La Patience du Diable est le 19ème roman de Maxime Chattam, sorti en mai 2014 en grand format, aux éditions Albin Michel, puis en petit format chez Pocket, en novembre 2015. Dans ce roman le lecteur retrouve des personnages de La Conjuration primitive, sorti en 2013, bien que les deux romans puissent se lire indépendamment. L’auteur dit d’ailleurs de La Patience du Diable qu’il s’agit d’un « one-shot » qui peut tout à fait se lire sans avoir connaissance des événements de La Conjuration Primitive. Alors le verdict ?
Le résumé de 4ème de couverture
Des gens ordinaires découverts morts… de terreur.
Un go-fast qui transporte bien pire que de la drogue…
Et dans ce qui semble être l’antichambre de l’enfer : un homme retrouvé sauvagement égorgé.
Lieutenant à la section de recherche de Paris, Ludivine Vancker comprend bientôt qu’un fil sanglant relie ces faits divers. Le mal qui ronge le monde, elle le connaît. Elle le côtoie depuis trop longtemps. Alors elle plonge, prête à nager dans l’horreur pour en retrouver la source.
Là-bas, le diable l’attend, patiemment.
Chattam nous balade
L’histoire commence avec une tuerie dans un TGV. A Paris, la gendarmerie est rapidement alertée par une deuxième affaire : un restaurant du 16ème arrondissement a été attaqué, et la liste s’allonge…
Course-poursuite avec des dealers de drogue, découverte d’un trafic jusqu’alors jamais révélé (no spoil), enquêtes sur les antécédents psychiatriques des tueurs suicidaires, les enquêteurs vont s’apercevoir que tout est commandité par un seul homme, un manipulateur qui se ferait passer pour le diable. Le serait-il ? Comment peut-on faire mourir les gens de peur ?
Le duo de gendarmes va devoir trouver l’homme à la source de tous ces événements.
Des retrouvailles avec Ludivine et Segnon
Si vous avez lu La Conjuration primitive vous vous souvenez sûrement que le roman se terminait au terme d’une enquête éprouvante. Dans La Patience du Diable, ce sont ces mêmes personnages, Ludivine et Segnon, que nous retrouvons. Pour ceux qui ignorent leur identité, les deux personnages travaillent ensemble à Paris et sont tous deux membres de la section de recherche (SR) de la gendarmerie de Paris.
Chacun à sa façon survit à ce quotidien sombre et chronophage. Segnon a sa famille, Ludivine a ses moments d’égarement:
« Tu devrais te poser, Lulu, te fixer avec un bon petit mec et faire des gosses. Ça te ferait du bien, tu sais.
Ludivine lâcha un petit rire sec.
– Faut le trouver, le bon petit mec !
Segnon embrassa le monde entier d’un geste ample :
– Me dis pas qu’avec ta jolie gueule et ton cul d’enfer tu ne trouves pas ! ».
Deux enquêteurs radicalement différents mais qui forment un duo complice et attachant. Ce sont autant les personnages que l’intrigue qui m’ont fait adoré La Patience du Diable, ainsi que la variété de lieux où l’enquête nous emmène. On ne s’ennuie pas une seconde en lisant le roman. Un Chattam comme je l’aime, qui nous donne l’impression de regarder un film tant son style est imagé.
En lisant La Patience du Diable j’ai toujours eu le sentiment d’être aux côtés des enquêteurs, d’entendre leur environnement, de sentir les odeurs, de frémir en même temps qu’eux. De douter aussi… Quelle raison logique pourrait expliquer qu’un homme ait le pouvoir de tuer quelqu’un rien qu’en le terrifiant. Un roman tel que j’aimerais en lire plus souvent !