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[Séries] Les comics à l’écran

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Si vous avez vécu dans une grotte ces dernières années (déjà, bienvenue dans le monde moderne et désolé pour le bordel qu’on a mis), vous n’avez peut-être pas remarqué que les comics sont passés de « hobbys d’adultes attardés qui feraient mieux de faire des choses utiles » à « valeur sûre pour faire du fric tellement c’est à la mode ». Si l’impact sur le médium papier est encore limité, on le remarque beaucoup plus sur nos écrans, qu’il s’agisse du grand ou du petit. Or, je me rends compte qu’on a assez peu parlé du versant télévisuel de cette mode sur Kiss My Geek alors je vous propose de faire le point sur les séries actuelles tirées de comic books. Enfilez votre plus belle panoplie en lycra et retournez votre cape pour en faire un plaid, aujourd’hui direction le canapé pour parler télé ! Oh et non aucune des séries de la photo de couverture ne sera évoquée. C’était juste pour satisfaire mon côté nostalgique… Et moqueur.

 

Avant de commencer, je vous préviens que deux séries tirées de comics ne seront pas traitées ici mais que ce n’est pas un oubli. Il s’agit de The Walking Dead et de Fear The Walking Dead. La raison est simple : j’ai arrêté TWD au début de la saison 3 parce que je m’ennuyais et j’ai eu beaucoup de mal à finir la (courte) saison 1 de FTWD parce que c’était encore plus ennuyeux. Fans de The walking Dead, jetez-moi des cailloux, j’ai l’habitude. Par contre, si d’autres séries diffusées actuellement ne sont pas abordées ici, n’hésitez pas à les citer (voire à en faire une critique rapide) dans les commentaires, je suis peut-être passé à côté.

 

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Marvel’s Agents Of S.H.I.E.L.D.

 

Suite au succès de ses différents films, Marvel a décidé de créer une série TV se déroulant dans le même univers mais ne prenant pas comme protagonistes les super-héros de ses franchises les plus connues. C’est comme ça qu’est née Marvel’s Agents of SHIELD qui suit les aventures des agents du SHIELD (d’où le nom de la série, duh) et en particulier l’équipe menée par Phil Coulson, un personnage déjà aperçu dans plusieurs films dont The Avengers dans lequel il mourait, événement qui soudait l’équipe. L’objectif affiché de cette série est de faire le lien entre les films et d’apporter un peu plus d’histoire sans être indispensable pour comprendre l’univers. Ça en fait râler certains mais personnellement, je trouve ça assez malin.

 

Il faut bien avouer que les débuts de la série ont été pour le moins laborieux. Le planning de diffusion des épisodes a fait que toute la première partie de la première saison était assez peu intéressante et que le fil rouge de la série n’évoluait pas des masses… Jusqu’à la sortie de Captain America : The Winter Soldier. Depuis, la série enchaîne les révélations, les moments dramatiques, les situations pleines de suspense et a même fini par plus ou moins s’affranchir de son rôle de faire-valoir pour les films de la firme. Nous sommes à présent dans la 3ème saison de Marvel’s Agents of SHIELD et les téléspectateurs qui ont vaillamment enduré les 10-12 premiers épisodes sont maintenant ravis. C’est presque un sans faute : la réalisation est honorable, le jeu des acteurs est bon, les effets spéciaux sont (pour la plupart) réussis et surtout les scénarios sont intéressants ! Bien évidemment, certains épisodes sont un peu en dessous mais quelle série peut se vanter de ne pas avoir ses moutons noirs ? Reste qu’il faut tout de même avouer quelque chose. Si Marvel’s Agents of SHIELD est évidemment appréciable par des non-initiés (j’ai des amis qui ne lisent jamais de comics et qui suivent assidûment chaque épisode avec beaucoup de plaisir), elle est surtout à recommander à des amateurs de recueils d’histoires dessinées américaines qui se feront un plaisir de théoriser sur les implications de chaque événement montré à l’écran ou simplement évoqué dans les dialogues et qui pousseront des petits cris de joie à chaque révélation d’élément important.

 

En un mot : foncez ! Si vous n’avez pas commencé la série, préparez vous à subir (ou zapper) une dizaine d’épisodes un peu ennuyeux mais vous ne le regretterez pas.

 

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Arrow

 

Si la série précédente est bien installée, elle n’est pas la plus ancienne. Dans la famille des séries « live » (et récentes) de super-héros tirées de comics, DC a tiré le premier avec Arrow en 2012. On y suit les aventures d’Oliver Queen, milliardaire qui réapparaît après avoir disparu pendant 5 ans et qui, la nuit, endosse son costume pour devenir « The Arrow » – un justicier déterminé à nettoyer Star City, la ville dans laquelle il vit, de la corruption et des malfrats en tous genres. Ses aventures sont bien évidemment inspirées des comics Green Arrow dont le nom ne sera en fait prononcé que bien plus tard dans la série (et pour une raison pas trop mal en plus donc bravo à l’équipe).

 

A ses débuts, Arrow voulait clairement reprendre le flambeau de la « touche Nolan » avec son univers – et sa colorimétrie – sombre, ses histoires de conflit intérieur, ses voix déformées et ses acteurs qui cabotinent à mort pour notre plus grand plaisir. Si sa diffusion sur The CW l’a obligée à assez vite se pencher sur des amourettes pas toujours très travaillées, la série contrebalançait notamment avec la très bonne idée de mettre en parallèle ce qu’avait vécu Oliver lors de sa disparition (via des flashbacks) et les événements actuels. Mais le temps n’épargnant personne, cette idée comme le reste de la série ont connu l’usure, si bien que les flashbacks sont de plus en plus forcés et tordus tandis que les scénarios deviennent répétitifs, clichés et finalement usants. Dommage pour une série qui a instauré un univers entier (car l’univers des séries DC est à part de son univers cinématographique contrairement à ce qui se passe chez Marvel). Les combats également ont perdu leur côté grisant au profit d’une répétition ad nauseam des mêmes mouvements qu’on croirait exécutés dans les mêmes décors.

 

Les débuts d’Arrow étaient très enthousiasmants. La deuxième saison renforçait le côté comics irréaliste très agréable et on avait tous hâte – à l’époque – de découvrir la suite des aventures de The Arrow et de ses acolytes. Malheureusement, tout ça a commencé à s’émousser lors de la troisième saison et je dois bien avouer que depuis quelques épisodes (nous sommes dans la saison 4 actuellement), je ne regarde plus la série qu’en faisant la vaisselle. Comme si elle était un vulgaire bruit de fond à l’instar du Grand Journal. Triste.

 

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The Flash

 

Puisqu’on parle de l’univers créé par Arrow, parlons de son premier enfant : The Flash. Après avoir été introduit dans un épisode de sa série parent, Barry Allen a eu droit en 2014 à sa propre série se déroulant à Central City. Quelques épisodes crossover entre les deux séries ont été diffusés pour booster les audiences et le speedster est à présent bien installé dans le paysage audiovisuel. Si vous ne connaissez pas l’histoire, on va résumer en disant qu’après un incident technologique, des humains de la ville de Central City ont été transformés et sont devenus des méta-humains – c’est-à-dire des humains avec des super-pouvoirs. Barry fait partie de ceux-là et a reçu le don de se déplacer aussi vite que l’éclair. Tout comme Oliver Queen dans Arrow, son véritable surnom – The Flash – ne viendra qu’après un certain temps (plus court tout de même). Et tout comme Oliver Queen, il va utiliser son don pour combattre le crime dans sa ville, soutenu par une équipe.

 

The Flash a choisi de prendre le contre-pied d’Arrow en instaurant un ton plus léger, plus « fun », qui lui a permis de rapidement établir sa propre identité. Plus portée sur les exploits technologiques des amis de Barry que sur leurs prouesses physiques, la série se permet au passage d’amener un comic relief efficace en la personne de Cisco Ramon – un des scientifiques dont on vient de parler qui est un cliché ambulant de nerd mais en version sympa plutôt qu’agaçante. The CW oblige, l’accent a également été mis sur les relations amoureuses des personnages mais le tout fonctionne assez bien grâce justement à ce ton léger presque adolescent. Alors attention, ça ne veut pas dire qu’il ne se passe rien de grave et que les méchants ne pensent qu’à voler des camions entiers de jeux vidéo. Il y a évidemment un fil rouge assez sombre sur l’histoire de Barry, la mort de sa mère, la perte de son père accusé du meurtre et sa poursuite du véritable coupable. Mais force est de constater que la série est plus bariolée et engageante que son parent. Ça se voit évidemment à l’image également puisqu’on quitte les parkings et entrepôts désaffectés pour toutes sortes de lieux et qu’on voit donc beaucoup plus de couleurs. Encore une fois, les effets de la série s’émoussent parfois et certains marronniers deviennent vraiment agaçants mais espérons que le showrunner se ressaisisse.

 

La première saison de The Flash est un très bon divertissement qui réussit beaucoup mieux que ce qu’on était en droit d’attendre malgré des effets spéciaux un peu étranges sur le dernier épisode. La saison 2, elle, est beaucoup plus inégale et on espère vraiment qu’elle ne prendra pas le chemin de la série précédente.

 

Oui, ça fait kitsch. Mais qu'est-ce que j'avais envie d'y croire !
Oui, ça fait kitsch. Mais qu’est-ce que j’avais envie d’y croire !

 

Legends of Tomorrow

 

Autre enfant de l’Arrowverse/Dcverse/DCTVerse (appelez ça comme vous voulez), voici l’histoire d’un groupe de héros qui n’en sont pas vraiment : les Legends of Tomorrow. Assemblée par Rip Hunter, un Maitre du Temps qui cherche à empêcher Vandal Savage – un gros méchant – d’avoir la mainmise sur le Monde, l’équipe est composée de personnages déjà aperçus dans les deux séries précédentes. On y retrouvera donc Ray Palmer/Atom – qui possède une armure lui permettant de changer de taille et de tirer des projectiles –, Firestorm – un être de feu qui provient de la combinaison de deux méta-humains –, Hawkgirl – une femme faucon, d’où son nom –, Sara Lance – anciennement Black Canary, une tueuse ultra efficace –, Captain Cold et Heatwave – deux malfrats utilisant des armes de haute technologie joués par les compères de Prison Break. Leurs aventures les amènera à différents points de l’espace et du temps et ma foi sur le papier ça fait super envie.

 

En théorie, on devrait avoir une série ultra décomplexée qui ne se prend pas au sérieux et surtout qui s’éclate à faire des histoires invraisemblables et bourrées d’effets spéciaux. Au début d’ailleurs, on y a cru. Bon ok, ça manquait de moyens mais pourquoi pas. Sauf que là, on en est à l’épisode 9 et on en a déjà marre. C’est mou, c’est idiot, les personnages sont mal écrits et souvent mal interprétés, les scénarios ne sont pas inspirés et se contentent d’empiler des clichés grossiers, sans oublier que les effets spéciaux sont toujours décevants. Ma conscience semi-professionnelle va m’obliger à aller au moins au bout de cette première saison mais je ne vous conseille absolument pas de faire de même. Passez votre chemin.

 

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Supergirl

 

Pour en finir avec cet univers partagé des séries, parlons un peu de Supergirl. Pour ceux qui ne le sauraient pas, Supergirl est en fait la cousine de Superman, une kryptonienne nommée Kara arrivée sur terre après l’Homme d’Acier. La série partait avec un handicap puisque c’est la seule de l’Arrowverse à ne pas être diffusée sur The CW et qu’elle se coupe donc de facto d’une partie de celui-ci. Pourtant, Supergirl se débrouille plutôt bien de son côté. Evidemment, il y a du crossover avec The Flash pour booster encore une fois les audiences mais globalement la petite dernière réussit à créer son propre univers sans l’aide de personne.

 

Bien réalisée, bien rythmée, bien interprétée, Supergirl n’a pas beaucoup de défauts sur lesquels s’appesantir. Bien sûr, les amourettes sont toujours aussi lourdes et on a plus l’impression de voir un Smallville au féminin qu’un concurrent aux autres séries DC mais c’est justement ce qui la démarque et c’est l’intention de départ. Alors je ne vous cache pas que ce n’est pas du tout ma came et que je ne suis pas la série de façon assidue mais je n’ai rien à lui reprocher. C’est bien fait. Simplement pas pour moi. Mon conseil : regardez le premier épisode, il donne le ton. Si vous accrochez, tant mieux !

 

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Agent Carter

 

Puisqu’on parle d’héroïne, retournons du côté de Marvel avec sa série Agent Carter. On y suit les aventures de Peggy Carter, ancien inétrêt amoureux de Captain America pendant la seconde guerre mondiale, alors qu’elle est reléguée aux fonctions de secrétariat au SSR (Strategic Scientific Reserve) – en gros, l’ancêtre du SHIELD. Mais quand Howard Stark – le père de Tony/Iron Man – est accusé de trahison, notre personnage principal se retrouve à prendre les choses en main et à devenir un véritable agent badass.

 

Sur le papier, c’est ultra enthousiasmant : un personnage principal féminin ultra badass, une époque non contemporaine (les années 40), les origines de tout ce qu’on connaît du MCU, des saisons courtes et un personnage principal féminin ultra badass (comment ça je l’ai déjà dit ? Oui ben c’est important). Sauf que… Ben ça ne prend pas vraiment. La réal est correcte, la photo bien travaillée, les acteurs sont globalement convaincants mais je m’ennuie devant. Alors là j’utilise bien le « je » parce que j’ai conscience d’être dans la minorité. La plupart des fans du MCU que je connais adorent cette série. Mais à titre personnel, ça ne fonctionne pas. Entre les scénarios pas très surprenants, les enjeux un peu moisis et le reste, j’ai l’impression de me retrouver devant un one-trick pony qui se contente de me servir le plus possible de « blagues » sur le fait que l’époque était bourrée de machisme. Bon alors là je sais qu’il y en a qui vont dire que c’est ça le problème et que je suis moi-même un macho patati patata. Rien à voir. Simplement la dénonciation d’un fait regrettable ne suffit pas à faire de bons scénarios. A côté de ça c’est plat et mal rythmé (toujours de mon point de vue). Essayez la série, les statistiques disent que vous avez plus de chances d’aimer que de ne pas accrocher mais je ne comprends honnêtement pas le succès d’Agent Carter.

 

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Je sais, c’est la seule photo où le personnage n’est pas à son avantage mais j’aime beaucoup cette image. Et c’est MON article !

 

Daredevil

 

Daredevil est un film de Mark Steven Johnson avec Ben Affleck dans le rôle de Matt Murdock dans lequel… Ah non pardon, on ne parle pas de ce gros étron mais de la série de Netflix. Toujours est-il que Matt Murdock est un avocat aveugle travaillant avec son meilleur ami mais ayant une activité tout autre la nuit tombée : il est justicier. En effet, il a le don de « sentir » les choses et a une ouïe surdéveloppée qui font qu’il peut non seulement entendre un crime se dérouler à distance mais qu’il se bat en plus de façon exceptionnelle malgré sa cécité pour protéger Hell’s Kitchen, son quartier très mal famé de New York.

 

La première saison tourne autour de son affrontement contre le Kingpin joué par un Vincent d’Onofrio en très grande forme. Le Devil fait alors ses premiers pas de justicier, apprend de ses erreurs et inflige de sévères corrections à tous les malfrats de la ville. Son apprentissage sera d’ailleurs symboliquement terminé lorsqu’il recevra son costume iconique à la fin de la saison – jusque là, il portait un costume très simple inspiré de l’arc The Man Without Fear. La saison 2, sortie récemment, questionne ses méthodes et ses croyances en l’opposant au Punisher, autre héros de l’écurie Marvel. Puisque c’est une série Netflix, tous les épisodes sortent simultanément et autant vous dire qu’il est très difficile de ne pas relancer un épisode quand un autre vient de se terminer. La réalisation nerveuse et efficace embrasse à merveille la photographie sombre mais léchée et les chorégraphies très travaillées pour donner un tout ultra addictif. Mais la force de la série est également dans ses scénarios puisqu’ils laissent de la place aux autres personnages. Ainsi, si le personnage de Matt est évidemment le principal, la saison 1 aura plus marqué les esprits par son grand méchant Kingpin qui est assez incroyablement écrit, à tel point qu’on a parfois envie de prendre son parti. De même, la saison 2 laisse une véritable place à Frank Castle qui ne se contente pas ici de simples caméos mais partage vraiment l’affiche avec le personnage titulaire. L’écriture est assez intelligente pour soulever certaines questions et le rythme très bien dosé insuffle juste assez de répit entre deux scènes pour optimiser leur potentiel marquant.

 

Daredevil est la preuve qu’on peut réussir une série mature et violente (mais pas gratuitement) dans un univers de comics. Si j’osais, je vous dirais d’y aller les yeux fermés mais ce serait quand même plus pratique de voir ce qui se passe à l’écran.

 

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♪ Je lui dirai des mots mauves ♫

 

Jessica Jones

 

Après le succès de Daredevil, Marvel et Netflix ont proposé une autre série : Jessica Jones. L’objectif avoué est de finir par sortir une série The Defenders mettant en scène les justiciers de New York. Et pour ce faire, il va falloir introduire tous les personnages dont celle qui va nous intéresser à présent. La série suit une détective privée alcoolique, dépressive et globalement moralement ruinée dotée d’une force surhumaine. Assez vite, on apprend son passé douloureux et en particulier son calvaire aux mains d’un certain Kilgrave, un criminel qui a le pouvoir de forcer les gens à faire tout ce qu’il veut et qu’elle va devoir à nouveau affronter.

 

Plus posée que Daredevil, Jessica Jones suit pourtant peu ou prou les mêmes mécanismes, notamment quand il s’agit de laisser de la place aux autres personnages (dont Luke Cage qui aura bientôt sa propre série) ou de traiter des thèmes matures, sérieux et sombres. Mais cela n’empêche pas la série d’avoir sa propre personnalité et d’éviter justement de n’être qu’un copier-coller. Ici, les affrontements physiques prennent moins d’importance, laissant ainsi le champ au développement des personnages (tous plus intéressants les uns que les autres), des intrigues et surtout aux questionnements existentiels et psychologiques. C’est ce qui fait la vraie force du programme télévisuel. Bien sûr, à l’instar du Kingpin précédemment cité, Kilgrave est un personnage intéressant et admirablement incarné par David Tennant mais c’est surtout la relation torturée entre ce personnage et celui joué par Krysten Ritter qui prend le pas sur tout le reste lors de cette première saison. On n’est pas très loin d’une relation Batman-Joker pour vous donner une petite idée. Mais encore une fois, quasiment tous les personnages de la série ont leur propre intérêt et cette première saison a posé les bases pour un nombre assez incroyable d’arcs narratifs que les fans de comics identifieront rapidement.

 

Si Daredevil prouvait que les séries matures et les comics pouvaient faire bon ménage, Jessica Jones a enfoncé le clou en poussant la logique jusqu’au bout, allant jusqu’à s’affranchir des derniers codes très reconnaissables du traitement comics de son aîné pour donner une série encore plus aboutie. Je ne peux pas vous dire à quel point j’attends la saison 2, ne serait-ce que pour voir sur quel axe l’équipe de la série va se focaliser.

 

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Bon il faut avouer que l’affiche annonçait la couleur…

 

Gotham

 

L’idée de base de la série Gotham est de montrer la ville iconique et son histoire avant l’arrivée de Batman. Faire la part belle au jeune inspecteur Gordon avant qu’il ne devienne commissaire et explorer un pan méconnu de l’un des personnages les plus importants du Batverse – je parle évidemment de la ville – est une idée louable, même enthousiasmante. Puis on nous a annoncé qu’on verrait dans la série beaucoup de méchants connus de l’univers. Ah ? Ouais bon ok ça va forcément bouleverser la chronologie des personnages et donc avoir un impact sur leur psychologie respective mais bon pourquoi pas. Après tout une adaptation n’a pas besoin d’être fidèle à 100 % au matériau d’origine. Voyons donc ce que vaut cette série.

 

Euuuuuuuuuuuuuuuuuh… Pffff… Ouais non mais là non. Tel que vous ne me voyez pas, je me masse le crâne tellement ça me fait mal de repenser à cette série. Et pourtant, je l’ai arrêtée en cours de saison 1 donc forcément ça remonte à quelque temps. Le problème, c’est que rien ne va. Passons sur les personnages ratés et/ou mélangés (pourquoi faire de Cobblepot un sous-Joker doublé d’un abruti ? Pourquoi un Gordon si peu intègre ?), passons sur la ville qui ressemble plus à Chicago qu’à Gotham, passons – en bref – sur tout ce qui fait référence au Batverse et qui est raté (alors que les showrunners passent leur temps à nous jeter au visage des références énormes et dégueulasses). Même si on sort de ce côté adaptation non réussie, on reste avec une série médiocre au rythme mal maîtrisé, à la photo inégale, à la réalisation fainéante et aux scénarios bourrés d’incohérences. Le seul truc qui est à peu près bien fait, c’est le côté tête à claques insupportable du petit Bruce Wayne qui semble assez logique quand on prend en compte son histoire. Mais en dehors de ça, franchement, il vaut mieux éviter la série. On me dit que la barre a été un peu redressée dans la saison 2. C’est possible mais on partait de tellement bas que ça ne suffira pas à rendre la série intéressante.

 

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Powers

 

Je ne vais pas m’attarder sur Powers puisque je vous en avais déjà parlé lors de la diffusion du pilote et que tout ce qui y est écrit est vrai pour la suite de la première saison. En gros, c’est moche mais pas inintéressant et la série a su développer un charme qui lui est propre. En même temps, en partant d’une œuvre de Brian Michael Bendis, c’eût été dommage qu’il en soit autrement. Reste qu’elle ne fera pas partie des séries qui marqueront notre époque et qu’en l’état, je ne peux la conseiller qu’aux curieux. La saison 2 débutera le 31 Mai alors on verra quelle direction prend Powers.

 

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Ceci n’est pas une série… D’écervelés. Mouahahah ! Pardon.

 

iZombie

 

Mais les comics, ce ne sont pas que les super-héros. Ce sont aussi les zombies ! Comment ça The Walking Dead ? Non mais lâchez-moi avec ça, je vous ai dit que je n’en parlerais pas. The CW – encore eux – propose une série de zombies… Pour ceux qui n’aiment pas les séries de zombie. Oui, c’est original. iZombie suite Olivia Moore – ou Liv pour les intimes –, une interne en médecine qui, suite à un incident lors d’une fête sur un bateau, devient un zombie. Heureusement ici les zombies ne perdent pas toute leur humanité mais sont capables de sauver les apparences à condition qu’ils mangent des cerveaux. Sinon, ils deviennent enragés et ressemblent à l’image qu’on connaît habituellement. Mais la vie de zombie a quand même quelques désavantages : d’abord les victimes du virus perdent toute pigmentation et ensuite cette épée de Damoclès qu’on vient d’évoquer. Pour pouvoir se sustenter sans tuer personne, Liv a donc la brillante idée de changer de boulot pour aller travailler à la morgue. En mangeant un cerveau humain, elle s’aperçoit qu’elle récupère une partie de la mémoire de son plat ainsi que des traits de sa personnalité. C’est ainsi qu’elle décide d’aider la police à résoudre les meurtres de ses mets.

 

Oui, iZombie est construite comme une série procédurale avec son enquête de la semaine et un fil rouge en fond. Oui, on s’intéresse aussi pas mal aux histoires de cœur des personnages. Oui, sur la papier on croirait un mix entre Psych, CSI et Rizzoli & Isles. Mais déjà, la série lorgne beaucoup plus du côté de Veronica Mars et surtout l’idée que les zombies s’imprègnent de la personnalité des défunts qu’ils ingèrent permet à l’actrice principale Rose McIver de s’éclater à jouer des rôles toujours différents. Ça apporte une touche rafraîchissante qui fait que chaque épisode est vraiment agréable à regarder parce qu’on sait qu’il va se démarquer des autres au moins par ce biais. Pour le reste, le fil rouge est bien mené, la qualité globale au rendez-vous et au final on ne peut pas demander beaucoup plus que ça. iZombie est simplement une série vraiment sympa à regarder et qui prouve qu’une adaptation n’a pas besoin d’être très proche du matériau de base pour être réussie (oui parce que si vous lisez les comics, vous verrez que c’est quand même bien différent). Pour le moment, tous ceux à qui j’ai conseillé cette série l’ont aimée. A votre tour d’essayer !

 

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Lucifer

 

Je vous avais déjà parlé du pilote de Lucifer en Août dernier et je n’avais pas été très emballé. Mais comme promis je lui ai laissé sa chance et bien m’en a pris puisque c’est maintenant l’une des séries que je regarde chaque semaine avec plaisir. Le personnage d’Amenadiel est un peu raté à mon sens mais ce n’est pas si grave que ça finalement puisqu’on ne le voit pas souvent. Par contre l’alchimie entre Lucifer et Chloe fonctionne vraiment bien et le personnage du diable s’étoffe au fur et à mesure. Malheureusement, certains épisodes sont clairement en dessous (dont le dernier en date avec la petite qui m’insupporte) et certaines scènes fleurent un peu trop les bons sentiments mais globalement c’est plaisant à regarder. J’espère juste qu’on reverra Lucifer en grande forme comme dans le mini-arc concernant ses ailes (je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler mais là l’ange déchu était vraiment super). Et évidement l’acting et la réal sont toujours de qualité donc à moins que vous ne soyez allergique au format procédural, jetez-y au moins un œil.

 

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Je crois qu’ils ont mis plus de budget dans cette affiche que dans les VFX

 

Wynonna Earp

 

Basée sur un comic IDW né dans les années 90, cette série SyFy narre les aventures du personnage éponyme, descendante du fameux Wyatt Earp. Si ce nom ne vous dit rien, dites-vous simplement qu’il s’agit d’un personnage historique extrêmement célèbre aux Etats-Unis, principalement connu pour son jeu de gâchette qui a participé à la bataille d’OK Corral entre autres. D’ailleurs il apparaît dans le tome OK Corral des aventures de Lucky Luke. Mais on s’éloigne du sujet. Wynonna est la première née de sa famille et en tant que telle, elle sait qu’elle a la malédiction des Earp : le jour de son 27e anniversaire, les démons et d’autres créatures reviendront sur Terre et il lui appartiendra de les renvoyer là d’où ils viennent en utilisant le revolver de son aïeul, seule arme efficace contre les forces du mal.

 

Bon alors là on est dans du tout frais puisqu’un seul épisode a été diffusé jusqu’à présent mais on a quand même déjà quelques alertes qui pointent le bout de leur nez. Déjà, si l’histoire du flingue tueur de démons ne vous a pas suffi à faire le rapprochement avec le Colt, je vous le dis tout de go : on pense pas mal aux débuts de Supernatural mais en moins bien. Ok les frères ont été remplacés par des sœurs mais sinon c’est proche, jusqu’à Wynonna elle-même qui semble être un mix foireux entre Dean Winchester et Jessica Jones. Je ne dis pas que c’est du plagiat, surtout que le comic book est sorti un an avant la série Supernatural mais la ressemblance est frappante alors il faut le noter. Et puis bon, avec un scénario un peu basique comme ça, on s’attend surtout à voir de la baston et des effets spéciaux cools. C’est à ce moment là que vous relisez le nom de la chaîne qui diffuse cette série. Oui, SyFy. Je vous laisse imaginer le niveau. C’est simplement affreux. Les têtes coupées ne feraient même pas envie aux accessoiristes des slashers des années 70, les effets numériques sont tellement dégueulasses qu’on dirait que ça bave comme un dessin d’enfant de maternelle et même les effets de montage (comme les ralentis) font cheap. Evidemment, vu que je ne peux pas m’en empêcher, je vais laisser une chance à Wynonna Earp mais à moins que le 2e épisode – diffusé ce week-end – ne fasse des miracles, je pense que vous pouvez directement oublié que cette série existe.

 

L'avenir de la télévision. Enfin les séries dont on parle en dessous hein, pas ce vieux poste.
L’avenir de la télévision. Enfin les séries dont on parle en dessous hein, pas ce vieux poste.

 

Les séries à venir

 

Il y a donc de quoi faire si vous aimez les comics et les séries. Et c’est pas fini ! (Désolé pour la pub que je viens de vous remettre en tête) Tandis que la série Luke Cage a été annoncée pour le 30 septembre sur Netflix, une 2e saison de Jessica Jones est déjà prévue pour 2017 suivie par les séries Iron Fist et The Defenders – la série qui regroupe les personnages précédemment cités ainsi que Daredevil – la même année.

 

Preacher commencera sa diffusion le 22 Mai de cette année sur AMC. Basée sur le comic book du même nom, la série suivra les aventures de Jesse Custer – un homme d’église pas tout à fait comme les autres – et de ses comparses un peu barrés – dont un vampire, rien que ça – dans un monde qui n’a rien à envier à leur étrangeté. Le comics est un petit bijou et la série aura fort à faire si elle veut lui faire honneur.

 

Enfin, Outcast, la nouvelle série basée sur les travaux de Kirkman – créateur de The Walking Deadatterrira sur les écrans américains le 3 Juin sur Cinemax. A priori, la série tournera autour de l’exorcisme, de la possession et des forces surnaturelles en tous genres. Elle devrait également être le nouveau générateur de protestation puisque son épisode pilote a déjà provoqué un tollé lors d’une diffusion en festival à cause d’une scène durant laquelle un enfant est tabassé pendant un exorcisme. A voir…

Et vous, qu’est-ce que vous pensez des séries TV tirées de comics (de façon générale ou au cas par cas) ?

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3 Comments

  • Reply
    Wulfrik
    08 Avr 2016 11:26

    Je valide l’ensemble des critiques en plus 😀 Même si va savoir pourquoi je continu à regarder Gotham. Mais je grogne devant chaque épisode en me demandant comment ils peuvent faire autant de bouillie de l’univers.
    Tout est là mais présenté n’importe comment oO
    Le côté « peu intègre » de Gordon, je me dis que c’est pas impossible – Il est intègre dans le futur, mais son côté sombre (avis perso) et son acceptation de Batman, vient de son propre passée (que l’on voit dans la série) je pense

    • Reply
      Gizmo
      08 Avr 2016 1:02

      Oui, c’est une explication qui se tient. Et puis c’est vrai que pris à part, ça peut être un simple parti-pris, pourquoi pas. Mais c’est l’accumulation de tous ces « petits trucs » qui fait que j’ai arrêté de suivre la série.

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