[Critique] The Amazing Spider-Man

The Amazing Spider-Man, le reboot tant attendu de la franchise réalisé par Marc Webb arrive en salle mercredi prochain. Alors, fallait-il faire renaître le héros une nouvelle fois ?

Avoir un reboot des histoires de Spidey 5 ans après le dernier épisode de la trilogie de Sam Raimi aura fait grincer des dents. On se demandait surtout comment Marc Webb allait réussir à ne pas raconter la même histoire. Et bien, en adaptant l’univers Ultimate pardi ! Si sur le fond, les origines de Spider-Man restent les mêmes puisque Peter se fera forcément mordre par une araignée radioactive, sur la forme il est en tout autre. C’est en enquêtant sur la disparition mystérieuse de ses parents auprès d’un certain Dr Connors, travaillant actuellement chez Oscorp et spécialiste des reptiles, que l’impensable arriva. Mais il n’y a pas que dans les origines que Webb s’est inspiré de l’univers Ultimate, le Peter présenté est à mille lieux de celui de Raimi.

Bien sûr, le jeune Parker est un jeune surdoué passionné de sciences brimé par ses petits camarades, mais il est aussi paradoxalement beaucoup plus sûr de lui, n’hésite pas à faire face. En soit, il a un vrai comportement d’adolescent interprété par un impeccable Andrew Garfield qui fera taire ici toutes les mauvaises langues. Et que serait Peter sans son amourette, ici en la personne de Gwen Stacy, son vrai premier amour et incarné par la splendide Emma Stone. On savait que Marc Webb était à l’aise dans les histoires romantiques après son très réussi (500) jours ensemble, il le prouve une nouvelle fois en faisant de Gwen et Peter un vrai couple qui crève l’écran. Adieu la romance à peine crédible entre Tobey Maguire et Kirsten Dunst.

En plus de nous livrer un Peter Parker des plus intéressants, Webb enfonce le clou avec un Spider-Man magistral. Vous le savez, le héros décide d’endosser le costume suite à la mort de son oncle pour laquelle il se sent responsable. Cependant, il lui faudra un certain temps pour comprendre qu’un pouvoir implique des responsabilités. Pendant un moment, la vengeance prend le dessus et Parker traque sans relâche cet assassin qui a détruit sa famille, tout en s’attirant les foudres de la police mené par le Capitaine Stacy, le père de sa copine (situation un peu compliquée, vous en conviendrez). Le cheminement de Peter vers son stade de véritable héros se fera alors lentement, à la manière d’un Iron Man dans The Avengers. Encore une fois, c’est très bien joué de la part du réalisateur.

Mais ce qui frappe réellement, c’est le soin apporté au personnage, puisqu’en plus de lui avoir offert une véritable personnalité, nous retrouvons là LE Spider-Man que l’on connaît. Si la découverte de ses pouvoirs est irrésistiblement drôle, c’est lorsqu’il endosse son costume que vous prendrez véritablement votre pied. Se balançant de toile en toile gracieusement, lâchant des vannes hilarantes au beau milieu d’un combat, on a parfois la vive impression de voir une vraie araignée autour de sa proie. En cela, le film fourmille de formidables idées portées par une réalisation impeccable. Les plans à la première personne en mettront plus d’un sur le cul.

Et que serait Spider-Man sans un adversaire digne de ce nom ? Dans ce reboot, c’est le Lézard qui s’y colle, et c’est là que le bât blesse. Les fans du Tisseur y trouveront leur compte puisqu’ils savent à quoi s’attendre et le cheminement que prendra cet affrontement, le grand public y trouvera un scénario plutôt simpliste. Pour commencer, Connors est bien trop ressemblant au Osborn de Raimi. N’ayant pas un mauvais fond au départ, il perdra tout sens de la réalité après sa mutation. Ensuite, son look. Alors oui, Marc Webb a tenté de donner une teinte réaliste à son film, mais pourquoi lui avoir laissé un visage humanoïde ? En plus d’être complètement ridicule, l’aspect effrayant en prend un sacré coup. Mais attention, si sa personnalité n’est pas extrêmement bien exploitée, il donnera bien du fil à retordre à notre Spidey dans des combats bien plus qu’épiques.

A noter aussi au rang des déceptions, on nous a bassiné pendant toute la campagne promotionnelle que l’on apprendra plus sur les parents de Peter. Au final, pas grand chose. Peter a la fâcheuse manie d’enlever son masque, une entorse à la règle qui en fera bondir plus d’un. La discrétion ne semble pas encore être son credo.Et enfin, la scène post-générique qui doit être la plus mauvaise des films Marvel et qui a été diffusée dans les bandes annonces.

• le cheminement de Peter vers son stade de héros
• la personnalité de ce dernier, bien moins cucul
• voir enfin LE Spider-Man sur grand écran
• les acteurs, tous plus formidables les uns que les autres
• les scènes à la première personne
• les scènes d’action qui en mettent plein la vue

• la personnalité du Lézard sous exploitée
• un scénario un peu trop simpliste
• Peter qui enlève beaucoup trop son masque
• l’OST bien trop discrète
• quelques entorses au support de base

Si Sam Raimi s’attardait bien volontiers sur Peter Parker, Marc Webb rend tous ses titres de noblesse à Spider-Man en le faisant devenir un vrai super-héros. Un cheminement dans la douleur pour l’adolescent donnant une tonalité plus sombre au personnage. Pourtant le film n’atteint pas toutes nos espérances, la faute à un vilain assez caricatural et à un scénario basique qui ne surprendra personne mais qui fait le boulot et porté par des acteurs plus que convainquant. Il en résulte une adaptation assez perturbante, à mi-chemin entre le film pop-corn à la Avengers et celui bien plus complexe à la Dark Knight. Reste que The Amazing Spider-Man fait le boulot, et bien, et qu‘il serait un tort de ne pas aller le voir !

The Amazing Spider-Man sortira le 04 juillet 2012 en 3D.