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[Critique] X-Men Days of Future Past

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Avec un First Class qui en avait surpris plus d’un, la saga X-Men avait connu un regain de qualité assez notable. Days of Future Past était alors attendu comme le messie par bon nombre de fans, notamment parce qu’il marquait le retour de Bryan Singer aux commandes ainsi qu’une partie du casting originel. Pour autant, la claque est-elle au rendez-vous ?

The Avengers a complètement changé la donne en terme de film de super-héros, le public en attend donc toujours plus. Plus d’épique, plus d’enjeux, plus de fun, c’est devenu un véritable casse-tête pour les producteurs de pouvoir rivaliser avec le mastodonte de Marvel Studios. Certains se sont d’ailleurs déjà complètement plantés, The Amazing Spider-Man 2 en tête. Il ne faut cependant pas oublier que le premier film X-Men sorti en 2000 avait déjà établi les bases d’un genre qui perdure toujours 14 ans plus tard. Bryan Singer a eu la clairvoyance de mêler les normes actuelles avec ce qui a fait le succès de la franchise des mutants par le passé. Le film n’a donc jamais autant mérité son titre.


First Class 2

L’histoire, tiré du comics éponyme, nous place dans un futur apocalyptique où les mutants sont pourchassés et placés dans des camps de concentration, avec quiconque essaye de les aider. La faible résistance, composée de Charles Xavier, Magneto, Wolverine, Kitty Pryde, Iceberg, Storm et Colossus ainsi que des nouveaux venus Sunspot, Warpath, Blink et Bishop, est traquée par les Sentinelles, ces machines créées par Bolivar Trask dans les années 70. Acculés, il ne leur reste qu’une solution, enrailler cette guerre avant même qu’elle ne commence. Pour cela, ils vont se servir des pouvoirs de Kitty Pryde pour envoyer la conscience de Wolverine dans son corps de l’époque et tenter d’empêcher l’élément déclencheur de tout ce joyeux bordel, le meurtre de Bolivar Trask par Mystique. Logan n’y arrivera pas seul, il lui faut l’aide de deux hommes qui à l’époque tout oppose : Charles et Magneto.





La nouvelle du retour du cast original avait fait l’effet d’une bombe, les trailers du film s’attardant d’ailleurs longuement sur ce fait, pourtant, et fort logiquement, ces personnages n’apparaissent qu’une vingtaine de minutes à l’écran. Les enjeux se passent dans le passé, et c’est donc les jeunes Charles et Magneto que nous retrouvons, une dizaine d’années après l’épisode First Class. En ce sens, Days of Future Past fait office de suite cachée au film de Matthew Vaughn. Charles Xavier ne s’est toujours pas remis de la trahison de Raven, qui a suivi Magneto pour devenir Mystique. Magneto est emprisonné à vie pour le meurtre du Président Kennedy. Bref, Wolverine a fort à faire pour renouer le dialogue entre ces deux amis. Singer continue sur la même lancée que Vaughn en s’attardant sur cette relation vouée à l’échec, cette incompréhension entre les deux personnages qui ont pourtant le même dessein, mais pas la même façon de faire. Encore une fois, McAvoy et Fassbender incarnent à la perfection ces deux leaders, tourmentés par leurs actes et les événements passés. Charles en arrivant même à renoncer à ses pouvoirs pour pouvoir marcher à nouveau.

Mais le personnage qui crève définitivement l’affiche, c’est Wolverine. Pour une fois, Logan n’a pas uniquement le rôle du bourrin badass, d’ailleurs, il ne sort pratiquement pas les griffes. Non, cette fois-ci, Wolvie est un guide, un mentor, un vecteur. C’est par lui que tout peut s’arranger, et même s’il n’est pas à l’aise dans ce rôle, il fera de son mieux.  Il se sent redevable envers Charles Xavier, lui qui lui a montré la voie, et c’est une dette qu’il se doit de payer. Rarement le personnage n’aura été aussi humanisé, et croyez moi, cela fait un bien fou. Toutefois cette reconstruction des protagonistes a un prix, et celui-ci se matérialise par de nombreux dialogues qui peuvent quelque peu plomber le rythme. Pour autant, c’est un mal nécessaire. Si je m’attarde sur ces trois personnages, c’est parce que c’est réellement la clé de l’intrigue. Les autres ne font pas que de la figuration (quoi que, pour certains…), mais n’ont pas une importance aussi prépondérante. On notera tout de même l’excellente performance de Nicholas Houlte dans le rôle de Beast, soutien et épaule de Charles à toute épreuve.


Un thème d’actualité

S’il y a bien un homme qui a compris la thématique X-Men, c’est Bryan Singer. Il nous le prouvait déjà avec le premier film, cela atteint son paroxysme ici. Le film, bien qu’ancré dans les années 70 et cette époque post-guerre du Vietnam, est on ne peut plus d’actualité. La peur de l’inconnu, les méthodes extrêmes qui peuvent en découler, tout ceci a déjà eu lieu, tout ceci peut encore se passer. Bolivar Trask, instigateur du projet Sentinelle, est un homme comme tout le monde, un scientifique d’accord, mais un homme avant tout. D’ailleurs le film prend bien soin de ne pas trop s’attarder sur son passé, ou sa personnalité, Trask n’est pas personnifié. Il n’agit que parce qu’il a peur, et transmet cette peur au public, aux dirigeants pour parvenir à sa fin. Il n’y a rien de plus dangereux, c’est un homme dangereux parce qu’il peut s’agir de n’importe qui possédant une once de pouvoir. Voyez-y un parallèle avec ce que vous voulez, mais je trouve cela on ne peut plus d’actualité. En ce sens, Days of Future Past est un film très intelligent. Le message est clair, bien tourné, bien ancré.

Et l’action dans tout ça ?

Alors oui, n’oublions tout de même pas que nous sommes face à un blockbuster super-héroïque dans tout ça. Et de l’action, vous en aurez, mais peut être pas autant que vous en voudrez. Comme je l’ai dit précédemment, le film s’attarde sur de longs dialogues, indispensables, mais bon, de la castagne, il y en a tout de même. A commencer par l’introduction dantesque du film, où les mutants du futur se battent contre des Sentinelles améliorées. Vous savez, les X-Men agissent en équipe, cela a été rarement montré à l’écran, ou assez tardivement. Dans Days of Future Past, la coopération et l’entraide sont de mise. Personne n’attaque seul, et cela donne place à des combos ultra jouissifs visuellement, notamment parce que les différents pouvoirs ont été extrêmement bien choisis et qu’ils sont ultra complètementaires. Vous voyez le plan séquence de The Avengers ? Multipliez cette sensation par 10.





Aussi comment ne pas aborder le cas Quicksilver ? On pouvait se demander ce qu’il fichait là, voire si ce n’était pas un coup marketing pour coiffer Marvel Studios au poteau (puisque le personnage sera aussi inclus dans The Avengers 2). Eh bien, force est de constater que le bolide nous gratifie d’une scène mémorable, surpassant même celle de Diablo dans X-Men 2. Ca vaut le coup d’oeil ! Hélas, il ne sera utilisé que pour cette scène, mais on espère le revoir dans une suite. Au final, il n’y a que très peu de scènes d’action dans ce film, ou du moins, elles sont très courtes. D’ailleurs le combat final est un vrai pétard mouillé, j’en espérais un peu plus. On se contentera des effets spéciaux éblouissants !


En bref

X-Men Days of Future Past est un film intelligent, on ne peut plus d’actualité qui possède les qualités de ses défauts. On se retrouve finalement avec assez peu d’action, mais une galerie de personnages assez riche, bien approfondie et une volonté de corriger les erreurs du passé qui fait mouche.

 

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