Exit scream-academy, loft-folies, et les télé-réalités culinaires, où un candidat qui râte sa mayonnaise est au bord du suicide : les vrais rois du petit écran ont la classe internationale & QI à faire pâlir, et pour cause: ce sont des serial-killers !
Les séries télé ont la fâcheuse tendance de marquer des générations, de s’inspirer de leurs temps, et d’être devenues au fil des décennies, de véritables machines-de-guerre / grosses productions de type ABC, HBO et AMC (tant mieux !)
Aujourd’hui on a donc souvent droit à de la série cinématographique avec des épisodes bien ficelés narrativement, assez léchés stylistiquement. Mais souvent (enfin très souvent personnellement) les héros nous ont déçus, soit en perdant de la substance au fil des saisons, et/ou en devenant des anti-héros (des losers, ou des rebelles, voire un peu des deux), alors que les bad guys eux, ont évidemment gagné du terrain dans nos coeurs… (si, si !)
Il y a une constance et une beauté dans l’exercice du Mal, quelque chose qui nous fascine… et les scénaristes l’ont bien compris: avoir un bon vilain, ça force le héros à se surpasser, à montrer que lui aussi a un côté sombre, etc.
Lentement mais surement, au milieu de toutes les séries policières, hospitalières, humoristiques et fantastiques, il est apparu évident qu’un simple vilain (un peu boulet ou grossier/gros bill/voire juste méchant) ça ne ferait pas long feu avec le public (et oui, on n’est pas des pigeons, je vous le rappelle !) ;P
Alors les scénaristes et les maisons de productions se sont dit: autant envoyer le bois, et créer des bad guys stylés, des méchants éduqués, et limite sympathiques aux yeux du public.
Mais le problème avec un vilain de type Tony Soprano (les Sopranos), Sylar (Heroes), Benjamin Linus (Lost), ou T-Bag (Prison Break), c’est que le public est capable de leur trouver des circonstances atténuantes !
Non le vrai tour de force, ce serait de créer des personnages, non seulement pourris jusqu’à l’os à moelle, charismatiques, machiavéliques, plein de ressources, mais surtout, surtout, quelqu’un par qui le public pourrait vraiment se faire avoir, et presque volontairement !
Et oui, il faut se rendre à l’évidence, les tueurs en série c’est un peu le genre de type qu’on aimerait pas croiser à la piscine, ou en allant faire nos courses… et pourtant quelque chose nous fascine en eux, dans les films, les séries.
Et si le tueur en série est ne serait-ce qu’un minimum intelligent et pas une brute de type bouseux sorti d’un mauvais remake de la Colline a des yeux, bein ça le fait: on est captivés. Amis geeks fans de Dexter, vous voyez ce que je veux dire 😉
Alors nous y voilà, chers fans KMG-iens de l’hémoglobine, des scalpels et autres joyeusetés, je vous propose aujourd’hui un petit duo (de tueur en séries) sur canapé: d’un côté un professeur de littérature assez tordu, Joe Carroll dans la série The Following (Fox) et de l’autre, ce cher et distingué Dr Lecter de la série Hannibal (NBC).
Vous allez voir, ils sont sympatoches comme tout !!
THE FOLLOWING: « FUIS-MOI J’TE SUIS, SUIS-MOI J’TE DÉCOUPE EN TRANCHES… »
Le pitch: La série commence quand un serial-killer, Joe Carroll, interné depuis 2003 dans le couloir de la mort, décide de se faire la belle.
C’est là qu’on appelle (non pas Jack Bauer) mais un ex-agent du FBI, Ryan Hardy, responsable de l’internement de Carroll, mais également auteur d’un livre sur la vie et les oeuvres macabres du dangereux criminel.
Mais Hardy ne fait plus partie du FBI depuis l’affaire, et cela se voit: attaqué autant physiquement que psychologiquement par sa lutte contre Carroll, il est aujourd’hui équipé d’un pace-maker, et est passablement alcoolique.
Et si Carroll est resté derrière les barreaux depuis tout ce temps, ce n’est pas en vain, et il sait des choses, et va s’en servir pour provoquer Hardy.
Il veut écrire la plus grande de ses oeuvres, et il veut qu’Hardy en soit le héros, tant le lien qui les unit est bien plus ténu qu’il n’y paraît.
Commencent alors la chasse-poursuite, et la descente dans l’antre de la folie qu’est le cerveau de Carroll, car son plan est plus élaboré qu’une simple et futile évasion, cela va de soi…
The Following, qui en cours sur la chaîne câblée FOX aux USA, a connu un gros démarrage avec plus de 10 millions de téléspectateurs pour sa soirée de lancement, le 21 Janvier dernier. Si le show continue à se maintenir à une moyenne 9 millions d’accros, sur les 15 épisodes prévus, FOX pourrait en faire une des séries phares de cette année 2013.
La recette de son succès actuel (la série entamera son 6ème épisode la semaine prochaine) tient sur deux acteurs solides: d’un côté l’excellent Kevin Bacon (Tremors, Footlose, Sleepers, Mystic River, Hollow-man, X-Men: First Class) dans le rôle de l’ex-inspecteur du FBI Ryan Hardy, et James Purefoy (Rome, Solomon Kane, John Carter) dans le rôle de sa némésis, le tueur lettré Joe Carroll.
Bien entendu suspense et coups tordus sont au rendez-vous à chaque épisode, qui se termine généralement par un « cliffhanger », ça aide pas mal pour que les téléspectateurs suivent de semaine en semaine.
Derrière tout cela se trouve Kevin Williamson, en tant que scénariste et producteur, qui avait déjà un petit faible pour le sanglant (Scream 1,2,4; Souviens-toi l’été dernier, The Faculty, Cursed, Halloween, 20 ans après, Vampire Diaries), mais qui sait aussi faire dans le fleur bleue puisqu’il a été le producteur de la série Dawson de 1998 à 2003 !
Mais vraiment ne vous laissez pas distraire par ce détail, la série emprunte tout ce qu’il faut au genre thriller-psychologique dans ses rebondissements, Bacon et Purefoy y campent de façon très réaliste des personnages complexes et qui ont bien plus en commun que ne le laisse penser le premier abord. Les meurtres, quant à eux, sont justes assez atroces pour ravir les fans d’hémoglobine, mais la pression est là à chaque épisode, et on se laisse prendre par l’intrigue assez facilement.
Bien évidemment pour l’instant, aucune date de diffusion sur le petit-écran français n’a été annoncé, mais on sait déjà que TF1 en a acheté les droits.
D’ici la saint-glin-glin, donc, vous pouvez vous faire une idée en visitant le site officiel, la page Facebook, ou bien en regardant une des bandes annonces promotionnelles de The Following juste ici:
http://youtu.be/6HWQsoaQotE
HANNIBAL: LE VÉRITABLE TOP CHEF, C’EST LUI !
Le pitch:
Will Graham est un profiler très doué, engagé par le FBI, pour pister un tueur en série.
Graham a une façon unique de penser et cela lui donne la capacité étonnante de sympathiser avec tout le monde – même les psychopathes.
Il semble savoir ce qui les motive. Mais même lui a besoin d’aide quand la logique de l’esprit torturé du tueur qu’il poursuit lui échappe. Bloqué dans son enquête, il sollicite l’aide du docteur Lecter, un des plus brillants psychiatres du pays.
Armé de l’expertise aiguisée de cet étrange, mais néanmoins brillant docteur (dont personne ne connaît la véritable identité, hormis les téléspectateurs) Will et lui forment alors un parfait duo contre le crime.
Et rien ne semble pouvoir leur résister, pas même ce tueur en série.
Enfin, si seulement Will savait…
Annoncée en développement depuis 2011 par la chaîne NBC, Hannibal est avant tout le grand projet de Bryan Fuller. Connu pour être un grand fan de SF, et à raison, il travaillé non seulement pour la série Heroes, mais surtout sur 22 épisodes de la série Star Trek (Voyager & Deep Space 9).
C’est à lui qu’on doit des séries décalées comme Pushing Daisies et Dead Like Me. Fuller relève donc un défi en s’attaquant au mythe du Dr Lecter, en s’inspirant plus des livres de Thomas Harris que des films qu’ils ont inspiré.
Bryan Fuller, interrogé par le magazine US, Entertainment Weekly l’an dernier, disait de Lecter:
« L’histoire se déroule avant son incarcération, il joue les paons et est même plutôt joyeux cet Hannibal.
Personne ne sait qui il est vraiment et il apparaît presque sympathique.
Si le public (les téléspectateurs) ne savait pas qui il était à la base, ils n’auraient rien vu venir dans la série !
C’est le principe dus suspense à la Alfred Hitchcock – montrer au spectateur la bombe sous la table et puis le laisser transpirer jusqu’à ce qu’elle fasse boom! Ici, tout le monde sait qui est Hannibal dès le départ et nous n’avons pas à forcer ses traits de méchant. »
Pour incarner le docteur Lecter, c’est Mads Mikkelsen, qui a été choisi. Il interprète à merveille un Hannibal classy et distingué, doté d’un esprit affuté, et qui aime manger de bons petits plats accompagnés d’un chianti.
Le duo Graham / Lecter nous fait déjà saliver et NBC aussi, car la chaîne a commandé une première saison de 13 épisodes à Fuller.
Le pilote sera diffusé le 4 Avril aux USA, et malheureusement, tout comme pour The Following, on n’en sait pas plus sur sa diffusion en France, hormis que cette fois c’est Canal + qui en acquis les droits.
Au printemps, on reviendra vers vous pour vous dire ce que la série a dans le ventre, mais d’ici là, rien ne vaut une petite bande-annonce, qui pour le coup, nous donne bien faim ! 😉
http://youtu.be/t973h4HfNHA
Sources:
– Le site officiel
– La page Facebook
– Bryan Fuller interrogé par Entertainment Weekly
