Jour de deuil pour la rédac’ de Kiss My Geek. Stan Lee, l’un des pères du Comics s’est éteint le 12 Novembre 2018 à l’âge de 95 ans. A cette occasion, la rédaction a décidé de lui rendre hommage en désignant, pour chaque chroniqueur, son super héro made in Stan Lee favori. Certains nous reprocherons surement de cracher sur l’héritage de Jack Kirby ou sur les récentes controverses concernant « Stan the Man ». A ceux là nous répondons « Prout » car ce jour nous souhaitons principalement faire le point sur ce que nous aura apporté cette figure de la pop-culture.
NDLR : Quelqu’un ici a cité le nom de Batman. Il va de soit que cette personne sera privée de raclette pour l’hiver.
Jash : Spider-Man
Alors non, cet hommage ne sera pas pour moi l’occasion d’être original. Spider-Man est surement mon héros de comics préféré et ce pour une raison principale : Spider-Man est le super-héros le plus super-humain de tous. « The Good Neighboor Spider-Man », avatar de Peter Parker, a fait sa première apparition dans le numéro 15 de Amazing Fantasy en 1962. Il fait partie de ces héros accidentels à qui une simple morsure d’araignée aura suffit à changer la vie. Et c’est ça que j’aime le plus chez Spidey, ce coté loser poissard constant.
Peter Parker c’est ce gamin qui se fait humilier à l’école. Peter Parker c’est ce mec qui ne s’arrache les cheveux à force d’histoires amoureuses faites de haut et de bas. Peter Parker c’est cet homme qui ne sait pas comment joindre les deux bouts pour payer son loyer. Bref Peter Parker c’est moi. Et pourtant Peter Parker c’est aussi Spider-Man, le héros qui sauve le monde de la menace Skrull tout en aidant une grand mère à traverser la route.
Enfin Spider-Man c’est aussi ce sale gosse capable de balancer une punchline débile alors qu’il est au bord de la mort. Savoir rire dans la pire des situations, l’apanage des plus grands !
Gizmo : The Incredible Hulk
Stan The Man s’est associé à un autre très grand nom de l’histoire des comics pour créer ce personnage puisque c’est avec Steve Ditko que le géant vert voit le jour en 1962, dans sa propre série solo The Incredible Hulk. Si la parution est vite annulée (après seulement six issues) faute de popularité, Stan Lee refuse d’abandonner son bébé et le fait apparaître dans plusieurs autres séries, jusqu’à ce que Hulk devienne le personnage culte que l’on connaît tous aujourd’hui.
Si Hulk est si populaire, ce n’est pas que parce qu’il est badass (même s’il l’est vraiment beaucoup). C’est que toute cette force brute n’est pas simplement au service du spectacle mais réellement intégrée au personnage, à tel point qu’elle est l’origine même des interrogations les plus intéressantes qui l’entourent. Sorte de rejeton sous stéroïdes de Dr Jekyll et Mr Hyde, Hulk questionne évidemment la perte de contrôle, ainsi que la légitimité de la colère et de la violence. Sa dualité résonne chez le lecteur en donnant littéralement vie à notre part d’ombre. Mais il ne faut pas oublier le volet concernant l’armée et la guerre. Ce n’est pas un hasard si Banner et son alter-ego sont si souvent confrontés à des tanks, des hélicoptères ou même des scientifiques militaires. Le personnage a été beaucoup utilisé pour interroger l’ère nucléaire et la guerre du Vietnam notamment.
Hulk, finalement, c’est un héros beaucoup plus profond et intéressant qu’il n’y paraît, souvent réduit à son aspect « brutasse qui défonce tout ». Il faut dire que, déjà dans ce rôle, le personnage excelle. Alors que vous soyez amateur de bagarre et de force brute ou d’arcs narratifs introspectifs, vous trouverez toujours un chemin vers Hulk.
NoTy : Daredevil
Parmi les héros issus de la fructueuse carrière de Stan Lee, Daredevil a une place toute particulière dans mon coeur. Héros aveugle, il apparaît pour la première fois en 1964 dans le premier volume de la série éponyme. 40 ans et de nombreuses adaptations plus tard, Daredevil est resté l’un des héros les plus sombres de l’univers Marvel.
Daredevil est un personnage qui parle à chacun d’entre nous. Son alter-égo à la vie, Matt Murdock, est avocat. Durant le jour, il combat le crime par la voie légale. La nuit, il cède la place à Daredevil pour combattre le crime resté impuni. Daredevil est ainsi l’extension de Matt Murdock, son bras armé qui punit là où son métier d’avocat ne permet pas de le faire. Le Démon de Hell’s Kitchen est sa propre antithèse : il confronte dans un seul et même personnage la justice et l’injustice, la loi de la cour et la loi de la rue, le juge et le bourreau. Il amène le lecteur à avancer en équilibre sur la fine frontière qui existe entre le juste et l’injuste, à se questionner sur le rôle d’une justice aveugle personnifiée.
Enfin, Daredevil est un héros qui puise sa force dans son handicap : rendu aveugle par des produits radioactifs, ses autres sens se sont développés de manière extraordinaire. Privé de la vision, il observe pourtant le monde d’une façon augmentée. En faisant de sa faiblesse sa plus grande force, Stan Lee a contribué à créer un héros d’une puissance d’inspiration phénoménale.
Eskarina : Scarlet Witch
Il était hors de question que je ne complète pas cette liste avec une héroïne !
Wanda Maximoff, aka Scarlet Witch (la Sorcière Rouge), est un personnage que j’ai découvert dans la cultissime série de comics House of M. Fille de Magnéto, jumelle de Quicksilver, abandonnée enfant par sa mère… Wanda a la haine. D’ailleurs, elle commence sa carrière en tant que super-vilaine, pour plus tard retourner sa veste et rejoindre les Avengers. Héroïne torturée par ses origines, personnage plus profond qu’il n’y semble, je l’ai trouvée détonante par rapport au reste des figures parfois un peu édulcorées qui l’entourent. Une héroïne qui m’a marquée, donc.
Modernisée au cinéma dans les derniers Avengers, elle y est incarnée par Elizabeth Olsen dont j’ai hâte de voir l’évolution au sein du MCU.
Chase : Magneto
Eskarina préfère la Scarlet Witch, moi, je préfère le père. Max Eisenhardt, ou Erik Lehnsherr, plus connu sous le pseudonyme de Magneto est sûrement l’un des vilains de comics les plus connus. Et c’est normal, c’est peut-être celui où la personnalité a été la plus creusée, la plus affinée. Rescapé d’un camp de la mort où il a vu périr sa famille, Erik n’a qu’une seule ambition, éviter à tout prix que la même chose n’arrive aux mutants. Et c’est ce qui le rend si humain. Chacun de ses actes a un objectif qu’on ne peut que comprendre, pas forcément respecter, mais comprendre. C’est cette ambiguïté qui me parle et qui m’interpelle bien plus que l’affolante naïveté de celui qui est à la fois son meilleur ami et meilleur ennemi, Charles Xavier.
Et puis il pète la classe bordel.
2 Comments
benjamin
28 Nov 2018 2:56Salut,
Je n’ai jamais lu un comic sur Thor mais je trouve qu’ils ont réussi, dans les films, à en faire un personnage central et important. J’ai eu peur au début car le personnage est vraiment kitch mais il est maintenant l’un de mes préférés.
Par contre, mon perso que j’adore par dessous tout, c’est : Deadpool ! C’est loin d’être les scenarios les plus intéressants mais c’est sans prise de tête et rigolo. J’ai toute la collection des comics et son univers est vraiment cool.
Eskarina
30 Nov 2018 1:42Salut Benjamin,
On aurait adoré citer Deadpool ! …mais il n’a pas été créé par Stan Lee ^^
Toutefois si c’est un personnage que tu aimes, Chase lui a dédié certains KAPOW sur le site, tu les retrouveras ici -> http://www.kissmygeek.com/?s=deadpool+kapow
N’hésite pas à continuer à nous faire tes retours.
Bonne lecture !