[Critique] Star Wars : Le Réveil de la Force

Hey bien mes amis, si j’avais cru pouvoir dire ça un jour. J’ai vu un nouveau Star Wars. Au cinéma. Et il était bien. Vraiment. Et si vous voulez savoir pourquoi, il vous suffit de lire les lignes qui suivent. Et promis, c’est sans spoiler.

Et pourtant, la tâche était ardue. Je me souviens lors de l’annonce du rachat de LucasArt par Disney avoir quelque peu grincé des dents. Et puis, l’annonce de JJ Abrams à la réalisation, le retour de l’ancien casting, l’annonce des nouveaux arrivants, les premières images, tout ça m’a redonné confiance. Moi, petit jeunot de 27 ans élevé à l’ordre des Jedi depuis mes 4 ans, j’étais fin prêt pour retourner dans cette galaxie très lointaine. Bon, allez, trêve de mièvrerie, le film.

There’s been an awakening

Bien des années après la chute de l’Empire et la victoire des Rebelles, la galaxie n’est toujours pas en paix. Le First Order mené par le mystérieux Snoke prend de l’ampleur, et la nouvelle République ne compte que sur la Résistance dirigée par Leia Organa pour tenter de le contrer. La clé serait Luke Skywalker, disparu depuis des plombes après avoir échoué dans sa volonté de créer un nouvel ordre Jedi. Pourtant, Poe, le meilleur pilote des résistants aurait réussi à obtenir la carte menant au dernier des Jedi. Oui mais voilà, il est poursuivi par Kylo Ren, jeune « Sith » torturé aux ordres de Snoke fasciné par Vador et son oeuvre. Et… on s’arrêtera là pour ne rien dévoiler de plus.

Côté scénario, Le Réveil de la Force puise dans le déjà-vu. Certains diront hommage, d’autres hurleront au remake caché d’Un nouvel espoir. Mais le fait est qu’on est rarement étonné vis à vis du déroulement des choses. Là dessus, le travail d’Abrams et de Kasdan est assez critiquable. Pour autant, la magie opère. Et très vite. On se retrouve d’entrée en terrain connu. Finis les fonds verts et décors artificiels de la prélogie, ce septième épisode retourne aux origines, avec ces paysages tantôt désertiques, tantôt verdoyants, magnifiés par cette colorimétrie si particulière, ces vaisseaux au design improbables, ces aliens si réels . Comme dirait ce bon vieux Han Solo, on est de retour à la maison.

My father has it, I have it, you have it

Cet épisode 7 pose les bases d’une nouvelle trilogie, c’est un point qu’il ne faut pas oublier. Bien entendu, on aurait aimé avoir des informations sur la situation géopolitique de la galaxie, sur les vraies motivations de ce First Order, sur le rôle de la République qui se fait bien trop discrète. Nous aurons deux autres films pour voir tout cela. Le Réveil de la Force, lui, sert de pilier et intègre une nouvelle génération de personnages. Là dessus, quelle réussite ! A commencer par Rey, jeune orpheline vivant sur la dangereuse planète Jakku, ne se doutant pas du fantastique destin qui lui est réservé. Interprété sublimement par Daisy Ridley, la jeune femme crève l’écran tant par son espièglerie, son intelligence et sa force de caractère. Et dieu que ça fait du bien de voir un véritable personnage féminin au centre de la saga ! Finn, quant à lui, est le reflet du spectateur, se trouvant au milieu d’une épopée nouvelle et trouvant ses motivations au fil du récit. Il en vient même à ajouter une bonne touche d’humour à une saga qui en manquait cruellement (ou du moins, sans être porté par un Jar-Jar abruti).  De l’autre côté du miroir, Kylo Ren surprendra, non pas par sa maîtrise de la Force, mais par sa torture intérieure. Pour la première fois, nous sortons du cadre réellement manichéen de la saga avec l’introduction d’un méchant hésitant, torturé, possédant des faiblesses intérieures. Abrams est retourné aux bases de la saga, à savoir les relations entre les protagonistes, leur évolution, leur périple, leurs doutes, leurs faiblesses. Star Wars 7 est une aventure humaine avant tout.

Et comment ne pas aborder le cas des anciens. Han Solo, toujours en forme, se révélera même être un excellent mentor, guidant les nouveaux venus dans cette histoire qui les dépasse. Leia se retrouve quelque peu en retrait, mais garde tout son charme, sa détermination. Quant à Luke, c’est la classe. Juste la classe.

I will finish what you started

Au delà de cette superbe aventure humaine, Le Réveil de la Force nourrit quelques regrets. A commencer par ce manque flagrant de scène marquant les esprits. Repensons à l’attaque de l’Etoile Noire dans Un Nouvel Espoir, la course de pods dans La Menace Fantôme ou la bataille sur Hoth dans L’Empire Contre Attaque. Eh bien, il n’y a pas réellement de scène de ce calibre. Bien entendu, les scènes d’actions sont savamment orchestrés, la mise en scène est parfaite, la gestion des plan donne lieu à des images magnifiques, mais il manque ce petit quelque chose qui marquera les esprits. La faute sans doute, à cette réutilisation des ficelles des premiers films qui empêche, malgré une justification par le scénario et un véritable plaisir pour les fans, la vraie surprise. Celle-ci viendra des rebondissements que le spectateur attentif verra forcément venir, mais qui laisseront une marque indélébile dans la saga. Autre déception, John Williams ne délivre pas ici une partition mémorable, et ce malgré la réutilisation des thèmes connus. C’est bien dommage.

En Bref

Star Wars 7 est bien un réveil, celui d’une saga culte qui devait se relever après une trilogie maladroite. Abrams réussit ce pari en revenant aux bases, amenant avant tout une aventure humaine, permettant un passage de flambeaux entre l’ancienne génération et la nouvelle que l’on se tarde de revoir. Et ce, hélas, au détriment d’un scénario très convenu, déjà vu, qui n’amènera de surprises qu’à travers les protagonistes eux-mêmes. Oh et puis zut, à quoi bon, on y passe tout de même un excellent moment, sans baisse de rythme, en retournant dans ces paysages qui ont autrefois fait notre bonheur. La suite, vite !

Star Wars : Le Réveil de la Force est réalisé par JJ Abrams avec Harisson Ford (Han Solo), Mark Hamill (Luke Skywalker), Carrie Fisher (Leia Organa), Daisy Ridley (Rey), John Boyega (Finn), Adam Driver (Kylo Ren), Oscar Isaac (Poe), Domnhall Gleeson (Général Hux).