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[ITW] Bruno Cathala : l’interview confinement

Portrait de Bruno Cathala

Bruno Cathala est l’un des auteurs de jeux de société les plus prolifique de France. Du haut de ses 120 créations, jeux et extension comprises, il y a fort à parier que si vous vous êtes penché sur le petit monde des jeux modernes, vous ayez croisé son nom au détour de plusieurs boîtes. Sévissant sur le secteur depuis plus de quinze ans, on ne compte plus les récompenses que ses jeux ont pu rafler. Si on ne devait en citer qu’une, cela serait certainement le très prestigieux Spiel des Jahres remporté par Kingdomino en 2017.

En cette période très particulière de confinement, on s’est demandé comment cela se passait pour lui, à quel point il pouvait être impacté par la situation, ainsi que les éventuelles craintes qu’il pouvait avoir pour le marché du jeu de société. On est donc allé lui poser directement nos questions le temps d’une interview fleuve, l’occasion pour nous de revenir aussi sur ses jeux disponibles en print & play depuis quelques semaines, et même d’en apprendre plus sur le prochain devant sortir.

 

Interview réalisée le lundi 20 avril 2020. Crédit photo Julien Gilles.

 

  • Kiss My Geek : Bonjour Bruno Cathala, merci de bien vouloir répondre à nos question. On pourrait croire qu’un auteur de jeu indépendant, travaillant à domicile, ne doit pas être trop impacté au jour le jour par le confinement. C’est vraiment le cas ?

Bruno Cathala : Effectivement, mon chemin de travail va de ma chambre à mon bureau. On pourrait dire que je suis confiné depuis 2004. De ce point de vue là, ça ne change pas grand-chose. D’autres choses n’ont pas évolué, comme la façon de concevoir, de créer, de faire les premiers fichiers de prototypes etc.

Là où il y a un impact, c’est au niveau du développement et notamment de la phase de tests. Certains auteurs arrivent, à partir d’un proto, à simuler des parties comme s’ils étaient deux, trois ou quatre joueurs. Moi, ça m’emmerde tellement que je ne le fais pas. J’ai besoin de jouer avec d’autres personnes.

J’ai la chance d’être confiné avec ma compagne et sa fille de 10 ans. Quel que soit le prototype que j’ai, je peux faire des playtests à domicile, mais sur cet aspect il me manque mes cercles de testeurs usuels.

 

  • Il me semble que ton fils t’avait apporté son aide par le passé, notamment sur Five Tribes. Est-ce qu’il te permet de pallier l’absence de tes testeurs habituels ?

En fait, j’ai trois cercles de testeurs dont je n’attends pas la même chose.

Le premier cercle se retrouve chaque vendredi soir à Annecy. Ce sont des joueurs qui aiment bien mettre les mains dans le cambouis. Dans ce cercle-là, il y a notamment mon fils. Il fait partie de mes premiers bêta-testeurs et sincèrement, il est vraiment bon. On réfléchit d’ailleurs à faire un jeu ensemble. Puisqu’il vit chez lui, on ne s’est pas revus depuis cinq semaines.

Boîte et plateau de Five Tribes

Le deuxième cercle de testeurs, ce sont des couples d’amis que je vois environ toutes les deux à trois semaines. Ils sont ouverts à la rigolade et au partage d’un bon moment, autour d’un bon vin, d’une bonne bouffe et d’un bon jeu. Cela me permet de voir les réactions d’un public moins impliqué dans le monde du jeu.

Le troisième cercle est beaucoup plus professionnel. Tous les deux mois environ, avec Antoine Bauza, Ludovic Maublanc, Corentin Lebrat ou encore Théo Rivière, on se retrouve à La Cafetière, un lieu créé par Antoine à Valence. C’est une réunion entre amis, mais aussi entre auteurs ou co-auteurs. On y fait tourner des protos entre personnes ayant le recul suffisant pour pousser certaines réflexions plus loin. Là, on sait déjà que nos proto marchent et on entre presque dans une démarche éditoriale.

Avec le confinement, deux de ces cercles sont clos. Heureusement, grâce à Tabletop Simulator, le troisième ne l’est pas. J’ai pu jouer encore récemment à un proto avec Antoine et Ludovic.

 

  • Tu utilisais déjà Tabletop Simulator avant le confinement ?

Non, c’est vraiment une nouveauté pour moi. J’y implémente mes protos et lance de vraies parties à distance avec mes co-auteurs ou mes éditeurs. Je n’avais jamais pris le temps de m’y mettre jusque-là, je n’en avais pas le besoin, mais nécessité fait loi.

tabletop-simulator

C’est un outil qui ne remplacera jamais une rencontre physique, mais qui est bien pratique quand on a l’a pris en main. Même si j’ai l’habitude de travailler à distance avec mes co-auteurs, cela m’aide à garder un lien avec eux, ainsi qu’avec les éditeurs, puisque ni eux ni moi ne pouvons nous déplacer.

 

  • La création de tes jeux peut donc se poursuivre sereinement malgré le confinement ?

J’ai même tendance à être débordé, ma charge de travail actuelle est supérieure à celle que j’ai d’habitude. D’abord, parce que certains des co-auteurs avec qui je travaille ont un vrai métier à côté. Ils ont actuellement plus de temps et sont donc plus demandeurs que d’habitude.

Ensuite, parce que les éditeurs continuent leur activité en télétravail, mais une partie de leur temps a été libéré, notamment celui dédié aux salons et aux présentations. Ils sont donc plus présents sur les développements des projets et les choses avancent un peu plus vite que d’habitude.

Enfin, durant cette période, j’ai réalisé un petit jeu, puis j’ai travaillé sur une extension et là je planche encore sur autre chose. Ce sont des print & play spécifiques, liés à cette période et qui m’amènent un surcroît de travail imprévu, alors que mon emploi du temps était déjà complet.

 

  • Est-ce que la sortie de certains de tes jeux ont été ou seront impactés par la situation actuelle ?

Deux de mes jeux sont directement impactés. Il y a d’abord Mosquito Show, qui devait sortir le vendredi suivant l’annonce du confinement. Tous les cartons étaient en stock, prêts à être envoyés aux boutiques. Heureusement, il est édité chez Flying Games et distribué par Blackrock, des acteurs déjà bien ancrés, des habitués du marché. Des discussions sont en cours et il sortira probablement dès le déconfinement, mais au milieu de nombreux autres projets.

Plateau de jeu de Mosquito Show

Pour le second jeu, la situation est plus délicate. Il s’agit de Magic Fold, un jeu familial d’observation rapidité, où l’on fait des courses de tapis volant en pliant son tapis pour aller plus ou moins loin. C’est un jeu auquel je tiens beaucoup, que j’ai fait avec Yohan Goh, un auteur coréen, et déjà édité depuis deux ans en Corée du Sud. Le jeu va être localisé en France par Offline Editions, dont ce sera le premier jeu, et qui a décidé de se distribuer lui-même. Ils vont donc débouler au milieu de tout le reste, alors que personne ne les connaît. Est-ce qu’à ce moment-là les boutiques vont faire le pari de créer une nouvelle ligne de commande ? J’espère que oui, mais c’est loin d’être sûr. J’ai longtemps travaillé en boutique et je sais à quel point c’est un métier difficile, qui l’est même de plus en plus. Devant la multitude de sorties, les boutiques doivent faire des choix, elles ne peuvent plus tout approvisionner.

Boite coréenne de Magic Fold

Les éditeurs, les distributeurs et les boutiques essaient d’ajuster ensemble les calendriers et il y aura forcément des conséquences. Dragomino, la version enfant de Kingdomino, pourrait ne pas sortir en juin. De même, Agora, la deuxième extension de 7 Wonders Duel, devait sortir pour Essen (ndlr : l’un des plus grands salons de jeux de société au monde). Je ne vois pas comment en octobre un organisateur pourrait prendre le risque de créer un événement rassemblant 180 000 personnes dans des halles fermées. Est-ce que le jeu sortira à cette date qu’Essen se tienne ou non, ce sera à l’éditeur de répondre.

 

  • Distanciation sociale et jeu de société ne semblent pas faire bon ménage. Es-tu inquiet des impacts de la crise sanitaire sur le marché pour l’année à venir ?

Je ne suis pas un prédicateur, mais je pense que les festivals et les manifestations seront impactés de façon sûre et durable. Je n’imagine pas qu’il puisse y avoir de rassemblement en grand nombre avant la fin de l’année. Je pense qu’il faut faire une croix sur ce genre de rapprochement social pour quelques mois encore. On a tous intérêt à ce que tout redémarre bien et personne ne voudra prendre le moindre risque, moi le premier.

Pour le reste, je n’en sais rien du tout. Par contre, tôt ou tard, on va se déconfiner. À ce moment-là, on pourra certainement maintenir un lien social par petits groupes : la famille, les amis. Dans ce cadre, le jeu de société a toute sa place. Cet été, on ne va probablement pas partir en vacances très loin, ou on se retrouvera en famille. Le budget voyage va se reporter en partie sur les économies – beaucoup en auront besoin – ainsi que sur des loisirs de moindre coût. Si les cinémas restent fermés, le jeu de société aura sa place.

Et quand bien même on serait encore confinés pendant longtemps, le jeu de société en ligne est en train d’exploser ! Par exemple, sur Board Game Arena les pics de joueurs connectés en simultanés sont passés de 3000 à 20000 personnes. Jouer est un besoin !

boardgame-arena-logo

Par contre, pour les petites structures qui avaient déjà le couteau sous la gorge, cela va être compliqué. Je ne le souhaite à personne, mais certains mettront sans doute mettre la clef sous la porte, qu’il s’agisse d’éditeurs si leur prochain jeu ne marche pas, ou de boutiques. Les stocks coûtent horriblement cher. Si tu ne proposes pas la vente en ligne, si tu ne peux pas écouler tes stocks, c’est une hémorragie. 

Enfin, à titre plus personnel, je suis payé en royalties et donc de façon périodique. Fin juillet et fin janvier, je pourrai vraiment en mesurer les conséquences. Avant cela, c’est du vent, tout n’est que supposition. Je ne suis ni inquiet ni optimiste. J’ai le sentiment que les choses vont se compenser d’une façon ou d’une autre. En 2008, au moment de la crise financière, le marché du jeu avait plutôt rebondi. Est-ce que cela sera encore le cas ? Impossible à dire.

 

  • Depuis le début du confinement, beaucoup d’éditeurs proposent des versions print & play de leurs jeux et parfois même de jeux inédits. Selon toi, il s’agit d’un élan de générosité ou bien y-a-t-il d’autres enjeux ?

Je pense que c’est à la fois un mélange de vraie sincérité et de communication. Cela répond à un besoin réel d’échanger et de se retrouver pendant qu’on est tous enfermés. Cela permet aussi aux éditeurs de ne pas trop se faire oublier, de faire essayer des choses qui pourraient donner lieu à un achat quand tout repartira. C’est sans doute normal que chacun essaye de tirer son épingle du jeu durant cette période.

 

  • Est-ce que tu as pu essayer certains de ces print & play ?

Je joue quasiment tous les jours, mais vu le nombre de projets sur lesquels je travaille et le nombre de tests dont j’ai besoin, 90% des parties que je fais sont sur mes jeux, confinement ou non. En cinq semaines de confinement, sur une centaine de parties, les seuls jeux qui ne sont pas de moi et auxquels j’ai joué sont Wingspan, le temps de deux parties, et Unlock dont on fait une partie tous les dimanches.

Évidemment je vois passer des choses, je suis curieux de ce que les autres font, je lis des règles, je regarde des vidéos, mais dans la grande majorité des cas je ne joue pas aux autres jeux. Ce n’est pas par snobisme, ni pour éviter de me faire influencer, ça je n’y crois absolument pas. C’est tout simplement parce que je n’ai pas le temps. Si en plus il faut que je me fabrique le jeu, c’est encore moins envisageable. En plus, j’essaye d’économiser mes cartouches d’encres pour les semaines à venir (rire).

 

  • Quelques jours après le début du confinement, tu sortais PQltistes, un print & play sortant à la fois de nulle part et à point nommé. Tu peux revenir sur sa genèse ?

L’idée de PQltistes part de Franck Drevon, un illustrateur lyonnais que je connais bien. Le lendemain du confinement, en voyant la folie dans les magasins, il me propose de faire un jeu sur le PQ. Sur le moment, je lui ai dit ne pas avoir le temps, mais quand tu es auteur tu as toujours des trucs dans un coin de la tête dont tu ne sais pas quoi faire. Une heure après, je me suis rendu compte que j’avais le mécanisme pour ça. Je l’ai rappelé en lui disant « En fait, j’ai le jeu ! ». J’ai fait le proto en trois coups de cuillère à pot, on a fait le playtest à midi avec ma compagne et sa fille qui a voulu enchaîner cinq parties de suite. C’était gagné ! J’ai un peu affiné, Franck a fait toutes les illustrations et c’était parti.

Cartes de PQltiste

On s’est juste tapé un délire, sans aucune arrière-pensée. Ce jeu n’est pas fait pour être publié et surtout pas sous cette forme-là qui est trop connotée. Si un jour un éditeur veut se pencher dessus, on pourrait l’habiller sur une thématique enfantine, mais ça n’était vraiment pas du tout l’envie du moment. On voulait plutôt faire une critique sociale, même si le message est très léger. De la même façon, quand j’ai fait TrollLand en 2010, l’idée était de faire un pamphlet satirique sur la politique migratoire de Sarkozy.

Pour en savoir plus sur la genèse de PQltistes
et télécharger le jeu, suivez ce lien.

 

  • A contrario, Kingdomino : La Cour, le second print & play que tu as publié durant le confinement, semble être parti sur des bases plus sérieuses non ?

La Cour est une extension pour Kingdomino que j’ai réalisé l’été dernier. Depuis je ne joue plus sans ! Comme toujours, j’ai fait un jeu auquel j’avais envie de jouer, sans que personne ne me le demande. Je l’ai ensuite proposé à Blue Orange, mon éditeur, mais qui n’a pas eu le coup de cœur.

En début d’année, comme j’étais persuadé du bien-fondé de cette extension et que je voulais la partager, j’ai émis l’idée de l’offrir en cadeau aux joueurs, pour fêter le million d’exemplaires vendus de Kingdomino devant tomber en 2020. L’idée était de remercier les joueurs de nous avoir accompagnés dans de tels volumes, mais en le faisant proprement : gratuit, en print & play, en payant l’illustrateur et moi je ne toucherais rien dessus.

Illlustrations de Kingdomino - La cour

L’idée a fait son chemin et on pensait avoir le temps. Mais puisque les gens sont confinés et ont besoin de jouer, autant offrir l’extension maintenant ! L’idée a enthousiasmé tout le monde et toutes les équipes se sont retroussées les manches pour tout faire en une semaine : édition, illustration, PAO etc. Entre la réalisation de la règle, le formatage des PDF, les traductions, les illustrations etc. c’est vraiment un tour de force.

On a tous bossé très dur sur cette extension et on est tous super contents parce que son succès est vraiment spectaculaire. On a eu des milliers de téléchargements, les retours des joueurs sont vraiment bons et il ne se passe pas une journée sans que je ne voie des photos de gens jouant avec.

Pour en savoir plus sur la genèse de Kingdomino : La Cour
et télécharger le jeu, suivez ce lien.

 

  • J’imagine que face à un tel succès, publier La Cour en version physique devient envisageable ?

J’aimerais, mais il n’y a aucune urgence pour le faire. Il serait hors de propos de sortir ça en septembre par exemple. Attention, il ne s’agit que d’idées, mais j’imaginerai une édition physique sous deux formes bien spécifiques.

On pourrait faire ça sous la forme d’un stand-alone : un nouveau Kingdomino complètement rethématisé et comprenant l’extension. De la même façon que l’on a eu Carcassonne, puis des variations comme Carcassonne Safari ou Carcassonne à la Préhistoire. Cela me ferait envie, mais ce n’est pas la solution la plus facile à mettre en œuvre.

L’autre idée serait de publier l’extension dans une édition Deluxe. Le problème de ce genre d’extensions, c’est qu’en la produisant sur les mêmes standards de qualité que Kingdomino, son prix serait quasiment le même que le prix du jeu, ce qui est compliqué à vendre. Par contre, il n’y a plus de problème de prix si on dit « L’extension reste disponible en téléchargement, si vous voulez y jouer, imprimez-la, mais si vous voulez une belle édition pleine de beaux meeples et avec du beau matériel, la voilà ! ». Dans tous les cas, on sait qu’on s’adresse à un public de connaisseurs et qui a peut-être déjà imprimé l’extension, on n’en vendra donc pas 50000. On pourrait en tirer quelques milliers d’exemplaires. Mon envie est plutôt là, après c’est à l’éditeur de décider.

 

  • Kingdomino est ton premier jeu à atteindre le million d’exemplaires vendus ? Tu aurais quelques chiffres pour nous aider à situer ce que cela représente sur ce marché ?

Oui, c’est le premier. Mon second jeu le plus vendu est 7 Wonders Duel, avec environ 750 000 exemplaires, ce qui est déjà un succès monstrueux. Pour te donner une idée, au moins 80% des jeux ne dépasseront jamais les 10 000 ventes sur l’ensemble de leur carrière. Parmi eux, il y en sans doute encore 80% qui pourront atteindre les 5 000 boîtes vendues. D’ailleurs, parmi ceux-là, il y a aussi certains de mes jeux, ce n’est vraiment pas mon nom qui fait vendre.

 

  • Tu évoquais un troisième print & play à venir. On peut en savoir plus ?

Il s’agit d’une version solo de 7 Wonders Duel. Elle est actuellement en cours de validation du côté de l’éditeur (ndlr : Repos Production). Je pense que c’est une exclu.

Boîte et plateau de 7 Wonders Duel

De façon générale, je ne suis pas très fan des versions solos, je n’aime pas jouer seul, à part peut-être à la Réussite. D’une certaine façon, cette version solo de 7 Wonders Duel sera une façon de faire une Réussite. Sans rentrer dans les détails, on se bat contre un adversaire virtuel géré d’une façon que les joueurs n’attendent pas. Avec Antoine Bauza, je pense qu’on a trouvé une astuce pour rendre ça cool. D’ailleurs, on peut déjà trouver sur Internet des versions solos de certains de mes jeux, dont 7 Wonders Duel. Généralement, ce sont des usines à gaz. Ce n’est pas que ça ne marche pas, mais c’est beaucoup trop compliqué pour que j’aie envie d’y jouer. Jouer seul ce n’est déjà pas très drôle, alors si en plus on doit se prendre le chou…

 

  • Depuis le début du confinement, j’ai vu plusieurs joueurs se lancer dans la création de jeux. Certains se lancent dans des projets totalement nouveaux, d’autres essayent justement de créer la version solo d’un jeu. Est-ce que tu aurais un conseil à leur donner ?

Suivez vos envies, c’est la seule façon de faire. Par contre, si tu veux vraiment faire un truc, il ne faut pas faire semblant et s’en donner les moyens, se donner le temps et le faire avec assiduité.

Je suis intimement persuadé que tout joueur passionné est capable de créer son jeu. Tout joueur, s’il s’en donne les moyens, peut faire un jeu totalement digne d’intérêt ! Je ne dis pas qu’il pourra en faire quinze, ni qu’il sera forcément publié, mais je pense vraiment que tout joueur passionné a le recul nécessaire pour créer un jeu qui ne soit pas un pseudo jeu de l’oie ou un pseudo Monopoly. Cela appelle d’ailleurs à la modestie : si tout le monde est capable de le faire, alors ça ne me rend pas exceptionnel.

 


Toute l’équipe de Kiss My Geek remercie chaudement Bruno Cathala pour son temps, sa gentillesse et ses réponses. Vous le retrouverez sur KMG dans les jours qui viennent pour une petite sélection de jeux qui pourraient vous divertir d’ici à la fin du confinement.

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