Ah, Sherlock Holmes ! Le personnage créé par Conan Doyle est devenu une légende. Il n’appartient désormais plus aux seuls romans de son créateur et fait indéniablement partie de la pop culture. Nous le retrouvons à la fois dans la littérature, le cinéma, les séries télé, le jeu de société, la BD, ou encore le jeu vidéo (le dernier en date, Sherlock Holmes Crimes and Punishments, vient d’ailleurs de sortir). Mais aujourd’hui, c’est du jeu d’enquête sur table « Sherlock Holmes Détective Conseil » dont je vais vous parler. Epaulée par deux amis, j’ai pu le tester et me faire un avis sur ce SHDC.
A mi-chemin entre le jeu de société et le jeu de rôle, Sherlock Holmes Détective Conseil est la réédition du jeu Détective Conseil qui était sorti à l’époque en 1985. Cette nouvelle version, sortie en 2011, a depuis lors conquis bien des joueurs, et deux extensions ont déjà vu le jour.
De quel type de jeu s’agit-il ?
SHDC est un jeu coopératif qui fait fureur auprès des joueurs de jeux de société et de jeux de rôle mais aussi auprès de joueurs novices simplement désireux de résoudre des enquêtes. L’introduction du livre de règle annonce clairement la couleur :
« Soyez les bienvenus dans les rues de Londres à l’époque victorienne. Le brouillard s’étale, le crime rode, et vous, Francs Tireurs de Baker Street, êtes là pour mener l’enquête. Vous êtes les yeux et les oreilles de Sherlock Holmes dans les rues de Londres ».
Des Francs Tireurs ?
Dans les romans de Conan Doyle, les francs tireurs sont les enfants des rues qui espionnent pour le compte de Sherlock Holmes. Ils lui rapportent ce qu’ils voient et aident ainsi Sherlock à tirer les conclusions qui s’imposent. Dans SHDC chaque joueur joue un franc tireur et sa mission est des plus importantes : seconder Sherlock Holmes dans ses enquêtes. Au nombre de 10, chacune vous apportera un challenge complètement différent. Que vous soyez seul à jouer (contre le jeu) ou jusqu’à 8 joueurs (le maximum), il vous faudra partager vos idées, explorer des pistes et écarter celles ne menant à rien.
Les 10 livrets d’enquêtes de SHDC
But du jeu
Comme je vous l’ai dit, la boite de SHDC contient dix livrets qui correspondent à 10 affaires distinctes. A l’aide du matériel fourni (une carte de Londres, une liste d’informateurs, dix journaux de Times, un annuaire de Londres) vous tenterez de résoudre chaque affaire (et ce n’est pas chose aisée). Les informateurs, qu’ils soient médecin légiste, criminologue, journaliste ou bibliothécaire, seront des aides précieuses pour avancer. Si vous veniez à être bloqué, Sherlock Holmes lui-même vous remettra sur la bonne piste, mais à user avec parcimonie pour ne pas se gâcher le plaisir du challenge.
Déroulement du jeu
Après que les joueurs aient choisi une affaire parmi les dix disponibles, l’un d’entre eux mit l’introduction de deux pages posant le contexte de l’enquête. Puis, le jeu peut commencer !
Le jeu se déroule ensuite en une succession de tours. Le premier joueur choisit simplement de suivre une piste, exemple : « Je souhaite me rendre sur les lieux du crime », puis cherchera l’adresse du crime dans l’annuaire de Londres. Si la piste n’existe pas (c’est-à-dire qu’il n’existe pas de paragraphe correspondant à sa piste) le joueur choisit une autre piste. Lorsque celui-ci a trouvé le paragraphe concerné il le lit à voix haute puis note que cette piste a été suivie. L’équipe doit avoir le même degré d’informations afin de pouvoir avancer ensemble et se rappeler les indices trouvés. C’est ensuite au tour du joueur suivant, etc.
Dans tous les cas, chaque piste est suivie de la manière suivante :
1)les joueurs décident de se rendre quelque part (dans un lieu fréquenté par la victime, chez un suspect, un témoin…).
2)Ils consultent l’annuaire de Londres pour identifier le code géographique du lieu en question
3)Se rendent dans le livret de l’enquête choisie en début de partie et lisent le paragraphe adéquat.
La carte de Londres, les journaux du Times et les informateurs sont là pour vérifier les pistes et alibis fournis par les témoins et suspects. Et bien évidemment, les joueurs ont un accès illimité au matériel fourni. Ils peuvent par exemple relire les paragraphes des pistes suivies. Ils sont également encouragés à débattre entre eux. Si désaccord, c’est le joueur qui joue actuellement son tour qui décide.
Avec Emeric et Samuel, à 04h37 du matin, sur la piste d’un tueur.
Fin du jeu
Après une à trois heures de réflexion, si les joueurs pensent avoir résolu l’enquête, ils peuvent décider de proposer leur idée et d’arrêter de suivre les pistes. De là, ils répondront à une série de questions avant de lire la solution de Sherlock Holmes. Le verdict est alors donné.
Le plus amusant lors du verdict est de savoir si oui ou non, vous avez résolu l’enquête, et si oui, de pouvoir comparer votre score avec celui de Sherlock Holmes (il marque toujours 100 points). Et battre le maître n’est pas chose impossible (bien que sur les 4 scénarios testés pour la réalisation de cet article, nous n’ayons qu’une fois réussi à battre Sherlock Holmes. Reconnaissons-le…).
On aime
-l’accessibilité du jeu et la fluidité de son fonctionnement
-arpenter Londres, questionner ses habitants
-jouer en coopération, débattre ensemble
-consulter le Times, lire que bidule est né, que machin est décédé
-la désillusion suite à une fausse piste
-tenter de faire mieux que Sherlock Holmes
On aime moins
-nous n’avons pas trouvé de défaut. Ca arrive, rarement, mais ça arrive.