Nous étions invités à l’événement presse de présentation de la toute nouvelle console de Nintendo, la Switch. L’occasion de tester la bête, quelques jeux et de vous donner nos impressions !
C’est au prestigieux Grand Palais à Paris que Nintendo avait organisé son événement, le jour même de sa conférence de présentation de la Switch. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le constructeur japonais avait mis les petits plats dans les grands puisque la console hybride était testable dans toutes les configurations possibles par le biais d’une bonne flopée des jeux prévus pour 2017. Oui, The Legend of Zelda: Breath of the Wild était là, lui aussi. Mais commençons par nous attarder sur la console.
La Nintendo Switch
L’écran
Je dois avouer avoir été surpris en voyant la Switch. Elle s’avère bien plus petite que ce que je pensais. En terme de design, on est bien loin du côté plastique de la Wii U et de son Gamepad. Il y eu là un véritable effort de la part de Nintendo. De ce fait, la Switch paraît plus racée, tout en se distinguant assez des tablettes et autres smartphones dont elle puise son inspiration. L’écran n’est ni trop grand, ni trop petit, et permet une parfaite portabilité et prise en main malgré son étonnante lourdeur. Côté image, l‘écran de la console n’a pas à rougir face à ses concurrents en proposant une définition 720p très propre, nette et bien lumineuse. De même, les couleurs sont très bien retranscrites. En sommes, malgré des traces de doigts proéminentes sur les écrans, la lisibilité du jeu ne s’en est pas retrouvé entachée.
Les performances
Comme d’habitude avec Nintendo, il ne faut pas s’attendre à un gap énorme avec la console précédente. J’ai trouvé les textures bien plus fines que sur Wii U et certains jeux comme Mario Kart 8 Deluxe sont une merveille de beauté. Pour autant, sur les jeux plus gourmands comme Zelda, ne vous attendez pas à une grosse claque. Enfin, ça, c’est sur l’écran de la télé. Dès que l’on passe sur l’écran de la Switch, c’est nettement plus affiné et tous les défauts se retrouvent gommés par la petitesse de l’écran. De là, on peut ressentir le gain de puissance immense comparé à la 3DS. Pouvoir jouer à des jeux en mode nomade avec des graphismes dignes d’une console de salon est désormais possible, et c’est à mon sens l’un des principaux intérêts de la Switch.
Reste désormais la question en suspens de la durée de vie de la batterie qui n’est pas encore super claire. Mais avouons le, même si elle chute à 3h, c’est parfaitement suffisant pour quiconque joue en déplacement.
En somme, la Switch c’est le compromis idéal entre une console de salon et portable puisqu’elle permet aisément de faire tourner les jeux de Nintendo qui ne sont généralement pas très gourmands. En tout cas à l’heure actuelle. Et cela pose forcément la question des jeux des éditeurs tiers qui devront sûrement passer par un downgrade pour sortir leurs jeux à la fois sur Switch et sur PS4 et One. A terme, on se retrouvera indubitablement avec le même abandon qu’a subi la Wii U. Sauf si, bien entendu, ils décident de sortir des exclusivités. Mais soyons sérieux, personne n’y croit vraiment.
Les manettes
C’était le point qui m’intriguait le plus. Les Joy-Cons, c’est le nom des nouvelles manettes, peuvent ainsi se disloquer de l’écran de la Switch pour pouvoir être soit utilisés comme des Wiimotes, soit intégrés à un autre socle pour former une manette standard. En mode manette, je n’ai ressenti aucun réel soucis d’ergonomie malgré la petitesse des boutons. Comme chaque pad, il m’a certes fallu un petit temps d’adaptation, mais rien d’inhabituel n’a été soulevé. De même, en fonction Wiimote, j’ai noté une reconnaissance de mouvement bien fichue, à des années lumières de ce qui se faisait sur Wii. Les vibrations HD quant à elles sont aussi bien foutue, mais n’apporteront aucune révolution réelle dans les possibilités de gameplay.
Par contre, lorsque chaque Joy-Con est utilisé indépendamment, pour jouer à deux notamment, c’est une autre paire de manche. Imaginez une manette de NES plus petite sur laquelle vous devrez à la fois pouvoir atteindre la tranche pour les gâchettes et utiliser un joystick. C’est une véritable horreur, une machine à crampe. Je n’ai à aucun moment réussi à trouver une position adéquate pour mes mains. Là dessus, c’est clairement raté donc.
Par contre, le pad pro lui s’avère être une excellente manette rappelant sans conteste celle de la Xbox 360, grip en plus. Un gage de qualité.
Le « Switch »
Concernant le côté « Switch » justement, c’est à dire de passer à l’écran de la télé à celui de la console, cela fonctionne comme un charme. Il faut 2 à 3 secondes pour que la transition s’effectue de l’écran de la Switch à celui de la télé, et c’est quasi instantané dans l’autre sens. De même, enlever les Joy-Con de leur socle s’avère très facile et rapide. Rien à dire là dessus, Nintendo a bien pensé son projet.
Les jeux
The Legend of Zelda: Breath of the Wild
Clairement l’un des jeux les plus attendus de l’année, le nouveau Zelda s’est laissé découvrir pendant une vingtaine de minutes. Pour ma part, je suis déjà conquis. Il y a là un véritable renouveau en termes de possibilité et de gameplay. Gameplay qui nécessite d’ailleurs quelques minutes d’adaptation pour les habitués. La direction artistique est à tomber, la maniabilité est bonne et quoi que l’on puisse en dire, non cet open world n’est pas vide. On y retrouve de la vie, des animaux qui se baladent, des ennemis qui pop. C’est assez vivant en somme. Je reste donc confiant concernant ce nouvel opus.
En ce qui concerne les performances sur la Switch, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Il y a bien un gap assez perceptible avec la version Wii U mais le jeu reste tout de même assez perfectible techniquement. Les textures bavent assez souvent, l’aliasing est visible sans réellement choquer grâce à la direction artistique adoptée et un clipping assez prononcé fait poper des textures et ennemis à 50 mètres. Là dessus, c’est assez décevant. Pour autant, dès que l’on passe sur l’écran de la Switch la majorité des défauts présentés ici sont absent dû à la petitesse de l’écran.
Mario Kart 8 Deluxe
On pouvait s’attendre à un bête upgrade de la version Wii U, c’est bien plus que cela. Mario Kart 8 Deluxe apporte des nouveautés qui manquaient cruellement à la version originale, le double objet en première position. De nouveaux effets visuels ont été ajoutés ainsi que de nouvelles courses, personnages ainsi qu’un véritable mode battle. La jouabilité s’avère très bonne sur la Switch, beaucoup moins lorsqu’on utilise un Joy-Con. En somme, on y jouera en mode nomade.
Splatoon 2
J’avoue ne pas avoir été un grand joueur du premier opus. Mais du peu que j’ai vu de Splatoon 2, il n’apporte pas grand chose par rapport à son grand frère. Le concept n’a pas changé d’un iota, le plaisir non plus, mais on ne peut s’empêcher de penser que cette version n’est qu’un énorme DLC payant pour la Switch.
1,2, Switch
Assurément le truc le plus bizarre que j’ai pu voir depuis un bout de temps. 1,2,Switch est une sorte de WarioWare vitrine des possibilités des Joy-Con. Le truc c’est que 1- c’est cher pour ce que c’est, 2- complètement stupide. On est loin d’un Wii Sport ou d’un NintendoLand qui eux pouvaient se targuer de pouvoir rassembler et faire découvrir les possibilités de la Wii et de la Wii U. Ici, on trait une vache. Nop, non merci.
Arms
Je pensais voir un jeu de baston à reconnaissance de mouvement bête et méchant, mais Arms était au final une bonne surprise. La reconnaissance de mouvements fonctionne parfaitement bien et, aussi étrange que cela puisse paraître, le jeu s’avère stratégique et le bourrinage ne l’emportera pas. Il faut gérer les esquives, les chopes, les coups spéciaux, c’est assez intéressant.
Sonic Mania
Alors lui, je l’attends de pied ferme. La version jouable proposait de jouer à un remake de Green Hill Zone de la version Megadrive ainsi qu’à un nouveau niveau. Les sensations sont extrêmement bonnes, on retrouve les niveaux alambiqués qui ont fait la fortune du hérisson et oui, on y prend du plaisir. Vivement sa sortie !
Street Fighter II : The Final Challenger
Bête portage de la version HD Remix vendu au prix fort. Pour les fans, et encore.
Conclusion
Suis-je convaincu par la Switch ? Oui, incontestablement. La console possède des atouts indéniables, notamment grâce à sa portabilité, ainsi qu’une multitude de possibilité de jeu. Toutes ne sont pas optimale en termes d’ergonomie, je pense notamment aux Joy-Con pris individuellement, mais chacun devrait pouvoir trouver une expérience de jeu qui lui convient. Et c’est à mon sens la grande force de cette console. Reste à voir dans le futur si Nintendo arrivera à convaincre le grand public (en changeant de plan de communication, hein, par exemple, erm) puisque à mon sens, toutes ces possibilités d’expérience de jeu restent encore floues pour la plupart des gens.