Retour aujourd’hui dans Kapow! sur la sortie il y a quelques semaines de Daredevil Season 1, une parution pour les nouveaux lecteurs racontant les premiers pas du Diable de Hell’s Kitchen.
Le Pitch
Matt Murdock est aveugle depuis un terrible accident lorsqu’il a voulu sauver la vie de quelqu’un. Cet évènement lui a peut être enlevé la vue, mais il a bénéficié de super-pouvoirs en contrepartie puisque ses sens restant se sont décuplés. Matt est aussi orphelin, depuis que son père s’est fait tuer par la mafia lorsqu’il n’a pas voulu faire exprès de perdre lors d’un match de boxe. Et enfin, Matt est avocat, un avocat de renom même. Il lutte pour la justice, mais se rend bien vite compte que beaucoup passent au travers. Sous le costume de Daredevil, il fera une nouvelle justice, légèrement moins tolérante. Mais si tout était aussi simple…
Des débuts difficiles
Ces derniers temps, la question pour Marvel était : comment attirer le nouveau public conquis par les films mais qui pourraient être rebutés par des dizaines d’années de continuité ? L’Univers Ultimate existe bien, mais il a déjà plus de 10 ans. La réponse est super simple, raconter une énième fois les origines et début des super-héros dans une collection appelée Season One. Oui, voilà, un peu comme Batman Year One, mais en moins logique dans l’intérêt.
Bref, donc, l’histoire est d’Antony Johnston qui eu la gentillesse d’éviter de nous raconter les origines des super-pouvoirs de Daredevil. On attaque direct dans les premiers pas du héros, qui il faut dire, ne sait pas vraiment où il va. Hésitant, sans réelle stratégie face aux méchants, sans cesse comparé à Spider-Man, Matt met sa foi en la justice à rude épreuve. Pourtant on ne peut pas dire qu’il se farcisse les caïds (héhé) du crime. Non, juste des mafieux sans grande envergure, et pourtant, il a du mal. Rapidement mis à terre, obligé de s’enfuir, mettant ses proches en danger, Murdock s’y prend comme un manche… Et alors quand il se retrouve dans une affaire mêlant la justice, la mafia, la politique et l’église, le pauvre est complètement paumé. En gros, Johnston essaye de mettre en place un cheminement logique dans la façon dont s’est construit Daredevil et la psychologie de Matt, un espèce de chemin de croix amenant vers son statut de super-héros reconnu. Le seul problème, c’est qu’il le fait mal.
Un univers à peine esquissé
Pourtant, on sent que le bonhomme essaye de bien faire. Tous les thèmes récurrents de l’univers propre à Daredevil sont réunis : la relation complexe entre Daredevil et l’église, les proches en danger, un soupçon de politique, beaucoup de mafia, la question de comment rendre la justice en outrepassant la loi. Tout y est, rien n’est oublié ! Le problème, c’est que ça ressemble plus au simple clin d’oeil qu’à autre chose. On se retrouve avec des bribes de psychologie, d’intrigues, de questionnements qui rendent Matt et son histoire réellement insipides. Qu’on soit d’accord, l’histoire en elle-même est plutôt sympathique à suivre, mais elle n’a vraiment aucun enjeu. Clairement, les nouveaux lecteurs auront droit à une histoire sous-développé avec l’univers de Daredevil à peine dépeint, et les lecteurs aguerris ne trouveront nullement leur compte. C’est donc bel et bien raté.
En Bref
Daredevil Season One possède une histoire assez sympa, qui ne révolutionne rien. Johnston s’est efforcé d’intégrer à son récit tout ce qui fait la force du Diable de Hell’s Kitchen, mais cela ressemble plus à du fan service. Pour les débuts du héros, préférez l’excellent Yellow de Jeph Loeb.
2 Comments
Tesso
25 Mar 2013 2:04Pas lu mais de toute façon il ne me disait pas trop, pas fan de DD. J’aurais quand même appris qu’il avait un costume jaune et rouge d’assez mauvais goût, pwah.
J’ai lu X-Men Season One par contre ! Même genre de commentaire, c’est sympathique mais voila. Ah si, Jean y est très mignonne ( ça n’est qu’un dessin ? zut…)