Jeux Vidéo Tests & Critiques 2

[Test] Randal’s Monday

2014-10-17_00002

Développé par Nexus Game Studios, Randal’s Monday est un point’n click bourré d’humour et de références à la culture geek dont la démarche est de proposer un jeu à l’ancienne. Quand Un jour sans fin rencontre Clerks, c’est le cocktail détonant qui ne demande qu’à faire ses preuves. Test.



I got you, babe

Après une petite beuverie dans un bar, Randal se retrouve avec le portefeuille et la bague de fiançailles de son meilleur ami Matt. Le lendemain, avec sa gueule de bois, viré de son job et son propriétaire lui réclamant ses trois mois de loyer en retard, Randal n’a d’autre choix que de vendre l’anneau. Cette simple action est la base de la mésaventure du jeune homme puisqu’il apprend que Matt s’est suicidé et que selon un mystérieux clodo qui le suit un peu partout, la bague était maudite. En fait, Randal est voué à revivre son lundi jour après jour jusqu’à ce qu’il répare ses multiples erreurs. La tâche serait plutôt simple si les événements du précédent lundi ne se répercutaient pas sur le suivant et surtout, si Randal n’en avait pas carrément rien à battre. Dès les premières minutes du jeu, on cerne très vite la personnalité du héros. Cynique, cleptomane, dépravé et surtout doté d’une répartie à toute épreuve, le personnage est une véritable transposition du Randal du film Clerks de Kevin Smith. D’ailleurs, le doublage a été effectué par Jeff Anderson, acteur qui a incarné Randal dans le film. Il n’y a pas de hasard. De Clerks, Nexus Game n’est pas inspiré que de ce personnage (on y retrouve aussi Jay et Silent Bob d’ailleurs) mais aussi de l’ambiance un peu délirante et cocace. Au fil de l’aventure, c’est toute une galerie de personnages tous plus tordus et barrés les uns des autres que vous rencontrerez, du flic borderline qui en fait des caisses au fan de Star Wars déguisé en wookie qui ne sait s’exprimer que par des « broaaaah ».





Mais Randal’s Monday, c’est aussi une véritable déclaration d’amour à la culture geek. C’est bien simple, on en retrouve partout. Mais vraiment partout. Chaque lieu que vous visiterez comportera un objet tout droit sorti d’un jeu vidéo ou un poster d’un film de science fiction. Même les dialogues regorgent de références. Alors pendant les premières heures de jeu, on s’amuse forcément à toutes les déceler, puis au bout d’un moment, on frôle l’indigestion. Imaginez qu’on vous propose un succulent gâteau au chocolat, vous kiffez bien votre race, puis on vous en propose un autre, puis un autre, puis un autre… Arrive inévitablement la crise de foie. C’est un petit peu ce qui se passe avec Randal’s Monday puisqu’au final, on ne retrouve pas vraiment d’univers propre au jeu.


Old school baby

S’il y a bien une chose qui ne peut échapper lorsqu’on lance Randal’s Monday, c’est la volonté de Nexus Game de faire un point’n click à l’ancienne dans la droite lignée de ceux produits par LucasArt dans les années 90. Le gameplay est assez simple. Avec le clic droit de la souris, on interagit avec un élément du décor et avec le clic gauche, Randal observe l’objet. Le but est de ramasser tout un tas d’items placés dans l’environnement qui se retrouveront dans votre inventaire (et pourront se combiner) et qui serviront à démêler les puzzles du jeu. Les puzzles parlons-en. Si au début du jeu ils paraissent un tant soit peu logique, on se retrouve très vite à utiliser la technique du « je clique un peu partout et on verra bien ». Ce qui n’est pas une mince affaire puisqu’il faudra souvent faire des allers retours incessant entre les lieux déjà visités. Oui, les point’n click des années 90 étaient difficiles, mais ils avaient une certaine logique. Ici, ce n’est pas trop le cas même si cela correspond très bien à l’univers décalé du jeu. J’en avais déjà parlé lors de mon aperçu du soft, mais il en découle une énorme frustration et un agacement certain lorsque cela fait 1h que l’on clique n’importe où et que la solution était stupide au possible. Nexus Game a du s’en rendre compte puisque dans cette version finale du jeu, ils ont intégré un système d’aide qui s’avère être plutôt mal foutu. Le principe est simple, à n’importe quel moment vous pouvez ouvrir un onglet aide qui vous donnera la solution. La. Solution. Pourquoi ne pas avoir simplement mis au point un système qui donnera des indices au compte goutte après un certain temps de galère ? Je ne comprends pas. Surtout que demander de l’aide n’entraîne absolument aucune pénalité ingame. Ah si, chaque indice dévoilé tue un chaton. A moins de se livrer corps et âmes à la lutte contre la maltraitance animale, j’ai connu plus pénalisant que la mort d’un chaton virtuel. Au final, cette feature ressemble bien plus à un aveu d’échec ajouté à la dernière minute. 



« Mmh, comment se sortir de ce pétrin ? »


Ca cartoon

Techniquement, le jeu s’en sort pas mal. Les personnages adoptent un style cartoon qui semblent sortir tout droit de Family Guy et les décors sont plutôt bien détaillés. Par contre les animations laissent parfois à désirer et notamment la synchronisation labiale. Mais en général, le jeu est plutôt joli et fluide. On regrette une nouvelle fois qu’il n’ait pas de vraie personnalité. Côté ambiance musicale, on se retrouve avec des titres ambiant teintés de rock et de jazz pas dégueulasses à l’oreille. Et c’est un vrai bon point puisqu’elles tourneront en boucle sans pour autant devenir redondantes.


En bref

Randal’s Monday est un cas particulier. On sent très bien l’envie de Nexus Game de proposer un gameplay à l’ancienne qui renvoie directement aux titres les plus fameux de Lucas Art, mais concrètement, on se retrouve au final avec un jeu inégal sans réelle personnalité à la difficulté mal calibrée. Les adeptes des ambiances barrées à la Clerks y trouveront sûrement leur bonheur, les autres passeront leur chemin.



J’ai aimé

  • l’ambiance à la Clerks
  • Randal
  • l’humour omniprésent
  • l’histoire décalée

J’ai moins aimé

  • l’absence de personnalité du jeu
  • les puzzles compliqués car illogiques
  • le système d’aide, véritable aveu d’échec
Randal’s Monday – Développeur : Nexus Game Studios – PC – 23€

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2 Comments

  • Reply
    Kyra
    14 Nov 2014 11:17

    Il a l’air fun et amusant, pas parfait mais fun !

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