Déjà sorti l’an dernier sur PC, le reboot de Shadow Warrior de Flying Wild Dog vient trancher du démon sur PS4 et Xbox One. L’occasion pour moi de remettre la main sur le jeu dans sa version console pour vous concocter un test qui sent l’hémoglobine.
Des titres FPS marquant des années 90, on se souvient surtout de Duke Nukem et pourtant, il est bon de rappeler que 3D Realms avait aussi accouché d’un petit frère qui délaissait les aliens et les babes pour des démons et un katana. Violent, rapide et sanglant, le titre avait fait son petit effet et ce sont les développeurs de Flying Wild Dog qui ont eu la lourde de tâche de dépoussiérer le mythe. Vous incarnez ici Lo Wang qui contrairement à l’ancienne version, est un tueur à gage téméraire cynique fan de comics qui n’a pas sa langue dans sa poche. Engagé par Zilla pour acheter un katana mythique, il va au final se retrouver dans une histoire de fin du monde, d’invasion de démons, qui ne prendra fin que lorsqu’il aura récupéré les trois fragments de l’arme. Un démon banni du nom de Hoji l’aidera dans sa tâche et croyez moi, lui non plus n’est pas avare en répliques cultes.
Ça va couper chérie
Fidèle à son prédécesseur, Shadow Warrior ne fait pas dans la dentelle. Il est même carrément bourrin. Le principe des niveaux est on ne peut plus simple, à savoir progresser tout en zigouillant des hordes de démons. En somme, le jeu ne réinvente pas la roue. Pourtant il se distingue des autres FPS du genre par la simple présence du katana dont on peu modifier l’angle d’attaque selon les paramètres choisis. L’arme possède deux types d’attaque : une simple et une chargée. Simple à manier, elle sera votre meilleure amie quand il faudra décapiter du démon. Et le meilleur dans tout ça, c’est que c’est ultra grisant de la manier. Bien évidemment, des armes à feu seront très vite à votre disposition, tels qu’un revolver, une mitrailleuse ou une arbalète. Pratique pour shooter à distance, elles sont tout de même moins fun que le katana et surtout plutôt mollassonnes.
A tout cet inventaire s’ajoute un système d’upgrade divisé en plusieurs catégories. Tout d’abord des upgrades liés au katana qui lui ajoutent de la puissance, mais aussi des coups spéciaux. Des sorts, de guérison par exemple, seront aussi déblocables ainsi que des améliorations liées à Wang comme la résistance au feu, son endurance. Libre au joueur de dépenser ses cristaux et points de Ki comme il l’entend. A noter que pour enclencher les attaques spéciales et les sorts, Shadow Warrior n’emploie pas les techniques habituelles puisque cela ressemble plus à une combinaison de jeu de combat. Par exemple, il faudra diriger deux fois le stick à gauche et appuyer sur R2 pour lancer une attaque spéciale. Cette manipulation est aussi faisable via le pavé tactile de la manette de la PS4. Pas forcément simple à gérer au premier abord, cela devient naturel après un certain temps, même si le combo clavier-souris était optimal sur la version PC. Le dernier système d’upgrade concerne les armes, et sans grande surprise, il suffit de dépenser de l’argent afin de débloquer des améliorations. Le gros problème avec ces upgrades, c’est qu’on a très vite fait le tour du fait de leur petit nombre. L’effet de surprise s’estompe alors à grande vitesse et c’est bien dommage.
Du classique.
Je l’ai dit, Flying Wild Dog ne comptait pas réinventer le genre en effectuant ce reboot et cela se ressent inéluctablement sur le système de progression qui s’avère être toujours le même. Progresser, tuer, progresser, résoudre un mini-puzzle consistant à péter une pierre pour ouvrir une porte (oui, Myst, tiens toi bien), ad lib, avec un bestiaire qui n’évolue plus après 6 chapitres, cela devient assez vite lassant, surtout que le soft bénéficie d’une durée de vie de 15 à 20h. Bien sûr, les développeurs ont tenté de vaincre la monotonie en intégrant quelques boss dans certains chapitres. C’est sûr qu’ils en imposent, ces boss, mais ça n’en fait pas des combats intéressants, hélas. On retrouve d’ailleurs cette gêne dans la direction artistique des niveaux. Chatouillant quelque peu la rétine par certains moments, ils ne sont hélas pas assez diversifiés et l’on retrouve souvent les mêmes environnements à travers plusieurs chapitres consécutifs. Fatalement, la lassitude s’installe et on aurait aimé un petit peu plus de variété.
Concernant le scénario, même s’il n’est pas d’une complexité extrême, il faut sacrément y aller pour ne pas décrocher. Disons pour faire simple qu’il n’est pas des plus intéressants et sert de gros prétextes au grand défouloir qu’est Shadow Warrior. Fort heureusement, l’ambiance est sauvée par le duo d’enfer Lo / Hoji. Si le premier n’hésitera pas une seconde à lâcher une réplique bad ass non sans avoir essayé de faire un jeu de mot autour de son nom, le démon lui, préférera la petite pique acerbe et piquante. On a déjà eu des compagnons de route insupportables de par leurs remarques, ici, ce n’est pas le cas, et il arrive assez souvent que leurs conversations virent au franchement drôle.
En Bref
En dépit de son manque d’ambition et de sa forte répétitivité, Shadow Warrior joue la carte du fun à fond et c’est tout ce qui compte. Et puis, comme dans le genre gros défouloir un brun débile, le tire de Flying Wild Dog n’a pas vraiment de concurrence à l’heure actuelle, il serait un tort de s’en priver !
J’ai aimé
- le katana !
- le duo Lo/Hoji
- les références à l’ancien jeu
- de l’humour à foison
- la direction artistique…
J’ai moins aimé
- le gameplay qui peine à se renouveler
- les tirs mollassons des armes
- le scénario faussement compliqué
- quelques bugs empêchant l’accès à des salles secrètes
- … ternie par des textures franchement dégueulasses
1 Comment
Kyra
29 Oct 2014 6:08Plutôt que d’aller au sport je me défoulerai donc prochainement sur Shadow Warrior !