Si j’ai acheté 41 Euros pour une poignée de psychotropes, c’était avant tout par curiosité. Une curiosité accrue par l’aspect plutôt original de cette bande-dessinée dont le format ne paye pas de mine : un petit cahier spirale comme à l’école.
Ouverte la première page, il fallait reconnaître que le style de Davy Mourier me touche d’assez loin. Le trait est enfantin, et tracé au stylo bille. Mais c’est en feuilletant rapidement que je tombe sous le charme et laisse ma curiosité l’emporter sur les cris d’agonie de ma carte bleue. Mon instinct ne m’aura pas trompée.
En effet, 41 Euros pour une poignée de psychotropes n’a pas d’original que son format. C’est aussi sa mise en page qui le rend particulier, et très agréable à la lecture.
Cette troisième bande dessinée de Davy Mourier éditée par Adalie et Ankama prend la forme d’un journal intime retraçant ses expériences personnelles depuis l’enfance jusqu’à aujourd’hui, et tourne autour de ses névroses et de sa dépression. Alors dit comme ça, certes, ça n’a pas l’air hyyyper fun. Mais ! Comme il l’avoue lui-même, Davy est un « clown triste ».
Ce journal explique de façon très drôle, crue et tendre à la fois, les aléas de sa vie : pourquoi il veut toujours rester un enfant, les douleurs de son premier véritable amour, etc. En somme, 41 Euros pour une poignée de psychotropes n’est pas que le prix des consultations qu’il a eues pendant 3 ans auprès d’un professionnel, c’est aussi une auto-psychanalyse de son auteur.
Ce que j’ai particulièrement aimé dans cette BD, outre la mise en page qui mêle dessins, poèmes, collages, strips (condensé du meilleur de son blog), etc., c’est le côté très « humain » qui s’en dégage. Certains n’apprécieront peut-être pas ce déballage d’intimité. D’autres y verront une façon comme une autre d’exorciser ses souffrances par l’humour, et ainsi de faire profiter d’une catharsis gratuite à son lectorat.
- Le style très particulier du dessin,
- L’humour noir,
- La mise en page,
- La tendresse qui se dégage de cette confession très intime.
- C’est parfois tellement franc et cru que ça en devient presque indécent. Toutefois, c’est en grande partie ce qui provoque la tendresse du lecteur, l’une des grandes qualité de cette bande dessinée,
- Forcément, ça déprime un peu !
Je ne sais pas si tout ce que Davy a mis dans ce livre est vrai, mais ça rappellera forcément des souvenirs à chacun d’entre nous. Malgré la personnalité torturée de l’auteur, l’identification se fait, d’autant plus quand on est un geek. De l’attachement au monde de l’enfance et du (non-)passage douloureux à la vie d’adulte, tout y est.
Au final, le dessin « enfantin » se révèle véritablement talentueux. Davy a certes sa patte à lui, mais une très jolie patte que je n’aurais pas pensé tant apprécier.
J’aimerais tellement dire : à quand la suite ? Mais quand on sait qu’il a fallu près de 4 ans pour accoucher de cette BD, et qu’elle contient ce qu’il y avait certainement de plus cher et de plus intime à celui qui l’a mise sur pied, on se doute qu’il faudra un certain temps avant d’avoir un tome 2 !
Avec un prix très raisonnable de 12€, si vous avez envie de découvrir cette bande dessinée bien à part et son auteur qui ne l’est pas moins, je ne peux que vous inviter à vous procurer 41 Euros pour une poignée de psychotropes. Davy Mourier est une personnalité geeke qui fait partie de notre quotidien : ça a été un véritable plaisir d’avoir un tel ouvrage entre les mains, pour comprendre un peu mieux le personnage, et découvrir la perle de talent qui se cache derrière la maladresse grand-guignolesque de l’animateur TV.
Je vous laisse avec ce petit portrait très intéressant de Davy au sujet de 41 Euros, fait par nos amis de chez Gamerside :
Publié le 27 janvier 2011, 41 Euros pour une poignée de psychotropes de Davy Mourier est disponible dans toutes les librairies pour un prix conseillé de 11,90€.
Image via ActuaBD
3 Comments
Kaiymu
06 Fév 2011 12:17L’originalités a l’air de mise, et ça c’est géniale 🙂
Je suis pas forcèment fan de se style de BD, mais a l’occasion j’irais feuilleter ça, voir acheter pour « tenter l’experience ».
Au delà de ça, c’est marrant et assez impressionnants que Davy prenne autant de rôle et change de « casquette » tout en restant humble et surtout en réussissant à chaque fois qu’il s’y met :).
Bravo à lui.
Julien
06 Fév 2011 11:41Vraiment bonne BD ! Je la conseil à tous. 😉
Tigrette
13 Avr 2011 5:09Le résumé est parfait 🙂
Le livre/BD est surprenant! Lu d’une traite le soir du TGS, je l’ai relu tranquillou à la maison, et je suis encore scotchée par ce que j’y ai vu et lu.
C’est très bon, on voudrait presque que ce soit un gros pavé! (avec un peu d’images quand même ^^)
J’en ai une deuxième en attente, mais il faut absolument que je trouve les autres !
Autant j’ai eu quelques appréhensions au tout début de Nerdz (après est venue l’accoutumance ^^)
Autant là, j’ai accroché de suite ! (J’adore les BD,mais j’aime bien tomber sur des choses différentes des fois)
Très bon travail, bravo Davy!