On dit souvent que l’on se souviendra toujours de ses premiers émois. C’est vrai. Et pour moi, c’était avec la Nintendo 64 que mon cœur s’est emballé pour la première fois, que j’ai vécu le grand frisson. Parce que la demoiselle vient de fêter ses 20 ans et que je viens donc de me prendre un coup de vieux de dingue, j’ai décidé de lui rendre un hommage, à ma façon. Je ne ferai pas d’historique, un papier tout bête rempli d’anecdotes, pour cela vous avez Wikipedia. Je vais juste vous raconter mon expérience avec celle qui m’a fait entrer dans le monde du jeu vidéo. Un monde où je ne suis toujours pas sorti.
Parce qu’avant que le Père Noël ne m’apporte cette beauté sous le sapin, ma vie de gamer se résumait à des parties de Pac-Man (comprendre le 1er niveau en boucle) et de Xenon 2 sur l’ordi de mon grand père, quelques courses de bagnole sur l’Amstrad de mes cousins et une immense frustration avec le Tintin au Tibet de mon GameBoy. Rien d’autre. Les consoles de salon, c’était pour moi un luxe que seuls certains pouvaient s’offrir. Je crois même qu’un seul de mes potes d’antan possédait une NES avec Super Mario Bros. C’était évidemment le meilleur pote de toute l’école.
Je me souviens de mon premier contact avec la 64. Elle était exposée dans un Toy’r’Us et Mario 64 était jouable. J’étais resté là, pendant 30 minutes, à regarder d’autres gosses tenter de battre le Roi Bob-Omb. C’était la baffe, le front kick qui te fout KO. Qu’est-ce que c’était beau. Qu’est-ce que c’était fluide. Je n’ai pas bougé, les yeux rivés sur l’écran, même lorsque l’on m’a proposé de prendre la manette. C’était une évidence, je la voulais. Et c’est arrivé quelques semaines plus tard, le matin de Noël 1997. J’ai encore ce sentiment de joie intense ressenti lorsque j’ai ouvert le paquet. Je l’avais. Ne sachant quoi prendre, ma mère s’était tourné vers Mario 64, Diddy Kong Racing et Multi-Racing Championship. Merci maman. Elle avait même eu la bonne idée de prendre 3 manettes. Je n’ai presque pas mangé ce jour là, j’avais mis la main dans l’engrenage. Mes parents ont même du instaurer des règles avec des temps de jeu. Il faut dire que les avertissements sur l’épilepsie avaient fait leur petit effet (bon il s’est avéré que je faisais du somnambulisme depuis ce Noël 1997, mais chut).
Et puis j’ai eu de la chance, je n’ai pas eu à entrer dans la gueguerre entre fanboys. Quelques mois plus tard, mon père faisait l’acquisition d’une PSX pucée. Le rapport avec celle-ci fut différente, je n’avais pas trop le temps d’y jouer, je n’avais que des jeux copiés, mais j’avais compris une chose : les deux consoles sont incomparables et ce qui importait était de trouver son bonheur. Et j’avais trouvé le mien.
Alors bien sûr, je n’étais pas très bon et je me satisfaisais de pas grand chose. Multi-Racing Championship, par exemple, c’était pas la panacée. Tout était en Anglais, je n’y comprenais rien, mais j’y passais des heures (et avec le recul ça donne un chouette jeu d’arcade façon Sega). Nintendo 64, tu m’as appris à être patient, à appréhender des gameplays parfois fort peu conciliant, tu as commencé à forger ma culture vidéoludique. Tu m’as offert des moments cultes, seul sur Banjo-Kazooie ou Rayman 64, et avec les copains sur GoldenEye 007 à regarder leur partie de l’écran pour savoir où ils sont. Mes premiers émois, je te les dois. Tes drôles de manettes sont les premières que j’ai jeté par terre, de rage sur le boss de fin de DKR. Mes premiers jeux achetés avec mes économies, ils étaient pour toi (même si Body Harvest c’était pas l’idée du siècle pour un gamin de 10 ans). Et puis, tu possèdes le meilleur jeu de tous les temps, celui que j’ai mis 8 ans à finir : The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Oui, j’ai mis 8 ans. J’avais 11 ans quand il est sorti et les énigmes du temple de l’eau ont eu raison de moi. J’ai lâché l’affaire pendant un long moment, avant d’y replonger assidûment. Mais c’était à chaque fois la baffe du siècle. A l’époque, petite bourse oblige, je suis passé à côté de la plupart de tes jeux : Perfect Dark, Turok, Super Smash Bros., WaveRacer, F-Zero X, Lylat Wars, ils me faisaient baver, je regardais les cinématiques et les démos en boucle dans mon magasin de jeu vidéo. Même Mario Kart 64, je ne l’ai acquis que bien des années plus tard (mais de toute manière Diddy Kong Racing est meilleur :D).
Tu m’as jamais déçu (à part quand j’ai du acheter l’Expansion Pack pour Donkey Kong 64, hein). Hélas, cette histoire n’a duré qu’un temps. Très vite, 4 ans sont passés et une PS2 est arrivée sous le sapin, pour une nouvelle histoire. Et toi, je t’ai délaissée, tu as fini sous mon lit à prendre poussière. Diantre, j’ai même failli te revendre en brocante. Puis les années ont passé, et tu m’as manqué. J’ai acheté tous ces jeux qui me faisaient de l’œil à l’époque, et j’y ai repris du plaisir. Toi, tes pixels, ton effet brouillard, à l’heure de la HD on s’est retrouvé et c’était bien. Depuis, tu ne quittes plus mon étagère et t’es toujours là pour lancer un Mario Kart quand les potes viennent passer 5 minutes.
Définitivement, tu es celle qui m’a le plus marqué.
Joyeux anniversaire.
1 Comment
groumf
27 Juin 2016 8:15Bel hommage, dans lequel je me retrouve beaucoup (au detail que j ai eu et usé mes doigts sur f-zero – rah ce jeu- et sur lylatwars (sa musique de fin aujourd hui encore, comme celle de cloture de ocarina of time me file encore les petits frissons ressentis jadis)
Zelda j aurai bien séché dessus, si je n avais pas été en compet’ pour le finir avec mon binõme au collège, on faisait meme plus nos devoirs pour pouvoir le finir avant l autre… nous aussi les règles on a du les contourner. En un mois c’etait plié. Mais quel jeux, quel souvenir…
Meme si le bosse de fin de DKR m’a bien ronger, ma nemesis restera l’autre singe, Donkey, je ne l ai jamais terminé, j ai bloqué sur l epreuve de la born d’arcade où il faut rejouer sur le donkey d’arcade avec le Mario, le marteau, les tonneaux et le donky qui monte de plus en plus haut… moche hein ?
Si un jour je le finis, je te ferai signe.