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Depuis que Spider-Man est devenu Superior, on s’attendait logiquement à ce que certains de ses plus grands ennemis suivent le même chemin. Et c’est Carnage qui ouvre le bal dans un récit de Kevin Shinick, et croyez moi, on s’en serait bien passé.
Lorsque le gouverneur de l’Etat décide de mêler les individus normaux aux super-vilains dans les prisons, c’est une bien mauvaise nouvelle pour Ted Connelly qui va donc avoir pour voisin de cellule Cletus Kasady, l’hôte de l’impitoyable Carnage. Lobotomisé et sous inhibiteurs pour éviter qu’il ne se déchaîne, le symbiote va tout de même trouver le moyen de s’évader et de répandre sa folie dévastatrice. Étrange ? Pas du tout, puisque c’est Le Sorcier qui est derrière tout cela. Il a un plan pour reformer ses Terrifics, et Carnage en fait partie.
Que je sois bien clair dès le départ, je n’ai jamais vraiment compris l’engouement autour de Carnage. D’ailleurs, j’ai bien plus d’affection pour son géniteur Venom, bien plus intelligent, intéressant et crédible (enfin, tout dépend de son hôte). Carnage lui n’est qu’un symbiote malade dans un corps malade, ne cherchant que la destruction basique. Pas simple de créer un récit intéressant et innovant autour de ce postulat. Pourtant, j’ai bien voulu laisser sa chance à ce Superior Carnage, mais la sauce n’a pas prise. C’est bien simple, j’ai eu la très désagréable impression que Kevin Shinick a brodé son histoire autour d’une simple idée qui tient sur trois lignes « contrôler Carnage ». On passe les deux tiers de l’histoire à voir Le Sorcier essayer de contrôler l’esprit de Carnage et de Kasady, et se prendre des grosses raclées avant qu’il ne comprenne que le bougre a été lobotomisé. C’est long, croyez-moi. Déjà vilain de seconde zone, Le Sorcier passe carrément dans la catégorie des gros losers. Et ce n’est pas l’explication quant à sa folie naissante et sa mort prochaine qui changera cette vilaine impression. D’ailleurs, il est assez drôle de remarquer que la naissance d’un personnage estampillé Superior chez Marvel s’effectue lorsque ce dernier cherche à prouver son importance aux yeux du monde alors que son temps est compté. Gros déjà-vu donc, même si cela occasionne un dialogue assez sympa entre Spidey et Le Sorcier. A part ça, rien de bien folichon.
Spidey, parlons-en. Déjà, il met du temps à arriver. L’évasion de Carnage ne semble pas être sa grosse priorité, soit. Mais alors quand il utilise ses soldats (oui, si vous n’avez pas suivi Superior Spider-Man, vous ne savez peut être pas que Peter s’est créé une base secrète et sa propre petite armée), comme chair à pâté pour symbiote sans aucun remords, c’est quelque peu limite. Alors oui, ce n’est pas Peter, mais Otto, mais tout de même, ce n’est pas comme ça qu’il deviendra un meilleur Spider-Man. Hormis ceci, la suite est assez convenue, voire très plate. Le dernier acte n’est qu’un enchaînement de bagarres complètement inintéressantes, de retournements de situations ne servant qu’à prolonger le récit et symptomatiques d’un manque d’idées. Et puis alors le Superior Carnage, où se cache-t-il ? Parce que oui, Le Sorcier arrive quand même à le contrôler, sinon ce serait pas drôle. Nouvelle impression de déjà vu, Carnage prend un look classe, distingué, à la manière du Venom contrôlé par Flash Thompson. Ça ira le recyclage Monsieur Shinick ?
En bref
Superior Carnage n’a rien de supérieur. Entre vilains pathétiques, grosses impressions de déjà vu et un scénario qui tient en trois lignes, on peut clairement dire que Kevin Shinick s’est bien raté sur ce coup là. Passez votre chemin, malgré le petit prix.