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[Kapow!] Thor Season One

Thor - Season One-000

Alors que le Dieu du Tonnerre arrive dans nos salles obscures mercredi prochain, il a déjà débarqué dans nos librairies dans Thor Season One qui nous compte ses débuts. Une aubaine pour les nouveaux lecteurs qui voudraient découvrir le personnage ? Pas si sûr.

Naissance d’un héros

La collection Season One est une volonté de Marvel de faire découvrir ses personnages principaux aux nouveaux lecteurs. On avait déjà parlé ici du récit dédié à Daredevil qui était des plus décevants, on espérait franchement que la barre allait être relevé avec Thor. La tâche étant pourtant plus ardue tant les prémices du personnage sont « complexes » et lui rendre hommage en une centaine de page n’est pas des plus aisés.

Thor est le fils d’Odin, le plus puissant des Dieux régnant sur Asgard. Fougueux, impertinent, le jeune Dieu ne pense qu’à se battre pour prouver sa valeur à son père. Quand lors d’un pari avec son ami Volstagg, il en vient à briser un traité de paix en débarquant sur les terres des Géants de Glace, son papounet n’est pas vraiment content, mais passe l’éponge devant son fiston adoré, lui offrant même le puissant marteau Mjollnir. Mais des années plus tard, Thor, toujours en quête de reconnaissance, se fait piéger par son frère Loki qui feint son enlèvement par les Géants et désobéissant à son père, accourt le sauver. Cette erreur aura de nombreuses conséquences. Fatigué du tempérament de son fils, Odin le bannit et l’envoie sur Midgard (la Terre quoi). Pire encore, cette nouvelle expédition brisant une nouvelle fois le traité de paix force les ennemis des Asgardiens à se regrouper. Et si tout ceci ne faisait que partie d’un plan machiavélique de Loki ? Pendant ce temps, sur Terre, le jeune Docteur Donald Blake se découvre un étrange pouvoir, celui de se transformer en Dieu du Tonnerre…





Survoler pour tout caser

La lecture de ce récit achevée, un constat s’impose : le scénario de Matthew Sturges est bien trop simpliste. On comprend très bien que résumer les débuts de Thor en 100 pages de façon exhaustive tenait du miracle. Miracle qui n’a pas eu lieu. Thor ne paraît pas plus inconscient que cela, hormis lors de son escapade dans sa jeunesse à Jotunheim qui ne tenait que du paris. Mais lorsqu’il décide d’aller sauver son frère qu’il pense enlevé par les Géants de Glace, contre l’avis de son père, nous prenons forcément parti pour lui. C’est ce qu’on attend d’un héros, c’est ce qu’il est supposé faire. Bien entendu, nous nous doutons forcément que c’est un piège de Loki, mais, dans l’instant, nous ne pouvons désapprouver son choix. Et c’est bien là le problème. Quand Thor prend le risque de briser un traité de paix qui dure depuis des siècles juste à cause d’un stupide pari, son père n’en tient pas compte. Il tient même une cérémonie pour annoncer que Thor sera son héritier à la couronne, et lui offre même une arme surpuissante. Par contre, quand il brave le danger pour sauver l’un des membres de sa famille, c’en est trop et il est banni. Il faudrait m’expliquer la logique de tout cela.

Déjà, le scénario part perdant puisque basé sur une incohérence. Mais il y a pire. Donald Blake est bien introduit, on comprend très vite sa volonté de faire le bien, son tempérament prudent, complètement opposé à celui du Dieu, il n’y a pas de soucis. Cependant, la transition se fait bien trop vite lorsqu’il découvre sa double personnalité. Je sais pas, mais moi, lorsque j’apprends que je peux me transformer en Dieu et que je me rends compte que ma propre existence a été inventée de toute pièce, je me pose de sérieuses questions et prend quelques temps pour réfléchir à tout ça. Mais non, tout va bien pour Donald, qui trouve même cette histoire très cool. Bon. Okay. Le problème du récit vient donc des événements qui sont hyper survolés, et pose un gros problème d’identification aux personnages. On n’a pas de peine pour Thor, qui s’accoutume d’ailleurs très vite au fait d’être sur Terre, voire même instantanément. On ne voit pas son évolution tant elle est rapide, la rendant invraisemblable. Pire, comment peut-il s’attacher si vite à Midgard alors qu’il n’a effectué qu’une bonne action, et qu’il n’a rencontré que très peu d’humains à part Jane Foster, qui en plus le rejette de manière assez virulente ? Ça n’a pas de sens.





Sauvé par le gong

Fort heureusement, ces énormes lacunes sont à peu près sauvées par le final et les dessins de Pepe Larra. Paradoxalement, celui-ci semble peiner à trouver ses marques au début du récit, mais son trait s’améliore pour devenir très bon au fur et à mesure. Ouf. Concernant le final, il représente tout ce qu’on attend d’une histoire de Thor. Bataille épique, joutes verbales, perfidie de Loki, c’est tout ce qu’on aime. Et c’est évident, puisque les personnalités des protagonistes sont achevées, il n’y a plus à les approfondir, tout est là. Le cheminement aura été une horreur mais la finalité, elle, est plutôt bonne. Ce qui est assez balot, c’est qu’elle ne concerne que les 15 dernières pages.




En bref

Thor Season One est clairement une abomination à lire pour les fans et connaisseurs du personnage. Traitement des protagonistes survolés, incohérences scénaristiques, trame simpliste, rien n’est bon. Pour autant, le récit est légèrement sauvé par les bons dessins de Pepe Larra, et un final digne du Dieu Nordique. Les néophytes y trouveront peut être leur compte, mais auront assurément une vision biaisée de Thor due aux faiblesses du scénario.



Thor Season One – Panini Comics – Disponible – 12€

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