Killzone 3, c’est un peu « le » blockbuster des FPS en exclusivité sur Playstation 3, sensé mettre en vitrine tout ce que la console next-gen de Sony a dans le ventre. Sorti fin février, presque deux ans jour pour jour après le deuxième volet, il était attendu au tournant par beaucoup de fans et de sceptiques dont je faisais partie. Je ne rappellerai pas toutes les polémiques autour du titre, mais cet opus avait un petit air de « ça passe, ou ça casse ». Voilà mon avis à ce sujet.
Killzone, je n’en avais jamais joué que la démo du 2. Je ne connaissais ainsi ni les ficelles du gameplay, et encore moins celles de l’univers. C’était donc une totale découverte pour moi et il faut voir ce test comme celui d’une noob sur le sujet. Heureusement, les FPS console ça me connaît de mieux en mieux, disons donc que ça compense !
Malgré la présence d’un mode coop’ (attention, l’écran est scindé à la verticale… aoutch) et d’un multijoueur en ligne (basé sur le deathmatch), c’est avant tout sur la campagne solo que j’ai mis la main (à la manette, malgré la compatibilité PSMove). En effet je me suis entichée d’un farouche anti-FPS-consoles, et les modes multi, c’est rarement mon truc. Notez donc toutefois la présence de ces deux modes ; c’est toujours sympas de les proposer aux joueurs et il va sans dire que ça rallonge la durée de vie ! Maintenant que vous savez tout, je peux me lancer.
Killzone 3 est la suite chronologique immédiate du 2. Le jeu commence donc par un petit rappel du final de l’épisode précédent. Ça permet aux confirmés comme à ceux qui découvrent de s’imprégner de l’univers du jeu. Cela frappe dès le départ : l’histoire de fond est sombre et violente et affronte deux grandes forces armées, celle des Helghasts (les nazis de l’espace) à l’ISA (les gentils rebelles). Les premiers ont pris le contrôle d’à peu près tout et comptent bien grapiller les miettes qui leur manque, quitte à mettre l’humanité en danger. C’est là que vous intervenez. Vous incarnez Sev’, un sergent de l’ISA affublé de son acolyte Rico. Et ils ont les boules grave.
Autant dire que le scénario n’a rien d’extraordinaire et que les rivalités entre les différents membres de l’ISA (notamment Rico et son sérieux problème vis à vis de l’autorité le réduisant parfois au rang d’ado-pré-pubère-tête-à-claque) n’apportent pas un grand intérêt au jeu. Dès le départ on sait que le but du jeu va être de buter le méchant capitaliste à la tête de tout ce merdier, et l’histoire se déroule sans véritables surprises. M’enfin reprocher à un FPS de ne pas avoir un scénario de oufzor, c’est comme reprocher à iTunes de ne pas être user friendly. Tout le monde râle, mais au fond ça ne nous empêche pas de prendre du plaisir à l’utilisation.
7 heures. C’est ce qu’il m’a fallu pour finir le jeu de Guerrilla Games en mode Facile. Malgré mon passif en tant que joueuse de FPS console, j’avoue que ce mode que je pensais être pour les naabs était plutôt corsé ! Habituée surtout au gameplay de Gears of War, la plongée dans Killzone 3 m’a un peu déstabilisée au départ.
Très sensible au niveau des commandes, c’est parfois dur d’être précis dans ses tirs et il va vous falloir un petit temps d’adaptation si vous n’êtes pas habitué, au risque de prendre un peu trop de temps à stabiliser votre visée et vous faire canarder. En outre, il ne vous faudra pas faire n’importe quoi aux commandes de Sev’ ; l’utilisation des couverts et des armes appropriées au conflit que vous affronterez sont essentiel. Et c’est une qualité que je n’avais pas rencontrée depuis longtemps dans un FPS. En effet, malgré une artillerie assez limitée, pas question de vous contenter d’une seule arme pour toute la durée du jeu ; il faut vraiment vous adapter à la situation.
Malgré un choix d’armes dont on a vite fait le tour, vous constaterez rapidement que les ennemis sont plus variés qu’il ne le semble. Bien sûr, hors de question de se passer des irremplaçables soldats d’assaut, snipers et autres flammers. Mais ajoutez à cela quelques mini-boss et d’autres beaucoup plus massifs, ainsi que les avant-potes disposant d’armes lourdes pour vous éviter toute impression de lassitude. Petite mention spéciale : l’ennemi par excellence qui m’a bien faite triper est le soldat de corps à corps qui se rue sur vous avec un gros cri de zombie affamé et qu’il vous faut flinguer au plus vite au risque de devoir l’affronter à mains nues en bourrinant sur R3. Bien stressant dans les moments de rush, notamment quand l’IA ne vous laisse pas de répit.
On le sait, le plus grand danger d’un FPS est sa répétitivité. Killzone 3 s’en sort plutôt admirablement de ce côté là en alternant trois phases différentes de jeu ; phase classique (on avance et on tire) / phase d’infiltration (on avance et on tue le plus discrètement possible) / phase motorisée (à bord d’un véhicule, ou autre). C’est ce qui fait la plus grosse force du jeu.
Ce que je retiendrai surtout de Killzone 3 est son aspect fun : les fatalities au corps à corps qui vous permettent de tuer sur le coup un adversaire pris par surprise en lui explosant les orbites à coups de pouces, mais aussi les phases motorisées qui sont un vrai plaisir. Chacune d’entre elles vous met à bord d’une machine différente et à l’artillerie spécifique (ce qui pallie un peu à la pauvreté de l’arsenal en jeu) : jet pack, moto, vaisseau, tank… C’est un vrai plaisir d’être à chaque fois aux manettes d’un véhicule différent, qu’il s’agisse d’une phase de conduite, de tir, ou des deux à la fois !
Enfin, je ne peux pas terminer cette critique sans parler de ce que Killzone a fait de mieux : sa beauté graphique. C’est bôôôô ! Les environnements son variés, et surtout très fouillés, regorgeant de détails donnant une véritable vie à l’ensemble des paysages que vous parcourez. Les FX (notamment les explosions) sont très réussis, et les phases épiques sont des boss mesurant la taille d’un gratte-ciel dévoilent tout le potentiel de la Playstation 3. Seul petit hic : les visages parfois un peu figés des personnages. C’est dommage, parce qu’ils ont beaucoup de charisme !
Côté regrets, on pourrait évoquer la présence parfois handicapante d’un allié à vos côtés, nécessaire à votre progression mais qui préfère prendre son temps plutôt que de vous coller aux basques, vous ralentissant souvent dans les moments scriptés du jeu. Et il y en a beaucoup. L’avantage en ce qui le concerne est son pouvoir de résurrection ; lorsque vous tombez au combat et que votre allié n’est pas trop loin, il peut venir vous relever. Dit comme ça c’est plutôt cool, mais une fois sur deux il est bien trop loin, ou trop occupé à essuyer des tirs, du coup vous mourez comme une pauvre merde dans votre sang et votre vomi sans pouvoir rien faire. Heureusement, la mort dans Killzone 3 n’a rien de trop frustrant ; les points de respawn sont réguliers, et on sent là la volonté grand public des programmeurs. Plus d’une fois j’ai dû recommencer certains passages du jeu (oui oui, malgré le mode Facile) mais jamais je n’ai eu envie de balancer ma manette contre un mur. Chose plutôt courante chez moi 😀
- L’univers très sombre et les personnages charismatiques (Sev’ et Jammer ont la classe, y’a pas à dire),
- C’est beau, très beau,
- Les phases de jeu variées et originales qui apportent un véritable intérêt et beaucoup de fun au titre, atténuant l’éventuelle répétitivité liée à son genre,
- La mise en scène qui rend certains instants totalement épiques, et notamment les combats contre les boss,
- La présence d’un mode coop’ et multijoueurs.
- Un arsenal assez limité,
- Quelques bugs qui viennent gâcher le plaisir de jeu (scripts foirés, hitboxs parfois rageantes),
- Une musique trop discrète (exceptée celle du générique de fin, qui tchue) malgré des doublages français de belle qualité,
- [spoiler] La fin dénuée de véritable boss ; j’attendais depuis le début une vraie confrontation contre le grand méchant du jeu, du coup j’ai été un peu déçue par l’absence de challenge ! [/spoiler]
Au départ dubitative concernant ce titre, force m’a été de constater que Killzone 3 se révèle être un FPS de très belle qualité, tant au niveau du gameplay que de la beauté visuelle. Oui car c’est surtout ce que l’on retiendra du soft de Guerrilla : c’est beau, très, très beau. Y’a pas à dire, on sait nous en mettre plein les mirettes avec des mises en scènes clairement là pour impressionner. Si les moments forts du jeu sont plutôt en dents de scie, on ne peut pas ressortir indemne du combat contre le Mawlr qui nous tient vraiment en haleine. Seul hic, la faible variété en ce qui concerne les armes et les missions. Le but du jeu est de nettoyer / avancer / nettoyer / avancer ; on ne demande pas au joueur de réfléchir. Tout ça risque de donner un semblant de répétitivité chez certains joueurs exigeants. Heureusement, ce défaut est très bien masqué par les phases de jeu variées alternant scènes de shoot classique et balades en jet-pack, en tank, en vaisseau, et en un tas d’autres véhicules imaginatifs et très amusants à prendre en main.
On saluera également la présence d’un mode coop’ et multi que je n’ai pas pu tester mais qui viennent indubitablement étoffer la rejouabilité du soft.
En somme, en tant qu’exclusivité PS3, Killzone 3 est une très bonne alternative à Gears of War si vous ne possédez pas de Xbox, ou que vous attendez le troisième volet d’Epic avec impatience. Certes c’est plus nerveux et moins lourd, mais ça vous promet tout de même de très grands moments d’héroïsme accroché à votre manette ! Je vous laisse avec cette petite vidéo de gameplay qui vous donnera un bel aperçu des possibilités de ce titre à posséder absolument si vous êtes un accroc aux First Person Shooter.
Killzone 3 est une exclusivité PS3 développée par Guerrilla Games. Il est disponible depuis le 23 février 2011 au prix conseillé de 65€, et est compatible PSMove !
1 Comment
pepit0_
11 Mar 2011 2:16Hey hey, très bon test qui reflète bien le jeu je trouve.
Par contre personne la coop en écran splitté verticalement je préfère. 😮
Il me semble d’ailleurs concernant celle-ci que tu as oublié de dire qu’elle n’est disponible que sur du local, la coop online est inexistante.