steve semble indissociable de Cap’ et on sent bien que ça va être compliqué pour les auteurs à venir de lui inventer de nouvelles intrigues. Rassurez-vous, il n’y a pas de Nazis, c’est déjà ça. Pour tout vous dire, je n’ai jamais vraiment été un adepte du héros à la bannière étoilée : trop de principes, parfois trop kitsch, histoires redondantes; pourtant j’ai beaucoup apprécié la première partie de cette parution. Le côté infiltration, enquête seul dans un endroit hostile, m’a énormément fait penser à un James Bond et je dois dire que c’est assez bien mené. De plus, même si Steve nous fait part de sa moral à deux dollars à chaque case, on le sent enfin se lâcher. Je ne l’ai rarement vu si violent. Jusqu’à ce qu’on nous balance des flashbacks à tout va nous rappelant que son enfance a été difficile, à quel point il a été malmené, et blablabla et blablabla. Rajoutez à ça un vilain absolument pas charismatique et vous obtenez un cocktail sans goût. C’est plat, ennuyeux et le dénouement final est visible à trois kilomètres. On a vraiment vu Brubaker en meilleure forme.
Il faudrait vraiment que les auteurs détachent Steve Rogers de Captain America, qu’ils le fassent avancer plutôt que de le faire ressasser le passé. Il y a pourtant tant à faire ! Cette mini-série ravira les fans du personnages par ses multiples références, les autres vous pouvez passer votre chemin, cette lecture étant parfaitement dispensable.